&&000 FRANCE – 5TH GRADE -- 1990S FR-5TH-90S.TXT Three samples from: Magnard (2); Hafier; N= pages SAVED IN UTF-8 FORMAT &&111 la découverte des hommes du paléolithique supérieur Le professeur Liévin ci inventé une machine h remonter dans le temps. Trois hommes, =Jacques =Hirsch, =PierreBriant et =Jean-ClaudeThiern,, partent pour les temps préhistoriques. La base est en =Dordogne. Le =i'oyvagc se déroule bien. Tous trois descendirent les pentes boisées en direction de l'Ouest vers le rocher repéré avant leur départ au-dessus du pont, tandis que Briant marquait la piste de quelques entailles sur le tronc des bouleaux. Sans chemin, la progression était difficile, mais la végétation, heureusement, n'était pas très dense. Bientôt, ils arrivèrent au bord de la rivière. « Tiens, dit =Jean-Claude, la rivière a changé. - Oui, le relief est plus doux, son lit est beaucoup plus large ; quant au rocher que nous cherchons il doit être sous ce monticule, mais l'érosion ne l'a pas encore fait apparaître ; remarquez aussi que le lit de la Dordogne est de quelques dizaines de mètres plus au Nord et que le méandre n'a pas encore complètement creusé sa rive concave. Le ralentissement du débit et l'élargissement du lit signifient que le niveau des mers remonte et que nous sommes dans une période de réchauffement qui fait fondre les calottes glaciaires? », expliqua =Briant. Tout à coup, un sourd mugissement se fit entendre , ils se turent et restèrent immobiles : au coude de la rivière, écrasant sous ses sabots les prêles et les roseaux, un magnifique taureau noir, aux vastes cornes en lyre, débouchait sur les galets ; derrière lui, trois vaches et deux veaux à robe fauve, rayée ou tachetée de blanc, avançaient en beuglant car ils avaient senti l'eau. Le gros mâle s'arrêta, les pieds dans le courant limpide, à deux cents mètres environ, puis, levant la tête, il se tourna vers les trois hommes couchés et immobiles, ses Totor et moi, on s'est regardés en même temps. On venait de tout comprendre. Quand on est sortis du train fantôme, mon voisin est venu vers moi. Il m'a dit « Je te reconnais, toi. T'es mon voisin, non ? Je te vois passer tous les jours. » J'ai bredouillé : « Euh Je Je. - Ça vous a plu mon train fantôme ? Allez, madame =Rose, donnez-leur deux places gratuites ! » Alors là, Totor et moi, on n'en revenait pas. Mon voisin, il est génial ! Depuis la fête foraine, je suis sans arrêt chez lui. D'ailleurs, je trouve que ça ne sent pas du tout le renfermé. D'accord, il n'ouvre pas souvent les volets, mais c'est parce qu'il travaille tout le temps. Son sous-sol, c'est une vraie caverne =d'AliBaba. Il y a des monstres fabuleux. Ils sont tellement bien faits qu'on dirait des vrais. En ce moment, mon voisin, il est en train de faire la tête de Frankenstein. Il lui a fait un visage en plastique avec des tas de cicatrices. Il lui a mis des yeux noirs et une perruque. Maintenant, il le maquille pour le rendre encore plus affreux. Au fait, sa blouse de travail, elle est-encore plus tachée de près que de loin. Il y a de la peinture rouge, bleue, verte... Et ce n'est pas tout ! Mon voisin, il a un super matériel pour enregistrer des sons. Il fait des essais de cris pour les films d'horreur. Je n'ai jamais osé lui avouer que je l'avais pris pour un assassin. Il me prendrait pour un dingue ! Ce qui est marrant, c'est qu'il m'a plusieurs fois demandé de sortir ses sacs-poubelles. Qu'est-ce qu'ils sont lourds ! Si vous saviez ce qu'il y a dedans ! Des morceaux de plâtre En tout cas, ce qui est super, c'est que la semaine prochaine, Totor et moi, on commence notre stage. Mon voisin veut bien nous apprendre son métier. J'ai hâte de m'y mettre J'imagine déjà la tête de maman quand elle verra =Dracula dans son placard. SACREBLEU ! Me voilà bien vieux et bien attrapé en ce jour de janvier 1723, soufflant les quatre-vingts bougies de mon gâteau d'anniversaire. Si l'on m'avait dit que moi, =JacquesBaudrier, je vivrais quatre-vingts ans, je crois bien que j'en serais mort de rire. Et pourtant, c'est fichtrement bien ce qui s'est passé :je suis né en 1643 dans un petit village du Perche, là-bas, de l'autre côté de la mer, en terre de France. Cette année-là, le roi =LouisXlil mourut et son fils, celui que l'on devait plus tard surnommer