&&000 FRANCE 5TH GRADE TEXTS 1980S FR-5TH-80S.TXT SAMPLES FROM HACHETTE AND BORDAS N=26 PAGES OF SAMPLES FILE SAVED IN UTF-8 FRORMAT Edited again on 25 May 2005 –including […; #’s; xxx-; and proper names, et al] &&111 Il fit quelques pas sur la plage. Comme il s'y attendait, le to =Whitebird avait disparu. L'eau était grise et le ciel décoloré. Une rosée abondante alourdissait les plantes. Les oiseaux observaient un silence de mort. =Robinson sentit une grande tristesse l'envahir. Dans quelques minutes, dans une heure au plus, le soleil se lèverait et rendrait la vie et la joie à toute file. En attendant, =Robinson décida d'aller regarder =Vendredi dormir dans son hamac. Il ne le réveillerait pas, mais sa présence le réconforterait. Le hamac était vide. Ce qui était plus surprenant, c'était la disparition des menus objets dont =Vendredi agrémentait ses siestes, miroirs, flageolets, sarbacanes, fléchettes, plumes, balles, etc. La chevrette Anda avait disparu, elle aussi. Une peur panique envahit brusquement =Robinson. Et si =Vendredi était parti avec le =Whitebird? Il courut vers la plage : la yole et la vieille pirogue étaient là, tirées sur le sable sec. Si 's Vendredi avait voulu rejoindre la goélette anglaise, il aurait emprunté l'une de ces deux embarcations et il l'aurait abandonnée en mer ou hissée à bord. Pourquoi aurait-il fait cette traversée nocturne à la nage? Alors =Robinson commença à battre toute =l'Ale en appelant =Vendredi. Il courut d'une plage à l'autre, des falaises aux dunes, de la forêt aux marécages, du chaos rocheux aux prairies, de plus en plus désespéré, trébuchant et criant, de plus en plus convaincu que =Vendredi l'avait trahi et abandonné. Mais pourquoi, pourquoi? Alors il se souvint de l'admiration de =Vendredi pour le beau bateau blanc, et comme il se balançait heureusement en riant d'une vergue à l'autre au-dessus des flots. C'était cela =Vendredi avait été séduit par ce nouveau jouet, plus magnifique que tous ceux qu'il avait construits lui-même dans Le voisin de =MRaymond hurle et, aussitôt, les appareils d'injures se mettent en marche. =MRaymond déteste ce gadget qui l'aveugle. Sur toute une file, la rue =Réaumur prend son aspect habituel. De la =Bourse jusqu'au boulevard Sébastopol, les voitures sont immobilisées. Les plaques tournantes des injures transforment les véhicules en de monstrueuses lucioles conduites par des êtres masqués. Heureusement, les pompiers sont en route pour dégager le malheureux conducteur. Pour être pompier à =Paris, il faut savoir courir vite. Aux heures de pointe, les voitures à échelle ne sont plus utilisables ; les pompiers se déplacent par six à la queue leu leu en courant. Ils portent sur l'épaule un tuyau super-léger qu'ils vissent sur les bouches d'eau situées près des foyers d'incendie. Aux =JeuxOlympiques, c'est souvent un pompier français qui remporte la médaille d'or de course à pied. Pour dégager les fous des embouteillages, les pompiers, vêtus de rose bonbon, arrivent ainsi par six, et portent une civière pliante en plastique. Selon le poids du malade, le retour est plus ou moins lent. Bientôt, l'homme qui se débat toujours, le volant en main, sera ficelé sur la civière. Une autre équipe, faisant partie des assurances « Entre =5 et =8 », arrive et redresse la voiture. Debout, celle-ci est hissée et fixée à un pied spécial. Collée contre le trottoir, elle ne gêne plus. La voiture verticale sera, plus tard, emportée au dépôt. =MRaymond est bien content d'être prévoyant et de ne pas risquer un accident aussi stupide. Avant de traverser =Paris, il avale parfois jusqu'à deux ou trois « =Tranquillant ». =Grâce à ce médicament, il n'est pas du tout oppressé. L'horizon s'ouvre devant lui comme un immense éventail multicolore avec, sur chaque volet, l'image d'une voiture scintillante. Un village extraordinaire Dans le village de -l'Araignée, cette année-là, la famine sév sait. Les marigots, les ruisseaux et les rivières, les pl grands fleuves eux-mêmes étaient à sec. Les animaux et hommes n'avaient plus rien à boire et n'avaient plus rien manger. Les hommes souffraient au village et les bêtes da la brousse. Les poissons se traînaient sans défense sur le sa! sec et brûlant des cours d'eau et devenaient ainsi la proie d oiseaux qui avaient encore la chance de vivre quelques joui Les pêcheurs n'avaient plus besoin d'hameçons ou de file pour capturer les poissons. Mais les hommes étaient oblig de les manger sans boire parce qu'il n'y avait plus une seu goutte d'eau dans les marigots, les ruisseaux, les rivières. mangeait sans boire, et la soif devenait plus cruelle qi la faim. Que faire devant pareille calamité sinon s'enfui S'enfuir, loin, bien loin dans un autre village où on ne coi naissait ni la faim ni la soif. Tous les jours, les hameaux les villages se dépeuplaient. Et, à part les malades qui dures mourir de détresse au fond de leurs cases, tout le monde pr la fuite, tout le monde jusqu'à l'Araignée, dont toutes les rus ne purent rien contre la terrible famine. Après plusieurs joui de marche, exténué par la faim, la soif et la fatigue, il di s'arrêter dans un village pour demander l'hospitalité. Ce vi lage était le village des contraires ! C'était un village soute rain, un village bien drôle auquel l'Araignée accéda par u trou qu'il creusait pour déterrer quelques racines de manioc' dans une vieille plantation. A l'entrée de ce village mystérieu =Tagat a imaginé un autre tour, cet après-midi. Je vous le conterai. » Là-dessus, il fait une grimace pour savourer d'avance la farce de Lom. La porte se referme sur lui. Dehors, grand-père soupire. En vérité, il y a des soirs qui sont durs à vivre. Les petits