&&000 FRANCE 5TH GRADE 1970S FR-5TH-70S.TXT Two French publishers found: NATHAN; MAGNARD N=18 PAGES OF TEXT. FILE SAVED IN UTF-8 FORMAT Edited for {…; #s; xx-; and proper names, et al] 25 May 2005 &&111 - Votre mère avait raison, dit Mme =Grévy. Le temps s'est dégagé. Quel panorama superbe ! C'est bien le mont =Joly qui est en face de nous? =Elisabeth avait déjà récité la liste des montagnes à de nombreux clients. Elle tendit le bras vers l'horizon - Le mont =Joly; derrière, le mont =Blanc, à côté, le mont =BlancduTacul, =l'AiguilleduGoûter. - Alors, on y va? demanda =Jacques. - Attends une seconde ! dit Mme =Grévy. C'est si beau que je ne me lasse pas de regarder ! En vérité, elle n'était pas pressée de se hasarder sur la piste. Autour d'elle, des enragés de la vitesse pliaient le genou pour ajuster leurs fixations avec des mains engourdies par le froid. - Je passe le premier, dit =Jacques. Elle le vit partir, les jambes raides, le dos rond, les coudes au corps, dans une attitude crispée, méfiante, dont les conseils des moniteurs n'avaient jamais pu le corriger. Il tomba dans un virage, se releva et continua sa descente plus lentement. =Elisabeth était meilleure skieuse que lui. En deux saisons de sports d'hiver, elle avait acquis, grâce à un entraînement quotidien, assez d'aisance pour se jouer des difficultés de la piste. =Jacques s'était arrêté au sommet d'une crête et reprenait le souffle, entre ses bâtons plantés. =Elisabeth s'engagea dans le chemin poli et durci par des centaines de passages. Les skis parallèles, une spatule avancée par rapport à l'autre, elle avait l'impression que son mouvement n'était pas commandé par la pente qu'elle suivait, mais par sa volonté d'aller toujours plus vite. Le vent courait en double ruisseau sur ses joues. Les irrégularités du terrain se perdaient en frissons rapides dans ses jambes. Parfois, en abordant une bosse, elle décollait du sol, avec au caeur un pincement d'angoisse et de plaisir. Ses skis retrouvaient la neige dans un choc mat, allongé et coulant, qui la déséquilibrait une fraction de seconde, mais, aussitôt après, l'aidait à précipiter encore son allure. Plus loin, plus loin, elle volait, dans un Envoyé en mission secrète de =Moscou à =Irkoustk par le tsar de =Russie, =MichelStrogoff est reconnu et arrêté par les ennemis du tsar qui vont le juger. L'émir fit un geste. =MichelStrogoff, poussé par les gardes, s'approcha de la terrasse, et alors, dans cette langue tartare qu'il comprenait, =Féofar lui dit « Tu es venu pour voir, espion des =Russes. Tu as vu pour la dernière fois. Dans un instant, tes yeux seront à jamais fermés à la lumière! » Ce n'était pas de mort, mais de cécité, qu'allait être frappé =MichelStrogoff. Perte de la vue, plus terrible peut-être que la perte de la vie! Le malheureux était condamné à être aveuglé. Cependant, en entendant la peine prononcée par l'émir, =MichelStrogoff ne faiblit pas. Il demeura impassible, les yeux grands ouverts. Supplier ces hommes féroces, c'était inutile, et, d'ailleurs indigne de lui. Il n'y songea même pas. Toute sa pensée se condensa sur sa mission irrévocablement manquée, sur sa mère, sur Nadia qu'il ne reverrait plus! Mais il ne laissa rien paraître de l'émotion qu'il ressentait. Puis, le sentiment d'une vengeance à accomplir, quand même, envahit tout son être. Il se retourna vers =IvanOgareff. « Ivan, dit-il d'une voix menaçante, =Ivan le traître, la dernière menace de mes yeux sera pour toi! » =IvanOgareff haussa les épaules. =Claudine est une petite fille âgée d'une dizaine d'années. Elle évoque les bois où elle a passé une grande partie de son enfance. Chers bois! Je les connais tous; je les ai battus si souvent. Il y a les bois taillis, des arbustes qui vous