&&000 FRANCE – 4TH GRADE –1990S FR-4TH-90S.TXT SAMPLES DRAWN FROM TWO PUBLISHERS: ISTRA & MAGNARD N=11 PAGES TEXTS SAVED IN UTF8 FORMAT Re-edited 18 may 05 Saved under UTF-8 &&111 transperçait de ses flèches le gibier qui s'offrait. Pour boire, il s'accroupissait au bord des ruisseaux ou lapait les gouttes de rosée que le matin abandonne sur les feuilles. Enfin, lorsqu'il pensa s'être suffisamment éloigné du territoire des siens, il choisit une clairière à proximité d'une rivière et établit son campement pour passer l'hiver. S'il lui restait encore de nombreuses belles journées avant la mauvaise saison, il ne voulait pas être pris de court. 11 construisit son wigwam en croisant de longues perches qu'il recouvrit de plaques d'écorces d'orme. I1 le consolida de son mieux, le rendant imperméable au vent et au froid à l'aide de nattes faites de joncs tressés. Ce travail achevé, il put se consacrer à la chasse. I1 releva des empreintes d'un daim qu'il décida de suivre. , le pista et finit par le traquer au bord d'un cours d'eau. Samani ayant pris garde de se placer à contrevent', l'animal ne flaira pas sa présence. Avant d'ajuster sa flèche, le jeune homme pria le daim de lui pardonner et lui expliqua qu'il ne chassait que pour vivre. Ce respect de la coutume lui porta chance et le daim s'affaissa sans un bruit, blessé à mort. Il ramena la dépouille au campement où il prit bien soin de n'en rien laisser perdre, afin de ne pas l'offenser. I1 se nourrit de sa chair qu'il fit rôtir et mit à sécher les restes de viande sur des claies faites de fines branches entrelacées. Il procéda au séchage et au tannage de la peau, comme il l'avait vu faire par les femmes de sa tribu. 1l se servit des bois pour fabriquer de nouvelles pointes de flèches et des tendons pour confectionner de précieux collets à lièvres. il occupa le restant de l'automne à augmenter sa provision de fourrures. Les loutres et les castors pullulaient dans un bras du cours d'eau, à moins d'une demi-journée de marche et =Samani devint un trappeur habile Il glissa des pièges sous l'eau, en utilisant pour appâts des branchettes de tremble et de bouleau qui sont les friandises du castor. Tôt le matin, il les relevait après avoi cassé la mince couche de glace qui annonçait la venue des grands froids. que vous pourriez, s'il vous plaît, me conduire jusqu'à l'endroit où vous étiez tout à l'heure ? Après, j'irai toute seule. Mais où ? Me livrer à la police, fit simplement =Sarah. Si l'on m'arrête ailleurs qu'ici, on ne saura jamais que c'était =Rita qui m'hébergeait. » =Aldo la prit aux épaules et la secoua. « Mais vous êtes folle ou quoi ? Ce n'est pas écrit sur ta figure que tu es juive. Tu t'appelles =LilaVersini. Je connais Rita, elle ne t'aurait pas embauchée sans papiers. Tu as des papiers ? - Oui, murmura la jeune fille, qui tremblait maintenant comme une feuille sous la poigne robuste du jeune garçon qui ne la lâchait pas et continuait de la secouer avec une sorte de fureur. - Tu as un père, une mère, des frères ? - Oui. En novembre, quand les =Allemands ont occupé =Marseille, mon père nous a donné de faux papiers. À chacun une identité différente, et il nous a dispersés. Lui seul sait où chacun se trouve. - Alors, que crains-tu ? - J'ai peur, sanglota =Sarah. - Tu as peur et tu veux aller te livrer ? - Oui, murmura-t-elle, on peut se livrer par peur. - Si tu ne craignais pas pour =Rita, tu irais te livrer ? - Non, mais je suis chez =Rita, elle me loge, elle me nourrit, elle me cache sans le savoir. Je l'ai trompée. » Et =Sarah s'écroula contre l'épaule du jeune homme en sanglotant si fort qu'il cessa de la secouer, et la serra contre lui aussi doucement que s'il tenait une fleur. « Écoute, =Lila. - Appelez-moi =Sarah. Je suis =Sarah. - Je t'appellerai =Sarah quand nous serons seuls. Et Lila quand il y aura les autres. Écoute, je vais te dire un secret. Moi aussi j'ai un nom à cacher, et je te le dirai à toi : je m'appelle =Fabrice dans l'armée secrète. À cause de moi, on pourrait arrêter =Rita, =Victorine, mon =Sébastien ,lit seul avec son père. I1 aimerait bien avoir un ami, un animal, par exemple. Jusqu'ici son père n'était pas d'accord. lin jour, cependant. Comme si c'était fait exprès pour m'empêcher de refaire des bêtises, il est arrivé quelque chose d'incroyable, de fantastique, d'extraordinaire. Quelque