le Roi-Soleil, monta sur le trône. Mais les affaires de cour ne touchaient guère les gens simples de =Mortagne-au-Perche. Mon père =ÉtienneBaudrier, maître maçon, se préoccupait surtout de faire vivre son jeune ménage ce qui n'était pas chose facile dans une époque ruinée par les guerres de religion. Dans notre bon vieux pays, nous manquions de pain plus souvent qu'à notre tour. Aussi, lorsque les gens de la région ont su que =RobertGiffard offrait le voyage à tous ceux qui voulaient bien l'accompagner en =Nouvelle-France, sur ce continent que l'on venait de découvrir de l'autre côté de =l'Atlantique, beaucoup ont accepté de s'expatrier Qu'avaient-ils à perdre ? lis ne possédaient rien ou presque... Et ils l'écoutaient, émerveillés, parler de ces territoires immenses et vierges, habités par des Sauvages pacifiques à demi nus. À l'entendre, on aurait cru voir le paradis =d'AdametÈve tel qu'il est peint sur les fresques des églises. Pourtant, =RobertGiffard n'était pas un bonimenteur '. C'était un enfant du pays de =Mortagne même et les gens de Mortagne ne sont pas des blagueurs ', on pouvait lui faire confiance. Quant à ce qu'il proposait aux paysans percherons, c'était pour eux bien plus que de l'or : de la terre, des milliers d'arpents r' de terre qui n'attendaient qu'une charrue. Et il y en avait des cuivres ! Vous pouvez me croire, c'était moi qui les astiquais - des mains courantes, des rambardes, des hublots, des plaques, des loquets... Un plaisir pour l'oeil au début et un cauchemar sans fin au bout de quelques jours passés à lutter contre le vert-de-gris les embruns, la suie. Même après toutes ces années, je ne peux voir une poignée de porte dorée sans me mettre à transpirer ! Le capitaine, un =Irlandais du nom de Cobb, aimait le =Mary-Mary passionnément. Chaque matin vers dix heures, =Cobb faisait une tournée d'inspection, du pont à la machine à vapeur, pour s'assurer que tout était propre, en bon ordre. Pas un filin ne devait traîner, pas une flaque d'huile ne devait souiller la salle des machines. L'équipage riait de ce côté ménagère maniaque, pourtant, comme =Cobb était assez brave homme en dehors de cela, on l'aimait bien et il nous arrivait de partager sa fierté lorsque le Mary-Mary, ses cuivres au soleil, longeait la jetée d'un port où se pressaient les badauds. Oui, un joli bateau ! » La =Ficelle se tait et son regard se perd à nouveau dans le plafond blanc. (...) « Mais il était pourri, le =Mary-Mary ! Une construction de bois, pensez ! Des barres de métal renforçaient les membrures, des tôles doublaient la carène et, malgré cela, dès que la mer devenait forte, le bateau faisait de l'eau par le pont, l'emplanture des mâts et la coque, la pompe fonctionnait presque sans arrêt. Au début pourtant, tout se passa bien. Parti de Liverpool, le bateau traversa la majeure partie de l'Atlantique et gagna les parages où souffle l'alizé du nord-est sans essuyer un grain . =Bref, aucun problème jusqu'aux =Antilles ; mais quand le =Mary-Mary glissa dans la mer des Caraïbes, grise sous un ciel de plomb, le dernier détroit des îles à peine franchi, un vrai coup de chien nous surprit. Nous marchions de nouveau à la vapeur. En moins d'une heure, un vent hurleur se déchaîna, creusant la mer et secouant le bateau durement. Je m'attendais à le voir se disloquer sous mes pieds à chaque coup des lames. La tempête avait commencé dans l'après-midi et elle se prolongea toute la nuit. Nous étions « =Henry, j'ai l'impression qu'ils tiennent à rester le plus près possible du campement », observa Bill. =Henry, qui accroupi devant le feu était en train d'introduire un morceau de glace dans la bouilloire, se contenta d'approuver d'un hochement de tête. Et c'est seulement quand il se fut assis sur le cercueil pour commencer à manger, qu'il prit la parole à son tour « lis savent où trouver la sécurité et le casse-croûte, dit-il. lis aiment mieux manger qu'être mangés ! Drôlement malins, ces chiens-là ! » Bill secoua la tête : « Justement, je me le demande. » Son compagnon le considéra d'un air interloqué et pensa « C'est bien la première fois que je t'entends émettre des doutes sur leur intelligence. 