agrippent méchamment la figure au passage, ceux-là sont pleins de soleil, de fraises, de muguet, et aussi de serpents. J'y ai tressailli de frayeurs suffocantes à voir glisser devant mes pieds ces atroces petits corps lisses et froids ; vingt fois je me suis arrêtée, haletante, en trouvant sous ma main, près de la « passerose », une couleuvre bien sage, roulée en colimaçon régulièrement, sa tête en dessus, ses petits yeux dorés me regardant ; ce n'était pas dangereux, mais quelles terreurs! Tant pis, je finis toujours par y retourner seule ou avec des camarades ; plutôt seule, parce que ces petites grandes filles m'agacent, ça a peur de se déchirer aux ronces, ça a peur des petites bêtes, des chenilles velues et des araignées de bruyères, si jolies, rondes et roses comme des perles, ça crie, c'est fatigué - insupportables enfin. Et puis il y a mes préférés, les grands bois qui ont seize et vingt ans, ça me saigne le coeur d'en voir couper un ; pas broussailleux, ceux-là, des arbres comme des colonnes, des sentiers étroits, où il fait presque nuit à midi ; où la voix et les pas sonnent d'une façon inquiétante. Dieu, que je les aime! Je m'y sens tellement seule, les yeux perdus loin entre les arbres, dans le jour vert et mystérieux, à la fois délicieusement tranquille et un peu anxieuse, à cause de la solitude et de l'obscurité vague. Pas de petites bêtes, dans ce grand bois, ni de hautes herbes, un sol battu, tour à tour sec, sonore, ou mou à cause des sources ; des lapins à derrière blanc les traversent ; des chevreuils peureux dont on ne fait que deviner le passage, tant ils courent vite ; de grands faisans lourds, rouges, dorés, des sangliers (je n'en ai pas vu) ; des loups j'en ai entendu un, au commencement de l'hiver, pendant que je ramassais des faînes, ces bonnes petites faînes huileuses qui grattent la gorge et font tousser. Debout sur le sommet du cône grondant, avant même de retrouver mon souffle coupé par la rude escalade, je plonge mon regard dans le cratère. Quelques minutes d'observation m'ont suffi. Cependant, j'hésite. Cette gueule, dont la chaleur me touche comme un souffle animal, cette gueule me fait peur. L'alternative se fait plus urgente de seconde en seconde : le bond ou la retraite. Ça y est! Je suis dedans, en plein! Il faut traverser au plus vite cette partie du pourtour, l'une des plus exposées. Mais une fumée imprévue m'assaille. Je suffoque. Je trébuche, tombe à quatre pattes et, du coup, découvre ma bouche. La bouffée de gaz que j'avale fait mal, les poumons râlent. Des scories brûlantes se sont incrustées dans mes paumes. Peu à peu, en dessous de moi, se rapproche, grandit l'ovale de l'énorme gueule et s'accroît l'effrayant tumulte. Mes yeux grands ouverts se saoulent de tant de monstrueuse splendeur. L'air est torride. C'est la pleine fournaise. Le gueulard vomit sa décharge, si près que le bruit me rend sourd. J'enfouis ma figure dans mes bras repliés. Heureusement, la presque totalité des projectiles retombe en dehors de l'entonnoir. Et tout à coup je réalise que, moi, je suis, j'existe dans cet entonnoir. Entouré de murs brûlants, face à face avec la bouche même du feu. Sans trêve, du tréfonds de ce gosier, monte l'imperturbable grondement, que seules recouvrent par instant les rugissantes éructations de lave. C'est trop, à la fin, je cède, je sens que je cède. UN GRAND MAGASIN Il se dresse, monumental : trois cents mètres de façade, hautes baies, marquises à dorures, pierres sculptées et coupole où flottent les couleurs patronales, vert et tango. Dix mille employés, dont six mille femmes, presque toutes jeunes et charmantes, vont entrer, chacun gagnant, du troisième sous-sol, à quinze mètres sous terre, au septième étage dans le