pois n'ont pas assez rendu pour payer le fermage des champs, il faudrait acheter un sac i de superphosphate pour nourrir la terre épuisée. Avec quel argent ? Et voilà qu'il marche sur ses soixante-dix ans, que la bêche pèse plus lourd dans ses mains d'année en année. =Grandpère éprouve sa vieillesse avec crève-coeur. Il aurait aimé travailler jusqu'au dernier jour, jusqu'à mourir au printemps, quand frémiraient dans la vitre de sa fenêtre les milliers de pousses vertes du champ d'en face, une pièce de blé dur et tendre à faire monter des larmes aux yeux du paysan le plus sec. Mais il lui faudra dételer son sac d'os avant, c'est sûr. Comme les autres vieux, il promènera sa vache au bout d'une corde, le long des fossés herbus, guettant les gendarmes à chaque tournant, il est défendu de paître sur le communal. La vache noire ! =Grand-père se souvient qu'il est sorti pour elle. Un prétexte, bien sûr. Il entre pourtant dans la crèche parce qu'il aime sa vache. Celle-là plus que toutes les autres. Elle lui a valu le premier prix au concours agricole du canton, oui ! Et loin devant les gros bonnets qui élèvent quinze à vingt bêtes à cornes. Une honte rouge pour eux. =Grand-père rit sans bruit. Dans l'ombre, il lustre le poil de sa vache avec sa paume, il lui caresse le mufle pendant qu'elle lui pousse au visage un souffle humide et que sa queue vient claquer sur son bras. Petite noire, noiraude, fille de la soie, vache d'un riche maître ! =Grand-père tremble d'émotion en songeant à l'heureux destin qu'il a sur la terre. Il sort de la crèche, non sans avoir égalisé la litière avec son sabot. C'est quelque chose, d'avoir une vache noire ! Ragaillardi, l'esprit clair, peu s'en faut qu'il ne se trouve pourri de fortune. Les pommes de terre s'annoncent bien. Elles seront faciles à vendre. Quelques arrérages de pension doivent lui venir et paieront le superphosphate, largement. D'ailleurs, peut-être pourra-t-il louer un champ, plus près du bourg, qui ne fatiguera pas trop ses pauvres jambes. Il sait lequel. Et il sait aussi qu'il en viendra à bout tout seul. Allons, il ira bien encore quelques années. Et quelques années c'est l'éternité autant dire. Tout est pour le mieux. =Marie n'a pas dû se vanter auprès du docteur =Vauthier cette cure très particulière des poussées de tuberculose ! C'est dans ces conditions que =MMmeCurie travailleroi de =1898 à =1902. Mais le radium veut garder son mystère. Il ne met aucurr bonne volonté à se faire connaître des humains. Où est temps où =Marie, naïvement, prévoyait un pour cent de radiuj dans les résidus de pechblende ! Le rayonnement de la su stance nouvelle est si puissant qu'une quantité infime radium, disséminée dans le minerai, est la source de phenolmènes frappants, que l'on peut observer et mesurer aisémen Le difficile, l'impossible, c'est d'isoler la quantité minuscule de la séparer de la gangue à laquelle elle est intimemer mêlée. Les journées de travail deviennent des mois, deviennent de années. Pierre et Marie ne perdent pas courage. Cette matièr qui leur résiste les fascine. Unis par leur tendresse et par leur passions intellectuelles, ils ont, dans une baraque de planche: l'existence « antinaturelle » pour laquelle ils ont été créés, ell comme lui. «Nous étions, à cette époque, entièrement absorbés par nouveau domaine qui s'ouvrait devant nous, grâce à une décoi verte inespérée, écrira =Marie. Malgré les difficultés de no conditions de travail, nous nous sentions très heureux. No journées s'écoulaient au laboratoire. Dans notre hangar pauvre régnait une grande tranquillité ; parfois, en surveillas quelque opération, nous nous promenions de long en largE causant du travail présent et futur ; quand nous avions froic une tasse de thé chaud, prise auprès du poêle, nous réconfor tait. Nous vivions dans une préoccupation unique, comme dan un rêve. » Lorsque =Pierre et =Marie quittent un instant leurs appareil et bavardent paisiblement, leurs propos sur ce radium dont il sont épris passent du transcendant au puéril. « Je me demande comment « il » sera, quel sera son aspect dit un jour =Marie avec la curiosité fiévreuse d'un enfant à qu l'on a promis un jouet. Toi, Pierre, sous quelle forme est-ce qui tu l'imagines? - Je ne sais pas répond doucement le physicien. Je vou drais, figure-toi, qu'il eût une très belle couleur. » Il fallut patienter encore, se faire mal aux ongles, se chamailler un peu. Vincendon riait. Les grands-parents, aussi impatients que les enfants, attendaient, suivant des yeux chacun de leurs gestes. Enfin, le papier fut enlevé et une longue boîte de bois roux et luisant apparut. Elle était plus large d'un bout que de l'autre. =Vincendon s'en approcha lentement et l'ouvrit. A l'intérieur, dans un lit de velours vert, un violon dormait. « Voilà, dit simplement le vieil homme. Ce n'était pas plus compliqué que ça. A part les cordes, le velours et les crins de l'archet, tout se trouvait au cceur de votre arbre. - Mon Dieu, répétait =Grand-mère qui avait joint ses mains en signe d'admiration. Mon Dieu, que c'est beau ! - Ça alors ça alors bégayait =Grand-père. Je te savais très adroit, mais tout de même. » Le vieil artisan souriait. Il passa plusieurs fois sa main sur sa moustache avant de dire «Vous comprenez pourquoi je ne voulais pas vous laisser entrer dans mon séchoir? Vous auriez vu des violons, des guitares, des mandolines et bien d'autres instruments. Et vous auriez tout deviné. Hé ! oui, je suis luthier. Je fais des violons. Et l'érable, voyez-vous, c'est le bois qui chante le mieux.» Sa grosse main s'avança lentement pour caresser l'instrument, puis elle se retira toute tremblante. « Alors, dit-il à =Gérard. Tu