4 - Henry, reprit l'autre en mastiquant ses haricots avec une lenteur réfléchie, as-tu remarqué tout le cirque qu'ils ont fait quand je leur ai distribué leur nourriture ? - Il y a eu plus de chahut que d'habitude, reconnut =Henry. - Combien de chiens avons-nous ? - Six. - Eh bien, Henry... » Bill s'interrompit pour donner plus de poids à ce qui allait suivre. « Eh bien, comme tu l'as dit, nous avons six chiens. J'ai donc pris six poissons dans le sac et j'en ai donné un par bête. Seulement, quand j'ai eu terminé ma distribution, il me manquait un poisson. - Tu avais mai compté. - Nous avons six chiens, reprit l'autre avec obstination. Et j'ai pris six poissons. Mais quand j'en suis arrivé au tour de Qu'une Oreille, il n'y en avait plus pour lui ;j'ai dû aller en reprendre un autre dans le sac. - Nous n'avons jamais eu que six chiens, objecta Henry. - Je ne dis pas le contraire, mais ils ont bel et bien été sept à récupérer chacun un poisson. » Henry cessa de manger pour jeter un coup d'œil de l'autre côté du feu et compter les chiens, « il n'y en a plus que six. - J'ai vu l'autre s'enfuir dans la neige, annonça Bill d'un air sûr de lui. J'ai vu le numéro sept ! » Son compagnon le regarda non sans une certaine commisération et déclara : « Je serai Yeren désobéit Dans les montagnes, au centre de Ici =Chine. Yeren se décide enfin à obéir. Il sort d'entre les rochers, s'approche à pas lents du hamac de bambou dans lequel se repose sa mère. Elle se retourne, lui jette un regard courroucé; d'un geste, elle l'envoie rejoindre son père. Aba est occupé à écraser des noix dans sa main. Son fils s'arrête près de lui, la tête basse, attendant la raclée. Le pèr trie délicatement les cerneaux des débris de coques ; il enfourne sa récolte dans la bouche et l'avale d'un coup de glotte. regarde alors son rejeton, se contente de pousser un grognement en guise de réprimande. le saisit par les aisselles, l'installe sur ses puissantes épaules. Les fruits tombent. L'arbre tremble de toutes ses branches tellement Yeren met de coeur à l'ouvrage. Son envie de croquer des noix est si grande qu'il veut grimper dans le noyer pour arracher celles qui résistent, mais Aba le fait redescendre. Tandis que son père tord une branche pour la casser, Yeren ramasse les fruits et les assemble en un tas qui croule chaque fois qu'il finit de le monter. Craaakkk ! La branche cède. Aba rappelle son fils, le hisse à nouveau sur ses épaules, lui tend le morceau de bois. Yeren le saisit à deux mains, l'élève, fourrage dans les hauts rameaux. La gaulée de noix s'abat comme grêle au printemps. Ils sont assis, brisant, décortiquant, mâchonnant. Pendant un moment, ce ne sont que craquements, mastications, reniflements, grognements de plaisir ou d'agacement quand un éclat se pique dans la langue. Yeren plante une brindille entre ses dents pour dégager les morceaux, les broie sous ses molaires, crache les débris de coquille. Aba étudie l'arbre et l'herbe autour du tronc pour voir s'il ne reste point quelques fruits oubliés. Ama s'étire, se lève, bâille, va s'étendre dans le hamac. Le père juin 1942 Je vais pouvoir, j'espère, te confier toutes sortes de choses, comme je n'ai encore pu le faire à personne et j'espère que tu me seras d'un grand soutien. Dimanche 14 juin 1942 Je vais commencer au moment où je t'ai reçu, c'est-à-dire quand je t'ai vu sur la table de mes cadeaux d'anniversaire (car j'étais là quand on t'a acheté, mais ça ne compte pas). Vendredi juin, j'étais déjà réveillée à six heures et c'est bien compréhensible puisque c'était mon anniversaire. Mais à six heures, je n'avais pas le droit de me lever, alors j'ai dû contenir ma curiosité' jusqu'à sept heures moins le quart. Là je n'y tenais plus, je suis allée dans la salle à manger, où Moortje (le chat) m'a souhaité la bienvenue en me donnant des petits coups de tête. Un peu après sept heures, je suis allée voir papa et maman et ensuite je suis venue au salon pour déballer mes cadeaux, c'est toi que j'ai vu en premier, peut-être un de mes plus beaux cadeaux. Et puis un bouquet de roses, deux branches de pivoines et une petite plante. Papa et maman m'ont donné un chemisier bleu, un jeu de société, une bouteille de jus de raisin, qui, à mon idée, a un petit goût de vin (on fait le vin avec du raisin), puis un puzzle, un petit pot de pommade, un billet de deux florins et demi et un bon pour deux livres, un