ciel, sa table et son comptoir, l'un des cent cinquante rayons de l'immense ruche, de la quincaillerie à la bonneterie pour dames, et de l'indienne aux soies légères. Celui-ci grimpera à la comptabilité, sous les combles, celui-là descendra sous le trottoir, à la manipulation de la vaisselle. Cette jolie brune est à la vente directe, sa camarade à la correspondance. Cette blondinette court aux paiements, ce quadragénaire à l'économat. J'entre. L'escalier roulant commence à grignoter les étages et les ascenseurs s'envolent vers les verrières. Aux portes, des inspecteurs contrôlent les entrées. Les pompiers achèvent l'ultime ronde, les rideaux de fer sont relevés. Il flotte une odeur d'ozone et de poudre de riz. Et, sur toutes les tables, sur tous les mannequins, sur toutes les vitrines, s'étale, comme une toile d'araignée, la housse grise qui protège, durant la nuit, les marchandises. La ruche s'éveille, entre les panneaux laiteux des glaces. Les rayons s'animent. C'est un monde une ville inconnue dans la ville. Layettes, ganterie, chaussures, éclairage ou verrerie. Banque,, coiffure, abonnements de théâtre, chèques postaux, photographie, tickets de tourisme, salon de thé, galerie d'art, hôtels même, au choix. Tricots pour dames; Voici ! Voitures d'enfants? Voilà ! Articles de ménage? Au sous-sol ! Ameublement? Cinquième étage : ascenseur ! Costume tail- leur? Deuxième galerie! Restaurant? Voyez terrasse ! Un taxi? Oui, Madame ! Articles pour fumeurs? Le rayon d'en face! Librairie? Rez-de-chaussée à droite ! Confiserie? Rayon =88! Dessous de bras? Tout de suite à gauche ! Quincaillerie? Voyez ménage ! Ainsi de tout, en tout, pour tout. Antiquités? Il y en a. =Bimbeloterie d'Orient, fourrures =d'Alaska aussi. Tulles et voilettes? A la mercerie. Brosserie, modes, jupons, articles de voyage, plumes et boas, linge de maison et travestis : la production de la terre entière. Tout ce qu'on veut, tout ce qu'il faut, et le reste. « Et, quand les piscines seront à la mode, nous en aurons. » Il y a des jazz et du cinéma, de la photo automatique et de la télégraphie sans fil. Une règle Un mot d'ordre « La cliente a toujours raison! » « Dire oui! » Un souci Un langage « Vendre! » « Oui, Madame, certainement, Madame, j'ai ça, Madame! I. DES CHASSEURS SACHANT CHASSER Il [l'oncle =Jules] tira un journal de sa poche, le déplia, et partit à grands pas vers le cabinets, au bout de l'allée d'iris. « Il a la colique », dit =Paul. Mais l'oncle =Jules n'entra pas dans la guérite : il fixa sur la porte, au moyen de quatre punaises, le journal déployé, et revint à grands pas vers mon père. Il épaula, visa une seconde et tira. Les deux chasseurs s'approchèrent du journal : il était criblé de trous, comme une passoire. L'oncle =Jules l'examina longuement, et parut satisfait. Il prit un autre journal, et tout en le dépliant, il dit « A vous, =Joseph ! » Tandis qu'il mettait la nouvelle cible en place, mon père chargea son fusil. Il tira. La détonation fut effrayante. Ils tirèrent encore trois coups de fusil chacun, toujours suivis d'examens et de commentaires de l'oncle. Enfin, il s'écria . « Pour les deux dernières, on va tirer les chevrotines. Serrez-bien votre crosse, =Joseph, car j'ai mis une charge et demie de poudre. Et vous, Mesdames, bouchez-vous les oreilles, car vous allez entendre le tonnerre! » Ils tirèrent en même temps ; le fracas fut étourdissant, et la porte tressaillit violemment. Ils s'avancèrent tous les deux, souriants et satisfaits d'eux-mêmes. « =Tonton, demandai-je, est-ce que ça aurait tué un sanglier? - Certainement, s'écria-t-il, à condition de le toucher. - Au défaut de l'épaule gauche! - Exactement ! » Il arracha les journaux superposés, et je vis, incrustées profondément