ne veux pas essayer de jouer? Tu ne veux pas faire chanter ton arbre? Allons, tu peux le prendre, il ne te mordra pas, sois tranquille. » Le garçon sortit le violon de son lit, et le prit comme il avait vu les musiciens le faire. Il posa l'archet sur les cordes et en tira un grincement épouvantable. Grand-mère se boucha les L oreilles tandis que le chat, réveillé en sursaut, disparaissait sous le buffet. Tout le monde se mit à rire. « Eh bien!, dit =Grand-père, si c'est ce que tu appelles chanter - Il faut qu'il apprenne, » dit =Vincendon en prenant instrument qu'il plaça sous son menton. Et le vieux luthier aux mains énormes se mit à jouer. Il jouait en marchant lentement dans la pièce, en direction de la fenêtre. Immobiles, les enfants regardaient et écoutaient. C'était une musique très douce, qui semblait raconter une histoire pareille à ces vieilles légendes venues du fond des âges, comme le vent et les oiseaux qui arrivent en même temps du fond de l'horizon. Vincendon jouait, et c'était vraiment l'âme du vieil arbre qui chantait dans son violon. encore. Puis il marcha en rond. Enfin, satisfait, il se redressa et appela =Akavak : « Apporte-moi le couteau à neige. » Avec le long couteau d'ivoire, le grand-père découpa d'abord une grosse masse de neige. Puis il la tailla pour en faire un grand bloc, qu'il souleva et posa sur la neige. Il en tailla d'autres, qu'il disposa en cercle autour de lui. Puis il commença une seconde rangée qui montait en spirale. =Akavak bouchait les interstices entre les blocs avec de la neige fine, remplissant tous les trous. Son grand-père travaillait lentement dans le froid mordant, mais cependant il découpait les blocs avec une grande adresse, et chacun d'entre eux s'adaptait parfaitement au précédent. Le grand-père restait à l'intérieur du cercle, construisant du dedans, se murant petit à petit hors de la vue =d'Akavak. Une fois le dôme fini, le vieil homme ouvrit une entrée bien nette à la base du mur de neige. Akavak l'entendit ôter la neige de ses habits en les raclant avec le couteau. =Akavak rentra alors la lampe en pierre et les peaux pour dormir. Puis il nourrit les chiens, les regardant dévorer les morceaux de viande de morse gelée. Satisfaits, ils se roulèrent en boule sur la neige, en mettant la queue sur leur truffe pour la protéger. Quand =Akavak se glissa à l'intérieur de l'igloo, traînant après lui le sac de viande, il trouva son grand-père tenant la pointe de son arc dans sa bouche, le faisant tourner entre ses mains jusqu'à ce que les copeaux dans le godet de bois se mettent à fumer puis à brûler. Il alluma la mèche de la lampe à huile de phoque, et la nouvelle maison de neige s'éclaira de la lumière qui se réfléchissait. =Akavak secoua ses habits et les peaux pour dormir afin d'en faire tomber la neige. Puis il ouvrit un paquet qui contenait de bons morceaux de viande de I phoque. La viande était durcie par le gel, mais, en la coupant en tranches fines, elle semblait fondre dans la bouche. =Akavak et son grand-père en mangèrent une bonne quantité et burent beaucoup d'eau glacée. En effet, ils avaient faim et, selon la coutume, c'était là leur seul repas journalier. préparés au choc de cette première rencontre avec la vi et le travail dans une telle colonie. Nous ne nous attendion pas à trouver une communauté aussi affairée ; nous ne nou attendions pas à tant de fleurs et à tant d'arbres : un vér table jardin. Le long des murs incurvés, s'alignaient des appas tements, sorte de bungalows posés les uns sur les autres. Bie que dix mille personnes vivent actuellement dans la roue, toi a été si bien conçu que l'on n'y ressent jamais l'impressio d'une surpopulation. Il y a même pas mal d'espace libre. lumière solaire entre très largement grâce à de grandes feni tres qui inondent la station d'une atmosphère brillante chaude. Le long des rues ornées d'arbres, on rencontre que ques boutiques, mais la plupart des magasins, des installation et des ateliers sont cachés sous le niveau de la rue. Ici, ni po lution, ni embouteillage, pas de bruit ni de brouillard. Où qu l'on regarde, on voit des petits espaces verts. Pour se rendre leur travail, la plupart des colons vont à pied ou à bicyclett pour les déplacements les plus longs, ils peuvent emprunter dE voitures électriques qui circulent sur un rail à quelque hai teur sur les murs : une sorte de monorail. Finalement, c'est uu petit monde très agréable qui dégage une certaine beauté. Ma propre habitation est dans l'un de ces grands bloc d'appartements en terrasses. Mon logement comprend uu grand séjour avec un lit pliant, une petite cuisine, une douch et des toilettes. Je dispose aussi d'un patio pour prendre dE bains de soleil et jardiner un peu. C'est l'appartement type célibataire. Les couples vivent dans des logements un peu plu grands ; en général, ils disposent d'une pièce supplémentaii par enfant. Il n'y a pas de limitation du nombre des enfant mais étant donné qu'ordinairement les deux parents travai lent, les familles de la colonie n'ont que deux ou trois enfanau plus. Le mobilier est simple et agréable, de couleurs cla res. Et, comme le bois et le plastique sont rares à la colon: - pour fabriquer du plastique il faut des hydrocarbures qi manquent ici - la plus grande partie du mobilier est en céramique. Au-dessus de la forêt de Bélesta, dans un pays perdu, se trou vent entassées une vingtaine de maisons ; et cela s'appelle =Lalibert. Tout autour il n'y a que ronciers et bois touffus et h neige couvre le pays depuis =l'Avent jusqu'à =Pâques. Alors le; gens se blottissent au coin du feu, mettent une paire de bûches au feu et font la veillée jusqu'à minuit en se chauffant et en