livre, la Cannera obscurci, mais Margot l'a déjà, alors je l'ai échangé ; un plat de petits gâteaux faits maison (par moi bien sûr, car faire des petits gâteaux, c'est mon fort en ce moment), Puis prend son temps, fond sur le cou Du lion, qu'il rend presque fou. Le quadrupède' écume, et son oeil étincelle ; Il rugit, on se cache, on tremble à l'environ ; Et cette alarme universelle Est l'ouvrage d'un moucheron. Un avorton de mouche en cent lieux le harcèle ; Tantôt pique l'échine, et tantôt le museau, Tantôt entre au fond du naseau. La rage alors se trouve à son faîte' montée. L'invisible ennemi triomphe, et rit de voir Qu'il n'est griffe ni dent en la bête irritée Qui de la mettre en sang ne fasse son devoir. Le malheureux Lion se déchire lui-même, Fait résonner sa queue à l'entour de ses flancs, Bat l'air, qui n'en peut mais ; et sa fureur extrême Le fatigue, l'abat: le voilà sur les dents. Linsecte du combat se retire avec gloire Comme il sonna la charge, il sonne la victoire, Va partout l'annoncer, et rencontre en chemin L'embuscade d'une araignée ; Il y rencontre aussi sa fin. Quelle chose par là nous peut être enseignée ? J'en vois deux, dont l'une est qu'entre nos ennemis Les plus à craindre sont souvent les plus petits ; Lautre, qu'aux grands périls tel a pu se soustraire, Qui périt pour la moindre affaire. l'amour ACTE I - Scène première Une place devant le château. =LECHOEUR : Doucement bercé sur sa mule fringante, messer' =Blazius s'avance dans les bluets fleuris, vêtu de neuf, l'écritoire au côté. Comme un poupon sur l'oreiller, il se ballotte sur son ventre rebondi, et, les yeux à demi fermés, il marmotte un Pater noster dans son triple menton. Salut, maître =Blazius, vous arrivez au temps de la vendange, pareil à une amphore' antique. MAÎTRE =BLAZIUS : Que ceux qui veulent apprendre une nouvelle d'importance m'apportent ici premièrement un verre de vin frais. LE =CHOEUR : Voilà notre plus grande écuelle ; buvez, maître =Blazius ; le vin est bon ; vous parlerez après. MAÎTRE =BLAZiUS : Vous saurez, mes enfants, que le jeune =Perdican, fils de notre seigneur, vient d'atteindre à sa majorité, et qu'il est reçu docteur' à Paris. Il revient aujourd'hui au château, la bouche toute pleine de façons de parler si belles et si fleuries qu'on ne sait que lui répondre les trois quarts du temps. Toute sa gracieuse personne est un livre d'or' ; il ne voit pas un brin d'herbe à terre, qu'il ne vous dise comment cela s'appelle en latin ; et quand il fait du vent ou qu'il pleut, il vous dit tout clairement pourquoi. [...] Vous sentez que cela me fait quelque honneur, à moi, qui suis son gouverneur depuis l'âge de quatre ans ; ainsi donc, mes bons amis, apportez une chaise que je descende un peu de cette mule-ci sans me casser le cou ; la bête est tant soit peu rétive, et je ne serais pas fâché de boire encore une gorgée avant d'entrer. LE =CHŒUR : Buvez, maître =Blazius, et reprenez vos esprits. Nous avons vu naître le petit =Perdican, et il n'était pas besoin, du moment qu'il arrive, de nous en dire si long. Puissions-nous retrouver l'enfant dans le caeur de l'homme ! MAÎTRE =BLAZIUS : Ma foi, l'écuelle est vide ; je ne croyais pas avoir tout bu. Adieu ; j'ai préparé, en trottant sur la route, deux ou trois phrases sans prétention qui plairont à monseigneur ; je vais tirer la cloche. (Il sort). Les temps modernes. partie : une nouvelle aviation (1977 à aujourdhui). rapt il, toujotirs, l'aéroport du =Bourget bénéficie des dernières techniques et il maintient à la pointe du progrès gérer un trafic important mouvements d'appareils en avec ne nouvelle tour de contrôle l'ancienne ne permettant plus d'avoir une ision globale du terrain à cause de l'apparition de nouveaux hangars. Très moderne, elle culmine à mètres de hauteur et reste en relation constante avec celle de =Roissy. Une nouvelle piste ouverte en 1996. Longue de mètres, elle est paralli le à son homologue de =Roissy pour permettre une meilleure gestion du trafic. Certaines cralrepr'rses possèdent leurs propres appareils tandis que (outres passent par les sen'iers de loueurs qui «(frètent les anions. L'autruche =JACQUESPRÉVERT, CONTES POUR ENFANTS PAS SAGES, =GALLIMARD. Lorsque le Petit =Poucet abandonné dans la forêt sema des cailloux pour retrouver