dans le bois, une vingtaine de petites billes de plomb. « C'est du bois dur, dit-il. Elles n'ont pas traversé! Si nous avions eu des balles. Heureusement, ils n'en avaient pas eu, car à travers la porte massacrée, nous entendîmes une faible voix. Elle disait, incertaine « Est-ce que je peux sortir, maintenant? » C'était la bonne. SAJO ET SES CASTORS Dans le Grand Nord habité par quelques trappeurs indiens, deux en =Shapian, un garçon et =Sajo, une fille, attendent leur père qui doit rentrer, =lE même, d'une tournée sur ses terrains de chasse. Or, pour l'anniversaire de =Sajc rapporté une surprise: un panier d'écorces de bouleau contenant deux bébés a que la fillette prit tout de suite en amitié. Les deux petites bêtes s'acclimatèrent très vite à leur nouveau mode d'exisi =Shapian leur fit une maison dans laquelle ils s'installèrent et se sentirent tout de suite eux. =Longue-Plume découpa un trou clans le plancher et y adapta un baquet à lessiv fit une pièce d'eau. Les petits castors y passaient presque la moitié de leur temps. Ils restaient souvent assis pour manger l'écorce de petits morceaux de branci lorsque l'un ou l'autre tenait à deux mains un de ces bâtons, il ressemblait à un bonhomme en train de jouer de la flûte. Ils suivaient les enfants partout, trottinaient derrière eux sans se lasser. Leurs 1 étaient si courtes, ils rasaient de si près le plancher qu'on voyait à peine leurs pieds eût dit deux petits animaux mécaniques, remontés à fond, qui n'auraient plus s'arrêter. Mais leur plus grande distraction, c'était de lutter ensemble. Dressés sur leurs 1 de derrière, ils s'étreignaient avec leurs petits bras courts ; la tête posée sur l'épar l'autre, chacun s'efforçait de culbuter son adversaire. Les muscles tendus, ils pein grognaient, soufflaient jusqu'au moment où l'un d'eux, se sentant glisser, I. L'ENFANT NOIR ET LE SERPENT J'étais enfant et je jouais près de la case de mon père. Quel âge avais-je en ce ten là? Je ne me rappelle plus exactement. Je devais être très jeune encore : cinq ans, six peut-être. Ma mère était dans l'atelier, près de mon père, et leurs voix me parvenai rassurantes, tranquilles, mêlées à celles des clients de la forge et au bruit de l'enclum Brusquement, j'avais interrompu de jouer, l'attention, toute mon attention =caa sur un serpent qui rampait autour de la case, qui vraiment paraissait se promener aux de la case ; et je m'étais bientôt approché. J'avais ramassé un roseau qui traînait dan cour - il en traînait toujours, qui se détachaient de la palissade de roseaux tressés enclôt notre concession - et, à présent, j'enfonçais ce roseau vans la gueule de la F Le serpent ne se dérobait pas : il prenait goût au jeu ; il avalait lentement le roseai l'avalait comme une proie, avec la même volupté, me semblait-il, les yeux brillant: bonheur, et sa tête, petit à petit, se rapprochait de ma main. Il vint un moment où le roi se trouva à peu près englouti, et où la gueule du serpent se trouva terriblement proche mes doigts. Je riais, je n'avais pas peur du tout, et je crois bien que le serpent n'eut plus bE coup tardé à m'enfoncer ses crochets dans les doigts si, à l'instant, Damany, l'un apprentis, ne fût sorti de l'atelier - l'apprenti fit signe à mon père et presque aussitc me sentis soulevé de terre : j'étais dans les bras d'un ami de mon père! INDE : UNE MORT COMME IL Y EN A TANT =Romancière indienne contemporaine, l'auteur décrit une famille paysc éprouvée par la famine. Le plus jeune des enfants devient aveugle - de faim as de mourir; sa sieur, =Ira, qui s'est sacrifiée pour lui obtenir du lait n'arrive pas sauver. Pendant les premiers jours où =Ira recommença à donner du lait à Kuti, l'enfant ser aller mieux, mais le mieux ne dura