chose comme dans les contes de fées où on dit toujours que ça n'arrive jamais et que le Petit =Poucet retrouve ses parents. Pour mon anniversaire, =Maman m'a écrit. En plus, elle me promettait une surprise. Elle ne pouvait pas me' dire quoi : je verrais. J'ai vu. C'est arrivé par colis que =Papa est allé chercher dans une gare. Mais un colis vivant, plein de poils. Un petit chien qui s'est mis à japper'. Un petit chien tout noir avec des poils si longs sur les yeux qu'on ne savait même pas s'il en avait. =Papa lui a donné de l'eau. Mais la touffe de poils aboyait toujours. =Papa a dit « C'est pas un briard, c'est un braillard. » Ça m'a fait rire. Mais je voyais bien que =Papa n'était pas content. Il appelait ça un « cadeau empoisonné ». J'ai bien regardé la touffe de poils mais je ne voyais pas où était le poison. « Elle en a de bonnes, ta mère l » m'a dit =Papa. Et j'ai compris que le poison en question c'était =Maman qui, à mille kilomètres de distance, empoisonnait =Papa. « Qu'est-ce que tu veux que je fasse d'un chien dans un appartement ? Qui va le garder pendant que je serai au boulot ? Plein de questions auxquelles =Papa ne voulait surtout pas trouver de réponses. -+ seconde expédition. Cette fois, l'effectif des explorateurs ; se composait de près de trois mille soldats. Ils comptaient bien résoudre l'énigme de ce silence et retrouver les disparus. Atterrissage Onze navettes Jet traversèrent les nuages cotonneux. Elles descendirent en ligne droite vers le lieu de l'atterrissage de la première expédition disparue. La mémoire des machines était sans faille : le point de cet atterrissage avait été enregistré très précisément. Un paysage montagneux et ensoleillé. Les collines rondes confortablement bossuées étaient coiffées d'une forêt aux tons vert sombre, mouchetés de rouge et de jaune. C'était l'automne sur =WP3. Car ici, bien sûr, le cycle des saisons existait, ce qui n'était pas le cas à bord du vaisseau Monde, la planète artificielle des Migrateurs. Le point-cible de l'atterrissage se situait au centre exact d'une large vallée doucement incurvée, couverte d'herbes rousses, blottie dans l'imbrication des collines,. Pas très loin, vers le Sud, se dressaient des constructions blanches, au toit plat. Une soixantaine environ. Probablement des habitations et non de simples hangars. Le détachement des onze navettes amorçait sa décélérations, à l'altitude de trois cents mètres, quand le visage de =JepNigav apparut une fois de plus sur l'écran d'intercommunication de la cabine du commandant =Golrak. Il paraissait très excité. « Vous avez vu, commandant ? s'exclama-t-il. =Jonat Drevek et la première expédition se sont bien posés ici ! Les traces d'herbes brûlées sont encore visibles au sol, et nous. - J'ai vu ! coupa =AntodoGolrak. Gardez votre calme, mon vieux, et contentez-vous de superviser notre atterrissage actuel. - Bien, commandant », fit =Nigav, refroidi dans son enthousiasme. CHAPEAU Une volée' de pigeons sur un pommier, une volée de chasseurs, il n'y a plus de pigeons, une volée de voleurs, il n'y a plus de pommes, il ne reste qu'un chapeau d'ivrogne2 pendu à la plus basse branche. Bon métier que celui de marchand de chapeaux, marchand de chapeaux d'ivrognes. On en trouve partout dans les fossés sur les prés, sur les arbres. Il y en a toujours des neufs chez =Kermarec marchand de chapeaux à =Lannion. C'est le vent qui travaille pour lui. De petit tailleur que je suis je me ferai marchand de chapeaux, le cidre travaillera pour moi. Quand je serai riche comme =Kermarec j'achèterai un verger3 de pommes à cidre et des pigeons domestiques, si j'étais à =Bordeaux je boirais du vin et je marcherais tête nue au soleil. Hier soir, ma mère est venue voir pourquoi ma lumière était encore allumée. J'ai préféré arrêter d'écrire. Voilà la suite : Autour de moi, il y avait de plus en plus de monde. Des familles entières faisaient leurs courses avec des enfants de mon âge, parfois avec des bébés assis dans les =Caddies. Plusieurs personnes m'ont demandé ce que je cherchais. J'ai dû mentir un peu - je ne sais plus si les chiens sont autorisés à entrer dans ce grand magasin. Comme j'avais répondu à un monsieur qui s'inquiétait pour moi, que j'avais perdu ma liste de courses, il s'est accroupi pour la chercher avec moi. il avait l'air un peu ridicule, mais je n'avais