son chemin, il ne se doutait pas qu'une autruche le suivait et dévorait les cailloux un à un. C'est la vraie histoire celle-là, c'est comme ça que c'est arrivé... Le fils =Poucet se retourne : plus de cailloux ! Il est définitivement perdu, plus de cailloux, plus de retour ; plus de retour, plus de maison ; plus de maison, plus de papa-maman. "C'est désolant", se dit-il entre ses dents. Soudain il entend un rire et puis le bruit des cloches et le bruit d'un torrent, des trompettes, un véritable orchestre, un orage de bruits, une musique brutale, étrange mais pas du tout désagréable et tout à fait nouvelle pour lui. Il passe alors la tête à travers le feuillage et voit l'autruche qui danse, qui le regarde, s'arrête de danser et lui dit =L'AUTRUCHE : C'est moi qui fais ce bruit, je suis heureuse, j'ai un estomac magnifique, je peux manger n'importe quoi. Ce matin, j'ai mangé deux cloches avec leur battant, j'ai mangé deux trompettes, trois douzaines de coquetiers, j'ai mangé une salade avec son saladier, et les cailloux blancs que tu semais, eux aussi je les ai mangés. Monte sur mon dos, je vais très vite, nous allons voyager ensemble. - Mais, dit le fils =Poucet, mon père et ma mère je ne les verrai plus ? =L'AUTRUCHE : S'ils t'ont abandonné, c'est qu'ils n'ont pas envie de te revoir de sitôt. LE PETIT =POUCET : Il y a sûrement du vrai dans ce que vous dites, Madame =l'Autruche. =L'AUTRUCHE : Ne m'appelle pas Madame, ça me fait mal aux ailes, appelle-moi 2Autruche tout court. LE PETIT =POUCET : Oui, =Autruche, mais tout de même, ma mère, n'est-ce pas ! =L'AUTRUCHE (en colère) : N'est-ce pas quoi ? Tu m'agaces à la fin et puis, veux-tu que je te dise, je n'aime pas beaucoup ta mère, à cause de cette manie qu'elle a de mettre toujours des plumes d'autruche sur son chapeau... LE PETIT =POUCET : Le fait est que ça coûte cher... mais elle fait toujours des dépenses pour éblouir les voisins... =L'AUTRUCHE: Au lieu d'éblouir les voisins, elle aurait mieux fait de s'occuper de toi, elle te giflait quelquefois. Il y avait un chemin qui conduisait jusqu'aux dunes, et c'est là que =Daniel se mit à marcher. Son coeur battait plus fort, parce qu'il savait que c'était de l'autre côté des dunes, à deux cents mètres à peine. Il courait sur le chemin, il escaladait la pente de sable, et le vent soufflait de plus en plus fort, apportant le bruit et l'odeur inconnus. Puis, il est arrivé au sommet de la dune, et d'un seul coup, il l'a vue. Elle était là, partout, devant lui, immense, gonflée comme la pente d'une montagne, brillant de sa couleur bleue, profonde, toute proche, avec ses vagues hautes qui avançaient vers lui. "La mer ! La mer !" pensait Daniel, mais il n'osa rien dire à voix haute. Il restait sans pouvoir bouger, les doigts un peu écartés, et il n'arrivait pas à réaliser qu'il avait dormi à côté d'elle. Il entendait le bruit lent des vagues qui se mouvaient sur la plage. Il n'y avait plus de vent, tout à coup, et le soleil luisait sur la mer, allumait un feu sur chaque crête de vague. Le sable de la plage était couleur 1de cendres, lisse, traversé de ruisseaux et couvert de larges flaques qui reflétaient le ciel. Au fond de lui même, Daniel a répété le beau nom plusieurs fois, comme cela, "La mer, la mer, la mer..." la tête pleine de bruit et de vertige. Il avait envie de parler, de crier même, mais sa gorge ne laissait pas passer sa voix. Alors il fallait qu'il parte en criant, en jetant très loin son sac bleu qui roula dans le sable, il fallait qu'il parte en agitant ses bras et ses jambes comme quelqu'un qui traverse une autoroute. Il bondissait par-dessus les 2bandes de varech', il titubait dans le sable sec du haut de la plage. Il ôtait ses chaussures et ses chaussettes, et pieds nus, il courait encore plus vite, sans sentir les épines des chardons. La mer était loin, à l'autre bout de la plaine de sable. Elle brillait dans la lumière, elle changeait de couleur Le loup et le garçon se sont liés d'amitié. Dans l'ceil de son nouvel ami, l'enfant peut voir se dérouler la vie du loup comme sur un écran. Le loup rassemble maintenant ses plus petits souvenirs : tous ces jardins zoologiques, tous ces animaux de rencontre, prisonniers comme lui, si tristes, tous ces visages d'hommes qu'il faisait semblant