pas. Il devint bientôt évident qu'il déclinait. Ses se firent plus grands dans son visage tiré, leur iris d'un brun doux brillait d'un éclat étra comme si tout ce qui lui restait de vie s'y était concentré ; et de ce fait, c'était la seule mobile qui restât en lui. Il n'était plus capable de faire aucun autre mouvement, mai coin où il était étendu, il nous suivait constamment du regard et il ne semblait jama fatiguer de cette quête incessante. A part cela, il gisait sans bouger, comme un ois blessé ; épuisé, les lèvres desséchées et parcheminées, le corps incapable de continu lutte. Je ne l'entendis appeler qu'une fois : un murmure léger que je perçus à peine. jour : =Marrakech Journée entière consacrée à la visite de la =PerleduSud ». Le matin, palais et jardins de la iahia, tombeaux saadiens, et naturellement les ouks colorés et pittoresques. L'après-midi, vous mous rendrez à la place =DjemaetFnaa qui offre in spectacle unique au monde de jongleurs, de ausiciens, danseurs, conteurs et charmeurs de erpents. Le soir, repas marocain et danses folkloiques. 'e jour : =Marrakech-Casablanca-Paris Départ pour l'aéroport de =Casablanca et envol destination de =Paris. DANS LA MÉDINA DE =FÈS L'auteur se promène à pied dans les rues de la ville arabe : la =Médina. Les petites avenues, en dédale, s'en vont de travers, recouvertes de vieilles toitures n bois, ou bien de treillages en roseau sur lesquels s'enroulent des branches de vigne. Et tout le long, s'ouvrent des boutiques, grandes à peu près comme des niches, dans lesuelles se tiennent accroupis les vendeurs à turban, impassibles et superbes au milieu de surs bibelots rares. C'est par quartiers, par séries, que les boutiques de même espèce ont groupées. Il y a la rue des marchands de vêtements où les échoppes miroitent de soies oses, bleues, orange ou capucine, des broderies d'argent et d'or, et où stationnent les lames blanches, voilées et drapées en fantômes. Il y a la rue des marchands de cuirs, où endent des milliers de harnachements multicolores pour les chevaux, les mulets ou les nes. Puis la rue des marchands de cuivre, où, du matin au soir, on entend, sur des plateaux iu des vases, marteler des arabesques. La rue des brodeurs de babouches, où toutes les etites niches sont remplies de velours, de perles et d'or. La rue des peintres d'étagères ; elle des forgerons, nus et noirs ; celle des teinturiers aux bras barbouillés d'indigo et de )ourpre. Enfin le quartier des fabricants de fusils à pierre, minces comme des roseaux, ourpre. Enfin le quartier des fabricants de fusils à pierre, minces comme des roseaux, sont la crosse incrustée d'argent s'élargit à l'excès pour embrasser l'épaule. =Bâleuk! =Bâleuk! C'est l'éternel cri des foules arabes =Bâleuk! signifie quelque =hose comme : « Gare ! ». =Bâleuk! quand passent en longues files les petits ânes, chargés de ballots tout en argeur qui accrochent les gens et les renversent. =Bâleuk! pour les chameaux à l'allure ente, qui se dandinent au bruit de leurs clochettes. =Bâleuk! pour les beaux chevaux de =hefs, harnachés de merveilleuses couleurs, qui galopent et se cabrent. FACE AUX REQUINS Le commandant =Cousteau et son compagnon =Dumas, amenés par =l'Élie-Monnier, leur bateau, filment des requins au cours d'une plongée. Il se produit alors un petit incident affreux. Le minuscule poisson-pilote, qui nage Îant le museau du requin, s'envole de son perchoir et frétille vers Dumas. Il papillonne it contre son masque, et mon ami secoue la tête comme pour se débarrasser d'un mousue. Mais en vain, =Dumas se sent marqué, il est devenu une succursale du requin. Je sens mon camarade se rapprocher instinctivement de moi. Je vois sa main chercher poignard de ceinture et dégainer. Au-delà