rongeant une pleine marmite de châtaignes. Pendant que les heures s'écoulent et que le vent siffle au faîte de la cheminée, les vieux disent de ces contes d'autrefois, tout pleins de fantô- mes, de sorcières et de bêtes sauvages ; les petits enfants, apeu rés, se cachent dans les jupons de leurs mamans. Mes aïeux sont originaires de =Tore, près de =Lalibert, et ma grand-mère m'a souvent raconté quelques-uns de ces contes qu'elle-même avait entendu dire à sa grand-mère. Écoutez celui-ci. Il y a peut-être quatre ou cinq cents ans, il y avait à =Lalibert un charbonnier qui s'appelait le « Coumaut ». Il s'était construit une cabane dans la forêt et il y vivait tout le long de l'année. Pendant la journée, alors que les fourneaux à charbon fumaient, sa hache s'entendait retentir à travers la sapinière, et le soir, avant de rentrer dans sa cabane pour dormir, il s'en allait placer des collets pour attraper un peu de gibier lièvres, lapins, grives, coqs de bruyère. Ensuite, à la nuit noire il revenait vers la cabane ; et, bien souvent, il avait rencontré dans les sentiers étroits quelque troupeau de loups. Après avoir rencontré les loups, en leur parlant et en leur donnant quelque chose pour les apprivoiser, les loups étaient devenus ses amis et il était l'ami des loups. Dans ce temps-là les bêtes ne parlaient plus, mais elles comprenaient encore la langue des hommes. Et le =Coumaut avait Dehors, le soleil était chaud, le ciel et la mer brillaient. Lu laby chercha des yeux les pigeons, mais ils avaient disparu Au loin, très près de l'horizon, le voilier blanc bougeait lente ment, penché sur la mer. Lullaby sentit son coeur battre très fort. Il s'agitait et faj sait du bruit dans sa poitrine. Pourquoi était-il dans cet étai là ? Peut-être que c'était toute la lumière du ciel qui l'enivrait Lullaby s'arrêta contre la balustrade, en serrant très fort se bras contre sa poitrine. Elle dit même entre ses dents, un pei en colère « Mais il m'embête, celui-là ! » Puis elle se remit en route, en essayant de ne plus fair attention à lui. Les gens allaient travailler. Ils roulaient vite dans leur autos, le long de l'avenue, dans la direction du centre de I ville. Les vélomoteurs faisaient la course avec des bruits d roulements à billes. Dans les autos neuves aux vitres fermée, les gens avaient l'air pressé. Quand ils passaient, ils se retour naient un peu pour regarder =Lullaby. Il y avait même des bon. mes qui appuyaient à petits coups sur leur klaxon, mais Lu: laby ne les regardait pas. Elle aussi, elle marchait vite le long de l'avenue, sans fair de bruit sur ses semelles de crêpe. Elle allait dans la direction opposée, vers les collines et les rochers. Elle regardait la me en plissant les yeux parce qu'elle n'avait pas pensé à prendr ses lunettes noires. Le voilier blanc semblait suivre la mêm route qu'elle, avec sa grande voile isocèle gonflée dans le veni En marchant, =Lullaby regardait la mer et le ciel bleus, voile blanche, et les rochers du cap, et elle était bien content d'avoir décidé de ne plus aller à l'école. Tout était si beau qu c'était comme si l'école n'avait jamais existé. s'étaient calmés, et le ciel moins lourd laissait filtrer un lumière pâle. Les enfants s'approchèrent de la rambarde d pierre et se haussèrent sur la pointe des pieds pour voir ville. Et c'est alors que l'effroi les saisit d'un coup. Car la ville avait disparu. La ville et les terres d'alentour. Les terres et les canaux, lE canaux et les digues. Rien ! Il n'y avait plus que l'immensité des eaux où la hou encore forte courait, écumant contre la cathédrale qui n'éta: plus qu'un récif perdu en mer. Et déjà le soir tombait. On le sentait à la lueur mauve qi plaquait ses reflets sur ce vert froid et sombre de l'eau. Mon Dieu, soupira Griselda, nous sommes abandonnés. Toi le monde a dû fuir. Nos parents ne nous ont pas trouvés. doivent nous croire morts et sont partis avec les autres. Ils appelèrent, mais leurs cris se perdirent dans l'immensiti Ils appelèrent longtemps, puis, transis et épuisés, ils se couche rent sur les dalles glacées et s'endormirent. Le lendemain matin, ce fut le soleil qui les tira de leur son meil. Tout autour d'eux, le mer apaisée luisait, à peine strié de petites vagues. Les enfants firent le tour de la plate-forme. Des mouettes E des goélands tournoyaient, rasant l'eau, mais aucune trace d la ville n'était visible. Simplement, cà et là, ballottées par flux et le reflux, des épaves flottaient. Des meubles brisés, un porte, des bouteilles vides, du foin et de la paille. Les enfants, qui se croyaient abandonnés, recommencèrer à pleurer lorsque, vers le milieu de la matinée, un navire pass au large. Ils se mirent à crier et Jeppe enleva sa chemise pou l'agiter à bout de bras comme un pavillon de détresse. Auss tôt, les voiles du navire descendirent, l'ancre fut jetée et urr barque de sauvetage mise à la mer. Les matelots vinrent che cher les enfants et le bateau gagna le port le plus proche. Lorsque la nouvelle se répandit, plusieurs embarcations rendirent sur les lieux pour tenter de recueillir d'autres surv vants, mais les sauveteurs ne purent jamais retrouver Minée à sa base par les vagues, la cathédra. s'était écroulée et nulle trace n'était plus visible de cette vil, construite sur le polder. =Jeppe et =Griselda étaient vraimei les seuls survivants, et ils furent recueillis par des cousins qi habitaient un village éloigné de la mer. On ne parle plus guère de la cité disparue, mais il arrive qi des marins pris dans les parages par de fortes tempêtes ente: dent, dans le tumulte de la mer et du vent, les cris désespéra des habitants, jadis emportés par la colère des flots. Les deux !les Il y avait une fois deux îles quelque part dans la mer. Sur l'une habitaient de grandes gens, alors que l'autre était peuplée de gens plutôt petits. Mais une troisième île avait existé autrefois, engloutie par la mer depuis bien longtemps déjà. Grands ou petits, personne ne cherchait la querelle. Ils vivaient côte à côte en voisins qui se tolèrent. La nuit, ils partaient à la pêche en mer sur leurs bateaux ; ils rentraient au matin, retiraient leurs filets, les suspendaient pour les sécher, puis les réparaient. Quant aux déchets de poissons abandonnés sur le rivage, ils servaient de pâture aux oiseaux. Il y avait néanmoins des différences entre les =Grands et les =Petits. Sur la grande île demeuraient des riches et des pauvres, des maîtres et des serviteurs. Leurs bateaux étaient superbes, faits du meilleur bois, du bois le plus dur. C'est que les =Grands étaient de rudes travailleurs ! Leur marché n'offrait pas seulement une grande variété de poissons, il regorgeait de fruits et de légumes ; on y vendait des ceufs d'oiseaux de toutes sortes, des outils et des étoffes précieuses. Les gens distingués portaient leur monnaie de coquillages enfilée sur un lacet et les plus riches décoraient aussi leur maison avec des coquillages bleus. Sur la petite île, il n'y avait ni maîtres, ni serviteurs. Les Petits faisaient tout en commun ; donc pas de riches, mais pas de pauvres non plus. Et comme personne ne voulait être riche, ils avaient du temps pour jouer, danser et voler avec leurs cerfs-volants : ils prenaient le temps de vivre, en somme. Parfois ils se moquaient un peu des Grands, là-bas, sur leur île. Car si la plage était jonchée de coquillages mouchetés, tigrés ou couleur de perle, les bleus, eux, étaient rares. Pourquoi précisément leur donner plus de valeur qu'aux autres ? =LesGrands ne voyaient pas ce qu'il y avait de drôle ! Eux se levaient tôt le matin et se mettaient au travail. Pas question d'en prendre à son aise. Les paysans semaient et récoltaient ; les domestiques faisaient leur service ; les charpentiers restaient penchés sur leurs plans jusque tard dans la nuit ; les fondeurs de bougies coulaient des bougies de plus en plus longues ; les serviteurs servaient leurs maîtres. Un jour, le roi de la grande île décide de la faire encore plus grande, et il ordonne à ses sujets d'aller chercher de la terre sur la petite île qui devient de plus en plus petite. Alors, =Meaulnes, le héros, s'est perdu dans la campagne. Il est arrive dans un château mystérieux où se déroule une fête étrange il s'est mêlé aux invités. Cependant, auprès de =Meaulnes, les deux vieilles femme causaient : « En mettant tout pour le mieux, disait la plus âgée, d'uni voix cocasse et suraiguë qu'elle cherchait vainement à adou cir, les fiancés ne seront pas là, demain, avant trois heures. - Tais-toi, tu me ferais mettre en colère », répondait l'autre du ton le plus tranquille. Celle-ci portait sur le front une capeline tricotée. « Comptons! reprit la première sans s'émouvoir. Une heur et demie de chemin de fer de =Bourges à =Vierzon, et sept lieue de voiture, de =Vierzon jusqu'ici. La discussion continua. =Meaulnes n'en perdait pas uni parole. =Grâce à cette paisible prise de bec, la situation s'éclai rait faiblement : =Frantz de -Galais, le fils du château - qu était étudiant ou marin ou peut-être aspirant de marine, oi ne savait pas était allé à =Bourges pour y chercher uni jeune fille et l'épouser. Chose étrange, ce garçon, qui devai être très jeune et très fantasque, réglait tout à sa guise dan le =Domaine. Il avait voulu que la maison où sa fiancée entre rait ressemblât à un palais en fête. Et pour célébrer la venue de la jeune fille, il avait invité lui-même ces enfants et ces L'homme léopard Il était une fois un jeune homme qui avait résolu de deve- nir le meilleur chasseur de sa tribu. Il s'exerçait régulièrement à jeter le javelot et était habile à suivre la trace de n'importe quel gibier, mais la mauvaise chance le poursuivait. Presque chaque jour, il rentrait bredouille et, quand, par hasard, il ramenait quelque chose, il était quand même la risée des jeunes gens de son âge parce que leur chasse était toujours plus abondante. Il plaisait à beaucoup de jeunes filles et plus d'une l'aurait volontiers épousé, mais qui aurait voulu donner sa fille à un homme aussi malchanceux? Déjà, il était en butte aux médisances de tout le monde. Il semblait au jeune homme que son destin était d'être toujours poursuivi par la malchance et de passer sa vie solitaire, mais sa grand-mère lui conseilla d'aller au village voisin consulter un sorcier célèbre. « Je pense que ta malchance est le résultat de la malice des génies ou de la malveillance des esprits de la forêt. Quoi qu'il en soit, le puissant sorcier en comprendra la cause et t'aidera à sortir de là », lui dit-elle. Le jeune homme entrevit donc un espoir, il ne voulait pas rester toute sa vie en butte à l'hostilité des forces de la nature. Il prit quelques cadeaux pour le sorcier et se rendit chez lui. Celui-ci le reçut aimablement et lui demanda ce qu'il désirait. « Je voudrais devenir un chasseur renommé, capable de tuer tout le gibier possible, répondit le jeune homme. - Ce que tu as de mieux à faire, c'est d'apprendre à relever les traces et à lancer le javelot, lui dit le sorcier. - Tout cela, je sais le faire, dit le jeune homme, mais la malchance me poursuit. J'ai sans doute attiré sur moi la colère des esprits malins ou des génies malveillants de la forêt ; quoi que je fasse, j'ai toujours le dernier rang parmi les jeunes gens de mon âge et je ne trouve même pas à prendre femme. - Je connais un moyen, dit le sorcier, mais il présente