de ne pas regarder, pas très gais, eux non plus, les nuages des saisons qui passent, la dernière feuille de son arbre qui tombe, le dernier regard de Perdrix, le jour ou il décida de ne plus toucher à sa viande... Jusqu'à ce moment précis où se présente le tout dernier souvenir de Loup Bleu. C'est l'arrivée de ce garçon, justement, devant son enclos, un matin, au début de l'hiver. "Oui, mon dernier souvenir c'est toi." C'est vrai. Le garçon voit sa propre image apparaître dans l'oeil du loup. "Ce que tu as pu m'agacer, au début !" Le garçon se voit, debout dans cet oeil tout rond, immobile comme un arbre gelé. "Je me disais : Qu'est-ce qu'il me veut ? N'a jamais vu de loup ou quoi ?" La respiration du garçon fait de la buée blanche dans l'ceil du loup. "Je me disais : il se lassera avant moi, je suis plus patient que lui, je suis le loup !" Mais, dans l'oeil du loup, le garçon n'a pas l'air de vouloir s'en aller. "J'étais furieux, tu sais !" En effet, la pupille du loup se rétrécit et s'élance comme une flamme autour de l'image du garçon. "Et puis tu as fermé ton oeil. Vraiment gentil ça..." Tout est calme, maintenant. Il se met à neiger sur ce loup et sur ce garçon. Les derniers flocons de l'hiver. "Mais toi ? toi ? Qui tu es, toi ? Hein ? Qui es-tu ? Et d'abord, comment t'appelle-t-on ?" Sous-sol interdit « Attrape, =P'pa », cria =Michaël en lançant le frisbee rouge de l'autre côté de la pelouse. Son père grimaça, gêné par l'éclat du soleil. « Pas aujourd'hui, j'ai du travail, dit-il sèchement en ren trant dans la maison. - Qu'est-ce qu'il a ? demanda =Michaël à sa sueur =Janc en repoussant nerveusement` la mèche qui pendait sur son front. - Tu le sais bien ! » répondit-elle calmement. Elle s'essuya les mains sur son jean et récupéra le frisbee. « Je vais jouer un peu avec toi », poursuivit-elle. Jane était désolée pour Michaël. Elle le savait si attaché à leur père. Ensemble ils jouaient souvent au tennis, au foot, aux jeux électroniques... Mais, depuis quelques semaines, le docteur =Brouwer n'avait guère de temps ! Jane constata qu'elle aussi était triste. Son père avait également changé à son égard. Il lui adressait à peine la parole. « Il ne m'appelle plus =Princesse », regretta-t-elle. Elle avait beau détester ce surnom, dans sa bouche, c'était une marque d'affection. Jane envoya le frisbee, mais elle rata son coup. Il vola bien au-dessus de la tête de son frère. « Ramasse-le, ordonna-t-il furieux, en mettant les mains sur ses hanches. - Vas-y toi-même ! - Pas question. - Michaël, tu as douze ans. Ne fais pas comme si tu en avais deux ! - Si j'en ai deux, toi t'en as ungrogna-t-il en allant chercher le disque. Tout ça, c'est de la faute de papa, pensa =Jane, amèrement. L'atmosphère est tellement tendue ici depuis qu'il s'enferme dans le sous-sol avec ses plantes et ses appareils bizarres. C'est à peine s'il prend le temps de monter s'oxygénera un peu. Maman aussi l'a remarqué. Je sens bien qu'elle est inquiète ! « Mais fais attention cette fois ! avertit =Michaël. - De toute façon, j'en ai assez. On rentre ? - Papa a plus d'endurance' que toi et il vise mieux. Tu joues comme une mauviette' ! - Fiche-moi la paix ! - Pourquoi papa a-t-il été licencié ? » demanda tout à coup =Michaël. La mémoire morte de l'ancêtre Les plats n'étaient bien sûr qu'illusion : un motif perpétuel' de plaisanterie entre les sujets reconstitués et les vivants branchés. Les consciences réveillées discutaient volontiers entre elles. Pour le dernier anniversaire de Crépin, Odile avait même dû menacer de mettre Arthur et Eugénie en veilleuse : ils n'arrêtaient pas de se disputer. « Mais enfin, qu'est-ce qu'on attend ? protesta encore Édouard, qui avait dû râler toute sa vie. Quelqu'un doit encore venir ? - Oui : un nouveau, déclara Odile. Mais il est bien long à se manifester. Permettez-moi de m'absenter un instant... Devant Gustin émerveillé, le paysage se colora. C'était celui de son enfance : le petit bourg ensoleillé de Gardonne, la route de S ainte-Foy -la- Grande, les longs coteaux de Saussignac. Mais tout semblait inhabité, muet, figé. On l'appela une fois encore. Gustin hurla pour répondre, mais aucun cri ne rompit le silence. Le cordonnier se mit à mar- cher, à courir. Il fut étonné d'avancer si vite, lui qui avait