du couteau et de la caméra, le requin gris [oigne un peu, comme pour prendre son élan, et vient droit sur nous. Nous battre au couteau avec un requin, c'est dérisoire, mais le moment est venu où iteau et caméra sont notre dernier moyen de défense. Sans réfléchir, je brandis la caméra nme un bouclier, j'appuie sur le levier de déclenchement, et je me trouve en train de nme un bouclier, j'appuie sur le levier de déclenchement, et je me trouve en train de =ner la bête qui fonce sur moi. Le museau plat ne cesse de grandir ; bientôt il n'y a plus monde qu'une gueule. La colère m'envahit. De toutes mes forces, je pousse la caméra monde qu'une gueule. La colère m'envahit. De toutes mes forces, je pousse la caméra avant et frappe en plein sur le museau. Je sens le déplacement d'eau d'un grand coup queue, un corps lourd passe près de moi en un éclair, et le requin se retrouve à quatre .tres, indemne, inexpressif, décrivant lentement autour de nous sa ronde obstinée. Les deux requins bleus montent sans cesse et entrent dans la danse. Il est grand temps rentrer. Nous faisons surface et sortons nos têtes hors de l'eau. Horreur! L'Éliemnier est à trois cents mètres sous le vent. Il a perdu notre trace. Nous agitons frénéuement les bras. Mais le bateau ne répond pas. Nous flottons en surface, avec la tête lors ; c'est la meilleure méthode pour se faire dévorer. Des jambes qui pendent peuvent e cueillies comme des saucissons à un mât de cocagne. Je regarde vers le bas : les trois [uins se dirigent vers nous en une attaque concertée. Nous plongeons et nous faisons nt ; ils reprennent leur manoeuvre d'encerclement. Tant que nous sommes à deux ou is mètres de profondeur, ils hésitent à s'approcher de nous. Nous esquissons une retraite 's le bateau. Malheureusement, sans point de repère, ni boussole au poignet, il est 's le bateau. Malheureusement, sans point de repère, ni boussole au poignet, il est possible de faire dix mètres en ligne droite. QUELQUE PART DANS UNE =HLM DE LA RÉGION =PARISIENNE C'est dans la cuisine où était la table que je faisais mes devoirs. C'était mon moment : quel bonheur quand ils étaient tous garés et que je me retrouvais seule dan nuit et le silence. Le jour, je n'entendais pas le bruit, je ne faisais pas attention ; mai soir, j'entendais le silence. Le silence commençait à dix heures : les radios se taisaient, piaillements, les voix, les tintements de vaisselle ; une à une, les fenêtres s'éteignai, A dix heures et demie, c'était fini. Plus rien. Le désert. J'étais seule. Ah! comme =c'É calme et paisible autour, les gens endormis, les fenêtres noires, sauf une ou deux derr lesquelles quelqu'un veillait comme moi, seul, tranquille, jouissant de sa paix! Je me mise à aimer mes devoirs peu à peu. QUELQUE PART EN =PÉRIGORD. VERS =1815 La pièce était grande comme dans les maisons d'autrefois. Les murs nus, mal t étaient blanchis à la chaux ; au plafond, des solives passées en couleur grises sou; pieds, un plancher raboteux et mal joint. Au milieu, était la table massive où mana le curé ; dans le fond, un cabinet ancien en noyer ; sur le grand côté, un grossier bi du même genre, sans dressoir, faisait face à la cheminée surmontée d'un crucifix de p: comme en vendent les colporteurs. Autour de la pièce, le long du mur, de vieilles ch, tournées, communes, étaient rangées, et au bout, une fenêtre à profonde embrasure, rideaux, laissait voir les coteaux au loin et éclairait mal la chambre. Tout cela sentait la simplicité campagnarde, l'indifférence pour le bien-être intér: le mépris des choses matérielles. broussailles, je les tirais férocement contre la porte cabinets, constitués par une sorte de guérite au bout l'allée. Puis, je volai le couteau « pointu » dans le