de grands dangers. Il me faut savoir quel genre de gibier tu veux chasser et si ta résolution est ferme. Si tu montres la moindre hésitation ou la moindre crainte, je ne pourrai faire rien pour toi. - Je veux être capable de chasser quelque gibier que ce Un habitant de -Tarascon, =Tartarin, se faisant passer pour un grand chasseur, part en =Algérie pour y chasser le lion. Il arrive en diligence à =Blida, compagnie d'un religieux, d'un photographe et de deux femmes V aguement, à travers les vitres dépolies par la buée, =Tartarin de =Tarascon entrevit une place de jolie sous-préfecture, place régulière, entourée d'arcades et plantée d'orangers, au milieu de laquelle de petits soldats de plomb, faisaient l'exercice dans la claire brume rose du matin. Les cafés ôtaient leurs volets. Dans un coin, une halle avec des légumes. C'était charmant, mais cela ne sentait pas encore le lion. « Au sud! Plus au sud! » murmura le bon =Tartarin en se renfonçant dans son coin. A ce moment, la portière s'ouvrit. Une bouffée d'air frais entra, apportant sur ses ailes, dans le parfum des orangers fleuris, un tout petit monsieur en redingote noisette, vieux, sec, ridé, compassé, une figure grosse comme le poing, une cravate en soie noire haute de cinq doigts, une serviette en cuir, un parapluie : le parfait notaire de village. En apercevant le matériel de guerre du Tarasconnais, le petit monsieur, qui s'était assis en face, parut excessivement surpris et se mit à regarder =Tartarin avec une insistance gênante. On détela, on attela, la diligence partit. Le petit monsieur regardait toujours =Tartarin. A la fin, le Tarasconnais prit la mouche. - Ça vous étonne? fit-il en regardant à son tour le petit s monsieur bien en face. - Non! Ça me gêne, répondit l'autre fort tranquillement. Et le fait est qu'avec sa tente-abri, son revolver, ses deux fusils dans leur gaine, son couteau de chasse - sans parler de - Pour dormir, dit l'aubergiste, ce sera deux sous, mais pour manger, mon garçon, il te faudra attendre la prochaine étape. Je n'ai rien dans la maison qu'une poignée de châtaignes sous la cendre pour notre souper. Il y en a tout juste pour ma fille et pour moi. - J'attendrai donc, dit le compagnon en s'approchant de l'âtre pour se chauffer à la maigre braise qui y couvait. L'aubergiste sortit pour préparer la paillasse. =Franquette regardait le nouveau venu. Il avait l'air près de défaillir. - Monsieur, dit-elle, si vous voulez, prenez mes châtaignes. Je n'ai pas faim. - Tu as bon coeur, petite. Comment t'appelles-tu? - =Franquette, monsieur. - Je ne veux pas te priver de ton souper, =Franquette, mais j'ai très faim. Aussi, si tu le veux bien, nous allons partager. Combien y a-t-il de châtaignes? - Il y en a douze pour moi et douze pour mon père, monsieur. - Tire ta part du feu. Ils se mirent à manger, mais à mesure qu'ils mangeaient, il semblait que les châtaignes se multipliaient. Ils en mangèrent six chacun et voici qu'il y en avait encore douze, puis ils mangèrent de nouveau et il y en avait toujours douze. - Nous voici rassasiés, dit le compagnon. Jamais je n'ai fait un aussi bon repas. - Mais comment se fait-il, monsieur, qu'il y ait eu tant de châtaignes? - Tu avais dû mal compter. Maintenant je vais dormir. Bonsoir, =Franquette. Au petit matin le compagnon s'en fut, son balluchon sur co l'épaule. Et une année passa. Le causse se couvrit d'une herbe drue, les chênes et les châtaigniers verdoyèrent puis se parèrent de l'or de l'automne. La neige revint et un soir, de nouveau, on frappa à la porte. perrette, sur sa tête ayant un pot au lait Bien posé sur un coussinet, Prétendait arriver sans encombre à la ville. Légère et court vêtue, elle allait à grands pas, Ayant mis ce jour-là, pour être plus agile, Cotillons simple et souliers plats. Notre laitière, ainsi troussée Comptait déjà dans sa pensée Tout le prix de son lait, en employait l'argent; Achetait un cent =d'ceufs; faisait triple couvée La chose allait à bien par son soin diligent. « Il m'est, disait-elle, facile D'élever des poulets autour de ma maison; Le renard sera bien habile S'il ne m'en laisse assez pour avoir un cochon. Le porc à s'engraisser coûtera peu de sons; Il était, quand je l'eus, de grosseur raisonnable; J'aurai, le revendant, de l'argent bel et bon. Et qui m'empêchera de mettre en notre étable, Vu le prix dont il est, une vache et son veau, Que je verrai sauter au milieu du troupeau? » Perrette là-dessus saute aussi, transportée Au jour dit, =Tristan se plaça sur une courte-pointe de cendall vermeil, et se fit armer pour la haute aventure. Il revêtit le haubert et le heaume d'acier bruni. Les barons pleuraient de pitié sur le preux et de honte sur eux-mêmes. :> « Ah! =Tristan, se disaient-ils, hardi baron, belle jeunesse, que n'ai-je, plutôt que toi, entrepris cette bataille? Ma mort jetterait un moindre deuil sur cette terre! Les cloches sonnent, et tous, ceux de la baronnie et ceux de la gent menue, vieillards, enfants et femmes, pleurant et priant, escortent =Tristan jusqu'au rivage. Ils espéraient encore, car l'espérance au coeur des hommes vit de chétive pâture. Tristan monta seul dans une barque et cingla vers l'île =Saint-Samson. Mais le =Morholt avait tendu à son mât une voile de riche pourpre, et le premier il aborda dans l'île. Il attachait sa barque au rivage, quand =Tristan, touchant terre à son tour, repoussa du pied la sienne vers la mer. « Vassal, que fais-tu? dit le =Morholt, et pourquoi n'as-tu pas retenu comme moi ta barque par une amarre? - Vassal, à quoi bon? répondit =Tristan. L'un de nous deux reviendra seul vivant d'ici : une seule barque ne lui suffit-elle pas? » Et tous deux, s'excitant