pas le cceur à rire. Et puis c'est méchant de se moquer des gens qui vous aident. Au rayon jardinage, il y avait beaucoup d'instruments posés sur le sol. J'ai regardé dans tous les coins, en vain. Puis je suis allée au rayon des laitages. Là c'était pire. Il y avait tellement de clients qu'on ne pouvait même plus passer. Où aller ? Je me suis arrêtée. Il n'y avait plus de musique. Je n'ai pas compris ce que disait l'annonce, mais j'ai nettement entendu mon prénom. J'ai regardé ma montre. Je n'en croyais pas mes yeux : il était presque midi ! Dommage que Pastille ne puisse pas comprendre son prénom dans le haut-parleur comme moi. Ce serait plus pratique ! J'ai cherché la caisse centrale où mon père m'attendait, en remontant les allées vers la sortie. En marchant, je jetais des coups d'ceil partout pour essayer d'apercevoir =Pastille. Quand je suis arrivée, papa a d'abord eu l'air heureux de me revoir avant de baisser la voix et de se fâcher. - Mais qu'est-ce que tu faisais ? Où étais-tu donc passée ? J'ai fondu en larmes et je lui ai tout avoué. Marco Polo fait un petit pas en arrière. I1 ouvre précipitamment sa sacoche et en tire une poignée de fines feuilles de papier estampillées* de rouge. C'est ma richesse qui vous intéresse ? dit-il en jetant les feuilles en l'air. Eh bien voilà tout ce que j'ai sur moi. De la monnaie de papier ! Les cinq hommes se lancent des regards interloqués*. - Croyez-moi, insiste =MarcoPolo, amusé par leurs mines. En Chine, on peut acheter tout ce qu'on veut avec ces feuilles. Certaines valent même dix pièces d'or ! Cette fois, les cinq lascars éclatent de rire. - Ha, ha, ha ! De la monnaie qui vole ! - Hou, hou ! Ce =MarcoPolo est un fieffé* menteur ! - Il est surtout complètement fou ! Sans accorder la moindre attention aux feuilles qui retombent sur le sol, ils font demi-tour et se dirigent vers une taverne en faisant sonner leurs gros rires. Stefano ramasse une de ces étranges feuilles. Il l'observe attentivement comme s'il cherchait à percer le secret d'un objet magique. Il a du mal à croire que quelque chose d'aussi léger puisse valoir de l'or. =MarcoPolo semble lire dans les pensées du garçon. Il explique - =Koubilaï a eu l'idée de faire fabriquer ce papier-monnaie avec l'écorce des mûriers qui poussent en quantité dans son pays. Toutes ces feuilles portent le sceau du =GrandKhan. Ainsi, on peut les utiliser partout sur le territoire mongol pour acheter de la soie, des perles, mais aussi des pierres précieuses. - En tout cas, c'est plus facile à transporter que nos lourdes pièces, remarque le garçon en agitant la feuille du bout des doigts. Avancer en raquettes dans la poudreuse exige un effort considérable à chaque pas : il faut tasser fort en avant et en même temps arracher l'autre pied au trou qui l'emprisonne, et ainsi de suite. Mais lorsque l'on se relaie et que l'on se retrouve au traîneau, il ne faut pas croire que c'est le repos. Il faut pousser, tirer, sortir le traîneau d'un trou, encourager le chiens... Le soir, j'étais bien plus épuisé qu'après un marathon. C'était épouvantable, mais fascinant. Et c'est pendant cette traversée des hauts plateaux du =Labrador qu'on a failli mourir de soif. Crever de soif sur une mer de neige ! On se trouvait très au nord et en altitude, au-delà de la taïga, là où commence la toundra*. Un soir, =Michel nous dit : « C'est notre dernier feu, nous ne trouverons plus de bois maintenant. » Et dès le lendemain nous avons mesuré tout ce que représente le feu pour les voyageurs du froid que nous étions. Ce feu, le soir, on n'imagine pas l'importance qu'il avait pour nous ! La température était de - =4 =°C et plus rien n'arrêtait le vent. Un vent de 1 mètres par seconde. Nous avions le nez et les pommettes qui commençaient à geler. Toute la journée dans ce blizzard, et la nuit ce même froid, sous la tente. Et la soif donc. On ne pouvait pas se réhydrater en absorbant de la neige parce que ça aurait été dépenser toutes nos calories pour la faire fondre et on se serait rapidement retrouvés en hypothermie. Ça aurait pu très mal se terminer si on n'avait pas fini par rejoindre un canyon au fond duquel on a découvert un peu de bois, des arbustes rabougris mais suffisants pour faire du feu. J'ai appris, là, la force et la puissance du feu. Il nous apportait tout : l'eau, la nourriture, la