vécu paralysé les dix dernières années de sa vie. Odile s'approcha de l'ordinateur. Quelque chose l'empêche de se matérialiser - mais quoi ? » Elle était découragée : elle avait passé tant de semaines à gaver la mémoire de l'ordinateur de tout ce que Gustin avait vu, lu, et appris durant sa vie ! « Peut-être est-ce une simple erreur dans le décor ? » Elle l'avait reconstitué à l'aide de documents d'époque. Mais un seul renseignement erroné pouvait tout bloquer. Premier voyage de =Sindbad On s'aperçut du tremblement de l'île dans le vaisseau, d'où l'on nous cria de nous rembarquer promptement ; que nous allions tous périr ; que ce que nous prenions pour une île était le dos d'une baleine. Les plus diligents' se sauvèrent dans la chaloupe, d'autres se jetèrent à la nage. Pour moi, j'étais encore sur l'île, ou plutôt sur la baleine, lorsqu'elle se plongea dans la mer, et je n'eus que le temps de me prendre à une pièce de bois qu'on avait apportée du vaisseau pour faire du feu. Cependant, le capitaine, après avoir reçu sur son bord les gens qui étaient dans la chaloupe et recueilli quelques-uns de ceux qui nageaient, voulut profiter d'un vent frais et favorable qui s'était levé ; il fit hausser les voiles, et m'ôta par là l'espérance de gagner le vaisseau. Je demeurai donc à la merci des flots, poussé tantôt d'un côté et tantôt d'un autre ; je disputai contre eux ma vie tout le reste du jour et de la nuit suivante. Je n'avais plus de force le lendemain, et je désespérais d'éviter la mort, lorsqu'une vague me jeta heureusement contre une île. Le rivage en était haut et escarpé, et j'aurais eu beaucoup de peine à y monter, si quelques racines d'arbres que la fortune semblait avoir conservées en cet endroit pour mon salut ne m'en eussent donné le moyen. Je m'étendis sur la terre, où jç demeurai à demi mort, jusqu'à ce qu'il fit grand jour et que le soleil parût. Alors, quoique je fusse très faible à cause du travail de la mer, et parce que je n'avais pris aucune nourriture depuis le jour précédent, je ne laissai pas de me traîner en cherchant des herbes bonnes à manger. J'en trouvai quelquesunes, et j'eus le bonheur de rencontrer une source d'eau excellente, qui ne contribua pas peu à me rétablir. Les forces m'étant revenues, je m'avançai dans l'île, marchant sans tenir de route assurée. J'entrai dans une belle plaine, où j'aperçus de loin un cheval qui paissait. Je portai mes Sarah la pas belle La lettre de =Caleb arriva peu après, avec un chat dessiné sur l'enveloppe. Cher =Caleb, Mon chat s'appelle =Phoque parce qu'il est gris comme les phoques qui nagent au large des côtes dit =Maine. Il est content que =Nick et =Lottie lui envoient leurs salutations. D'habitude, il aime bien les chiens. Il dit que leurs empreintes sont beaucoup plus larges que les siennes (cijointes). Votre maison a l'air ravissantes, bien qu'elle soit isolée dans la campagne et qu'il n'y ait pas de voisins. Ma maison est grande et les bardeaux2 sont gris à cause du sel de la mer Il y a des roses dans les alentours. Oui, parfois j'aime bien les petites pièces. Oui, je sais entretenir un feu la nuit. Je ne sais pas si je ronfle. =Phoque ne me l'a jamais dit. Très sincèrement vôtre, =SarahElisabeth. « Tu lui as vraiment demandé pour le feu ? Et aussi si elle ronfle ? demandai-je sidérée. - Je voulais savoir », dit =Caleb. Il gardait la lettre sur lui. Il la lisait dans la grange, dans les champs, près de l'abreuvoir. Et toujours le soir dans son lit. Un jour, tôt le matin, papa, =Caleb et moi étions en train de nettoyer l'écurie et de mettre une nouvelle litière. Tout à coup, papa s'est arrêté et s'est appuyé sur sa fourche. « =Sarah a écrit qu'elle viendra passer un mois ici si nous le souhaitons », nous annonça-t-il. Dans l'étable sombre, sa voix était forte. « Pour voir comment c'est ici. Juste pour voir », ajoutat-il. Caleb se tenait près de la porte et il croisa les bras sur sa poitrine. « Je pense... commença-t-il. Je pense que ce serait bien de dire oui. » Il finit sa phrase à toute allure. Papa me regarda. « Oui, je suis de cet avis, déclarai-je avec un petit sourire gêné. - Oui, dit papa. Alors c'est oui. Et. en souriant, on se remit tous les trois au travail. Le lendemain, papa alla en ville pour poster sa lettre à Sarah. Le