tiroir la cuisine : je le tenais par la lame, entre le pouce et l'ind (à la façon des Indiens =Comanches) et je le lançais toutes mes forces contre le tronc d'un pin, tandis Paul émettait un sifflement aigu, qui en faisait une art redoutable. Cependant nous comprimes bientôt que la guet étant le seul jeu vraiment intéressant, nous ne pouvic pas appartenir à la même tribu. Je restai donc =Comanche, mais il devint =Pawnie, qui me permit de le scalper plusieurs fois par jour. échange, vers le soir, il me tuait, avec un tomahawk carton. Des coiffures de plumes, composées par ma mère ma tante, et des peintures de guerre faites avec de colle, de la confiture et de la poudre de craies de cc leur, achevèrent de donner à cette vie indienne une ri lité obsédante. Parfois, les deux tribus ennemies enterraient la hac de guerre, et s'unissaient pour la lutte contre les =Visai =Pâles ; les farouches yankees venus du Nord. Nous s vions des pistes imaginaires, marchant courbés dans hautes herbes, attentifs aux brisées, aux emprein invisibles, et j'examinais d'un air farouche un fil de la accroché à l'aigrette d'or d'un fenouil. Quand la piste dédoublait, nous nous séparions en silence. De temp autre, pour maintenir la liaison, je lançais le cri de seau-moqueur, - « si parfaitement imité que sa femi s'y fût trompée » - et Paul me répondait par « l'abc ment rauque du coyote », parfaitement imité. lui aux mais imité - faute de coyote - de celui du chien boulangère, un roquet galeux qui attaquait parfois fonds de culotte. D'autres fois, nous étions poursuivis par une fion de trappeurs, que commandait la « Longue. Alors pour donner le change à l'ennemi, abandonnait, sitôt passé la grille, pour rejoindre camarades de son âge. Toutes les tailles et toutes alluress étaient représentées dans la cour. Il y avait là grands garçons maigres, hissés sur des jambes de cheux, et d'autres, bas sur pattes, rondouillards com des champignons. Leurs cartables pointaient sous le pèlerines. A cause des gros foulards qui leur entourai le cou, leurs têtes semblaient vissées directement leurs épaules. =Bossus et pattus, ils collaient au sol leurs lourds sabots. Ceux qui habitaient loin app taient leur casse-croûte. Ménou les appelait dans coin de la cour. En se penchant un peu, Elisabeth pc vait les voir, assiégeant la vieille femme et lui remetta avec solennité, leur part de légumes pour la soupe co mune. Qui offrait un navet, qui un poireau, qui carotte. Ils brandissaient leur présent et le jetaient sui tas, dans un panier. Quand il fut plein, deux grands transportèrent jusqu'à la cantine. =Ménou disparut a eux. Elle devait allumer le fourneau. Quelques achari jouaient aux billes, à la poursuite, ou, plus simpleme à patauger dans les flaques. Tante =Thérèse, oncle =Julien et =Charbot, l'instil teur adjoint, circulaient entre les groupes, comme acheteurs dans une foire. Ils reconnaissaient leur mon et le triaient d'une main ferme. Bientôt, une clos sonna, les jeux s'arrêtèrent, le bétail se divisa en trc masses compactes : les grands, les moyens, les petits. claquement de mains, et, devant chaque classe, s'alla gea une file de gamins silencieux. Il était huit heur, juste. Un piétinement martial retentit. Par ses trc portes ouvertes, l'école avalait lentement trois serpes noirs. Ses cahiers sous le bras, =Elisabeth quitta la cuisi d'un pas incertain. La classe des grands était la pi mière à droite. Elle s'approcha de la porte et tourna poignée en souhaitant que la maison s'écroulât. Un re lement de tonnerre répondit à son geste. Tous les s'étaient dressés en croisant les bras. - On va remonter un peu la chaîne, dit-il. Elle descendait sinueusement, en pente douce, tant sur son ventre des voitures bien amarrées