chaleur. C'était extraordinaire, comme de revoir le soleil après trois mois d'obscurité. Stentor a la voix puissante, fait naufrage et se retrouve dans un pans inconnu. Dès qu'il parle, les gens s'évanouissent de douleur. Le tonnerre de sa v Oiy se répercuta le long des rues vides et fit trembler les édifices sur leurs bases. Une corniche se détacha d'un temple voisin et s'écroula silencieusement. Stentor s'attarda à considérer les dégâts. C'est ainsi que, le dos tourné, il ne vit pas sortir d'une rue adjacente" un groupe d'hommes armés qui avançaient comme des ombres et sans le moindre bruit. Chacun portait sous son casque d'épais tampons de laine qui lui couvraient les oreilles. Ils parvinrent à proximité de Stentor sans qu'il s'en aperçût. Sur un signal silencieux ils s'élancèrent tous ensemble vers lui et eurent tôt fait de le maîtriser. Leur premier soin fut de lui fixer sur la bouche un solide bandeau qui l'empêchait d'émettre le moindre son. Stentor se défendit comme un beau diable, mais que faire contre le nombre ? Il ne pouvait même pas crier. Le bandeau, l'étouffant à moitié, retenait sa voix au fond de sa gorge. On le mena vers une porte de prison où on le jeta dans un cachot sous terre. Les murs et le sol étaient revêtus d'un épais matelas et il y régnait un silence profond. Épuisé par tant d'aventures, =Stentor s'endormit, son bâillon toujours sur la bouche. Un très léger cliquetis* l'éveilla. La porte du cachot s'ouvrit sans le moindre grincement sur ses gonds bien huilés. Toute décision n'est pas bonne à prendre.. . ne se sépare pas à la légère d'un très vieil ami! Pour pénétrer dans l'étrange ville de la Fin des temps, un jeune informaticien se trouve entraîné dans une aventure terrifiante. Lc gardi °n me fit mettre debout dans le terrain vague près de la porte. Le soleil de trois heures de l'après-midi découpait nettement mon ombre sur le sol. - Ne bouge pas, dit le gardien. Il sortit un couteau de sa poche et glissa la lame acérée entre l'ombre et le sol, la remua un peu de droite et de gauche pour tâter le terrain, puis, d'un mouvement habile, il arracha mon ombre du sol. L ombre trembla un peu comme pour se défendre, puis, finalement, elle se pelotonna* sur le banc arrachée à la terre, elle avait perdu toutes ses forces. Une fois séparée de mon corps, mon ombre devenait un être plus misérable que je ne l'aurais pensé, à l'air épuisé. Le gardien referma la lame de son couteau. Lui et moi, nous contemplâmes un moment cette ombre séparée de son corps. - Qu'est-ce que t'en penses ? Curieux, hein, une fois séparé du corps ? Bah, une ombre, ça sert strictement à rien. Ça pèse lourd, c'est tout, dit le gardien. - Je suis désolé, mais il semble que toi et moi nous devions vivre séparés quelque temps, dis-je en m'approchant de mon ombre. Je n'avais pas l'intention de faire ça, mais je n'ai pas le choix. Tu veux bien patienter quelque temps et m'attendre seule ici ? a petite vague qu'elle ondoyait` à la surface de l'eau, avec pour seule compagnie l'écume et le vent, avec pour seul horizon l'horizon, pour seul spectacle celui du jour se levant et du soleil se couchant, la petite vague s'ennuyait à mourir et ne supportait plus de vivre au milieu de l'océan. Bref, la petite vague avait le mal de mer. Elle avait bien eu parfois, des années auparavant, la visite de quelques baleines venues percer la surface de l'eau, dans un grand geyser d'écume et des milliards de gouttes d'eau s'éparpillant dans le ciel comme une pluie de diamants, mais les baleines chassées par les hommes avaient bientôt disparu elles aussi. Sa vie s'écoulait, monotone. Au fil des jours de calme plat ou des nuits de tempête, la petite vague attendait vaguement, sans trop y croire, un miracle météorologique qui l'emporterait, vers d'autres cieux. Elle redoutait par-dessus tout ces nuits de pleine lune où l'océan devient lisse comme un miroir, où même le vent ne chante plus, où les vagues petites et grosses s'aplatissent jusqu'à se confondre en une immense étendue d'eau infinie, immobile et sans vie. Elle n'aimait pas non plus la houle qui la faisait rouler, craignait les ouragans qui la malmenaient et se méfiait des mers démontées ou hachées qui risquaient de la séparer de ses amies, les petites vagues insouciantes qui l'accompagnaient, insensibles, elles, au vague à l'âme* et au mal de mer.