temps fut pluvieux pendant des jours. La maison était calme et humide. « Mais enfin, =Théophile, c'est ridicule. Tu penses bien que si cette recette permettait vraiment de se rendre invisible, ça se saurait ! On en parlerait à la télévision... -Pas forcément. D'abord, il s'agit d'un livre très ancien. et à la télévision on ne parle que de nouveauté. Et ensuite, la recette a peut-être un sens caché. - Que veux-tu dire ? » =Théophile baissa les yeux et désigna le grimoire à couverture de cuir. « Ce matin, par hasard, je suis tombé sur ce gros livre. Il avait glissé sous un rayon, va savoir comment. Je l'ai ouvert, et j'ai trouvé ceci dedans. » Il tira de sa poche un morceau de papier jauni qui tombait en loquet tant il avait été plié et déplié souvent. « J'ai cru tout d'abord que c'était un marque-page. Mais comme je suis curieux je l'ai déplié, et alors là. - Alors là quoi ? - C'était la clef2 de la recette ! Un type la possédait, e il a commis l'erreur de la noter sur ce bout de papier, puis d'oublier le papier dans le livre. » =Bonaventure s'empara de ce billet jauni et l'examina en fronçant les sourcils. Puis il le rendit à =Théophile en disant « On t'a fait une blague. Un type s'est amusé à glisser ça dans le livre pour piéger les gogos3. Et toi, tu es tombé dans le panneau. Mets ce billet au panier et allons faire du patin à =Sainte-Clothilde. Il fait un temps superbe, et le borgne est en congé. Fièvre jaune L'histoire se passe à =Bologne, en =Italie. Des enfants chinois, immigrés # clandestins, effectuent sous surveillance des travaux de couture dans une cave. Ils sont traités comme des esclaves. L'un d'eux, Hô, âgé de huit ans, réussit à s'échapper de la cave et s'enfuit en volant un magnifique scooter Moi, quand j'ai de la fièvre, mieux vaut que je reste au lit. C'est pas que je me sente mal, ça non... D'habitude, je m'en aperçois seulement quand je dépasse. Alors, je grelotte, j'ai des sueurs froides, j'ai mal dans les os et à la tête, et je dois vraiment me coucher. Mais au début, non. Je ne m'en rends même pas compte. Ou du moins, me semble-t-il. En réalité, j'ai les gestes plus lents, l'esprit distrait, les réflexest amoindris2 et, au finale, je fais une belle gaffe. Mais son premier jour de travail, on ne peut pas rester chez soi uniquement parce qu'on a =37. Impossible. Donc, une aspirine, S.V.P., deux même, et vite en voiture, direction le bureau. Mon métier, c'est être policier à la =Brigade mobile de = Bologne. Ou ptutôt, à partir d'aujourd'hui, je deviens poli cier à la =Brigade mobile Jusqu'à avant-hier, j'étais élève à l'École de police de Vintimille. Jusqu'à hier, j'étais agent en uniforme, de patrouille avec Police secours. Maintenant, j'appartiens à la =BM, je suis titulaire et en civil. Bien calfeutré dans ma =2 cv rouge, je prends la direction du commissariat. Premier jour de travail. Les spectacles de Molière Au début, les comédiens de la troupe interprètent des tragédies, des tragi-comédies, des comédies d'auteurs célèbres de l'époque : =Corneille, =Racine, =Molière lui-même et d'autres... Progressivement, =Molière va enrichir le répertoire en écrivant de nouvelles pièces dont certaines vont rester très célèbres (jusqu'à nos jours, =Tartuffe, =l'Avare, le =Misanthrope, le =Médecin malgré lui, le Malade imaginaire, les Femmes savantes, le Bourgeois gentilhomme, l'École des femmes, les =Fourberies de gentilhomme, le =Maladepin seront les plus =représen; connaîtra le plus grand succès ; imaginaire, les =Fourberies de tées) et l'activité déployée par ; pendant ces quinze ans n'est capin sont de ce genre). La =Molière et sa compagnie est pas connue : il s'agit de Psyprivée de =Molière et la vie considérable : quatre-vingt-dix ché (1671), écrite en collaboration de la troupe nous sont surtout pièces vont être montées en avec =Corneille pour la connues grâce au registre (un quinze ans (de 1658 à 1673). mise en vers, avec Quinault livre de comptes en fait) de troupe va varier de dix à pour les ballets et avec =LulliGrange, un excellent acteur qui quinze acteurs, dont certains pour la musique =Molière a rejoindra la troupe en 1659 et resteront fidèles à =Molière =jus la tragédie et la comédie qui =deviendra le second de qu'à sa mort et même au-delà. ballet : outre Psyché, le =Molière.