au combat par des paroles outrageuses, s'enfoncèrent dans l'île. Nul ne vit l'âpre bataille, mais, par trois fois, il sembla que le vent de mer portait au rivage un cri furieux. Alors, en signe de deuil, les femmes battaient leurs paumes en choeur, et le: compagnons du =Morholt, massés à l'écart devant leurs tentes riaient. Enfin, vers l'heure de none, on vit au loin se tendre la voile de pourpre; la barque de =l'Irlandais se détacha de l'île et une clameur de détresse retentit : « Le =Morholt! le =Morholt! » Mais, comme la barque grandissait, soudain, ai. sommet d'une vague, elle montra un chevalier qui se dressai à la proue; chacun de ses poings tendait une épée brandie c'était =Tristan! Aussitôt vingt barques volèrent à sa rencontre >s et les jeunes hommes se jetaient à la nage. Le preux s'élanç, Je vais aussitôt frapper de grands coups de Durenda, la lame en sera sanglante jusqu'à l'or de la garde. Les païens felons, sont venus aux ports9 pour leur malheur : je vous le garantis, tous sont voués à la mort. » « Compagnon =Roland, sonnez donc l'olifant, Charles l'entendra, il fera revenir l'armée, le roi nous secourra avec tous ses barons. » =Roland répond : « Ne plaise à Dieu que mes parents soient blâmés à cause de moi ni que la douce =France tombe jamais dans le mépris! Mais je frapperai violemment de =Durendal, ma bonne épée que j'ai ceinte au côté. Vous en verrez toute la lame ensanglantée. Les félons païens se sont assemblés pour leur malheur je vous le garantis, tous sont livrés à la mort. » « Compagnon =Roland, sonnez votre olifant! Charles, qui passe les ports, l'entendra. Je vous le garantis, les =Francs reviendront aussitôt. » « Ne plaise à Dieu, lui répond =Roland, qu'il soit jamais dit par un homme vivant que, pour des païens, jamais je sonne mon cor! Mes parents n'en auront jamais le reproche. Quand je serai dans la grande bataille et que je frapperai mille coups et sept cents, vous verrez l'acier sanglant de =Durendal. Les Français. sont braves, ils frapperont vaillamment, jamais ceux =d'Espagne n'auront de garant contre la mort. » =Olivier dit : « Je ne vois pas de blâme à cela. J'ai vu les =Sarrasins =d'Espagne les vallée et les,montagnes en sont couvertes, les outes les plaines. aperçoit. Il lâche =l'Anglais, pique des deux9 comme pour prendre du champ, revient par un rapide crochet, saute à terre, saisit l'épée de son ennemi et la jette hors de la lice. Clameurs. Il jette la sienne aussi. Clameurs encore. Est-ce geste chevaleresque ? Jamais il n'a été moins chevaleresque qu'en ce moment. Le voilà, en effet, qui s'assoit sur l'herbe, qui déboucle ses genouillères, se débarrasse de ses cuissières; ses gros genoux apparaissent nus. Il est devenu homme de pied, mobile et leste comme les coutiliers =d'Angleterre à =Crécy et à =Poitiers, armé comme eux d'une dague. Il a commencé en chevalier, par une course et par rompre des lances comme l'y obligeait la règle du jeu sauvage, il a continué en athlète par une lutte équestre, il finira en « piétaille », parce qu'il veut vaincre. =Cantorbéry reste à cheval, masse rigide, dont la seule arme est désormais le poids, l'élan, l'écrasement. Il charge, mais Du =Guesclin s'efface, plonge au passage sa dague dans le ventre du cheval qui s'abat et se renverse sur le cavalier. =Bertrand est déjà dessus, le serre entre ses genoux, crève la visière de l'armet à coups de dague, entaille profondément le visage =50 et, retournant le long poignard, il broie furieusement la face à coups de pommeau. L'officier s'aventura dans cette ouverture, décidé à poursuivre les aristocrates jusque dans les entrailles de la terre; mais, à peine eut-il fait trois ou quatre pas, qu'il fut arrêté par une grille de fer. - Halte! dit-il à ceux qui le poussaient par derrière, on ne peut pas aller plus loin, il y a empêchement physique. - Eh bien, dirent les municipaux, qui, après avoir renfermé les prisonnières, accouraient pour avoir des nouvelles, qu'y a-t-il? Voyons? - Parbleu! dit l'officier en reparaissant, il y a conspiration; les aristocrates voulaient enlever la reine pendant sa promenade, et probablement qu'elle était de connivence avec eux. - Peste! cria le municipal. Que l'on coure après le citoyen =Santerre, et qu'on prévienne la Commune. - Soldats, dit l'officier, restez dans cette cave, et tuez tout ce qui se présentera. Et l'officier, après avoir donné cet ordre, remonta pour faire son rapport. - Ah! ah! criait Simon en se frottant les mains. Ah! ah! dira-t-on encore que je suis fou? Brave =Black! =Black est un fameux patriote, =Black a sauvé la =République. Viens ici, =Black, viens! Et le brigand, qui avait fait les yeux doux au pauvre chien, lui lança, quand il fut proche de lui, un coup de pied qui l'envoya à vingt pas. -Oh! je t'aime, =Black! dit-il; tu feras couper le cou à ta maîtresse. Viens ici, =Black, viens! Mais, au lieu d'obéir, cette fois, =Black reprit en criant le chemin du donjon. - Quel est-il ce général qui gourmande son voisin? - Pardi, c'est le maréchal! - Quel maréchal? - Le maréchal =Ney, bêta! Ah ça! où as-tu servi jusqu'ici? =Fabrice, quoique fort susceptible, ne songea point à se fâcher de l'injure; il contemplait, perdu dans une admiration enfantine, ce fameux prince de la =Moskowa, le brave des braves. Tout à coup on partit au grand galop. Quelques instants après, =Fabrice vit, à vingt pas en avant, une terre labourée qui était remuée d'une façon singulière. Le fond des sillons était plein d'eau, et la terre fort humide, qui formait la crête de ces sillons, volait en petits fragments noirs lancés à trois ou quatre pieds de haut. =Fabrice remarqua en passant cet effet singulier; puis sa pensée se remit à songer à la gloire du maréchal. Il entendit un cri sec auprès de lui : c'étaient deux hussards qui tombaient, atteints par des boulets; et, lorsqu'il les regarda, ils étaient déjà à vingt pas de l'escorte. Ce qui lui sembla horrible, ce fut un cheval tout sanglant qui se débattait sur la terre labourée, en engageant ses pieds dans ses propres entrailles : il voulait suivre les autres; le sang coulait dans la boue. Ah! m'y voilà donc enfin au feu se dit-il. J'ai vu le feu! se répétait-il avec satisfaction. Me voici enfin un vrai militaire. A ce moment, l'escorte allait ventre à terre, et notre héros comprit que c'étaient des boulets qui faisaient voler la terre de toutes parts. Il avait beau regarder du côté d'où venaient les boulets, il voyait la fumée blanche de la batterie à une distance énorme, et, au milieu du ronflement égal et continu produit par les coups de canon, il lui semblait entendre des décharges beaucoup plus voisines; il n'y comprenait rien du tout. =Henry =Bordeaux =18701963) Plon DE =GUYNEMER Pendant la Première Guerre mondiale, un jeune aviateur d'une vingtaine d'années, =GeorgesGuynemer, se couvrit de gloire, avant de disparaître à son tour dans un combat aérien. Le =25 mai =1917, dans sa ronde du matin, il aperçoit une patrouille de trois appareils ennemis qui volent vers nos lignes. Ce sont des biplaces, moins maniables que les monoplaces, mais combien plus dangereusement armés! Il fonce sur ses trois adversaires, qui prennent la fuite. Il atteint l'un d'eux, le manoeuvre pour l'amener dans son champ de tir, réussit à se placer légèrement audessous, tire et, dès les premières balles, l'appareil ennemi pique et tombe en flammes au nord de Corbeny (nord-est de Craonne). Le danger, pour le monoplace, est la surprise de l'arrière. Guynemer, virant, découvre un second adversaire qui revient sur lui. De bas en haut il tire encore et, comme le premier, à quelques secondes d'intervalle, l'avion prend feu et coule embrasé . Sur ce doublé qui lui a pris quelques secondes, =Guynemer est rentré au camp. Mais le combat l'excite, ses nerfs se tendent, sa volonté se durcit. De nouveau le voici dans les routes des airs. Vers midi, un aviateur allemand ose survoler notre camp d'aviation. Comment a-t-il franchi le barrage? Pour monter si haut le chercher et l'atteindre, quelle que soit la force ascensionnelle des appareils, il faut quelques minutes, le temps pour l'ennemi de s'enfuir après avoir accompli sa mission de reconnaissance. Or, tous les avions sont rentrés, tous, sauf =Guynemer. Sur le champ d'aviation, mécaniciens et pilotes, tout le monde regarde en l'air, les uns avec leurs yeux exercés, les autres avec des jumelles. Quelqu'un s'écrie tout à coup - Voici =Guynemer! - Alors le =Boche est fichu! PRISONNIER montagnards de la nuit Mais une seconde plus tard les traits de =vonSpaltenberg s'étaient raffermis, avaient repris leur dureté. Il appuya sur un bouton, le feldwebel =Storch entra « Le sergent =Grichen raccompagnera le capitaine =Rivier jusqu'aux avant-postes; qu'il prenne la voiture de liaison et un chauffeur; mettez la capote. Il est inutile, ajouta-t-il, en se tournant vers =Rivier, que votre passage alerte la population civile. - Mais les ordres supérieurs, Herr Major! objecta =Storch. - Ici, c'est moi qui commande; le commandant Rivier est venu chez moi en parlementaire et je l'ai laissé venir jusqu'ici, il repartira et refranchira nos lignes sain et sauf. Exécution! » Storch salua, sortit. Les deux parlementaires se saluèrent une dernière fois, puis =Rivier suivit le sergent =Grichen, monta dans la voiture fermée conduite par un jeune soldat. Déjà il préparait sa riposte; dans une heure il aurait rejoint Laurent, les ordres fuseraient de toutes parts. Dommage pour l'Hôpital-Neuf! Au fond, ce =vonSpaltenberg était plutôt sympathique. La voiture s'était arrêtée sur le champ de foire. Il ne restait plus qu'à franchir le pont sur le torrent, que se passait-il? La figure de Storch se profila dans l'encadrement de la portière du conducteur; Rivier comprenait suffisamment l'allemand tour saisir le dialogue. Voyages de découvertes au canada DESCRIPTION =Jacques =Cartier DU PAYS DE =CANADA =1494 =1554 En =1534, le Français Jacques Cartier découvre le =Canada et en explore une partie. Il remonte le =Saint-Laurent jusqu'à =Stadaconé (actuellement =Québec). près cette rivière est la province de =Canada, où il plusieurs peuples, répartis en villages non clos. Il aussi aux environs de ce =Canada, dans le fleuve, plusieurs des grandes comme des petites; et, entre autres, il y en a u qui mesure plus de dix lieues de long et qui est pleine beaux et grands arbres et de beaucoup de vignes. Il y a passage des deux côtés de cette île; le meilleur et le plus est du côté sud. Au bout de l'île, vers l'ouest, il y a une belle et délectable pour mettre les navires, en un détroit fleuve fort courant et profond; l'on trouve près de là une tes de bonne hauteur, toute labourée, la meilleure que l'on pui y voir; là est la ville et la demeurance du seigne =Donnacona et elle se nomme =Stadaconé. Toute la terre des deux côtés du fleuve est belle et un Elle est couverte de plaines et de bois de plusieurs sortes de beaucoup de vignes, excepté à l'entour du lieu où vivt les populations, car ils l'ont défrichée pour en faire le demeurance et leur labeur. Il y a un grand nombre de cerfs, daims, ours et autres bê et, en abondance, loutres, bièvres, martres, renards sauvag lièvres, lapins, écureuils, rats étonnamment gros, et auti am sauvagines . Les Indiens s'accoutrent avec les peaux de ces bêtes pai qu'ils n'ont nul autre accoutrement. Il y a aussi grand nombre d'oiseaux, des grues,