dans quelles entraient et sortaient des hommes pressés. bruit, le mouvement, la trépidation des lattes de bc les allées et venues des hommes, l'odeur d'esser m'étourdirent et me suffoquèrent. - Je m'appelle =Daubat. Et vous c'est comment =déj. Ah ! oui, Letellier. - Vous connaissez mon frère? - Evidemment je le connais. C'est le grand là-bu Regardez. Il me tira vers la gauche et tendit son doigt en dire tion des machines. La chaîne dominait l'atelier. Nous étions dans se commencement ; elle finissait très loin de là, après avo fait le tour de l'immense atelier. De l'autre côté de l'allé étaient les machines sur lesquelles travaillaient beai coup d'hommes. =Daubat me désigna une silhouette, 1 tête recouverte d'un béret, un masque protégeant le yeux, vêtue d'un treillis, tenant d'une main enveloppé de chiffons une sorte de pistolet à peinture dont envoyait un jet sur de petites pièces. C'était =Lucien. De ma place, à demi cachée par les voitures qui passaient, regardai attentivement les hommes qui travaillaier dans cette partie-là. Certains badigeonnaient, d'autre tapaient sur des pièces qu'ils accrochaient ensuite à u filin. La pièce parvenait au suivant. C'était l'endroit plus sale de l'atelier. Les hommes vêtus de bleus taché; avaient le visage barbouillé. Lucien ne me voyait pa Daubat m'appela et je le rejoignis. Il me tendit une =ph que de métal sur laquelle était posé un carton.c - Je vous passe un crayon. Vous venez? I1 remonta vers le haut de la chaîne. Je le suiva. comme une ombre car je sentais beaucoup d'yeux posé sur moi et m'efforçais de ne fixer que des objets. =J m'appliquais aussi à poser convenablement mes pieds =e biais sur les lattes du banc. Il fallait grimper et - Tu te laisses accabler trop facilement par ce que font les autres. Les prouesses du gros Campion n'ont rien d'étonnant. Ce qui est miraculeux, c'est de voir un garçon comme toi repartir à zéro et se surpasser luimême à force de persévérance. Il faut essayer =Tony ! Ce qui pourrait te sauver, c'est un séjour de deux bons mois à la campagne, une vie de sauvage, saine, rustique, aérée, pour élargir ta poitrine et te faire un peu de muscle ! Les propos de =MDauphin avaient fait balle dans son esprit, cette secousse libérant une source d'énergie dont il ignorait l'existence. D'une semaine à l'autre, ce renouveau se traduisit par mille petits succès de la volonté dans les domaines les plus divers. Il s'appliquait davantage en classe et mesurait mieux son retard sur les autres. A la mi juin, il avait regagné une douzaine de places. Surmontant sa timidité, sortant d'un effacement systématique qu'il avait toujours recherché pour se garer des railleurs ou des brutes, il agrandissait insensiblement le cercle de ses camarades et voyait s'orienter vers lui, avec intérêt, le regard des professeurs les plus redoutés. A la maison, tout allait mieux aussi. Mme =Clément n'était pas obligée de crier pour lui faire avaler deux bouchées de viande. La rangée des remèdes avait diminué de moitié devant son couvert et l'appétit s'en ouvrait d'autant. Il dormait comme un loir et sautait chaque matin de son lit pour faire cinq minutes de culture physique devant la fenêtre ouverte, sans se soucier des sarcasmes qui montaient de la chambre - Regardez-moi cette vilaine grenouille ! disait =Hubert à =Gaston en sortant le nez des couvertures. Voilà notre athlète qui s'énerve. Doucement grand échalas ! tu vas te casser en deux. =Tony part en vacances à =Bourgvallier où il fait la connaissance de =JoDubreuil surnommé le =Tondu et de =Gentil. Il apprend à nager. petits lits dont je ne pouvais pas détacher mes yeux. Ces lits, presque deux berceaux, je me les figurais le matin, au petit jour, quand ils sont encore enfouis sous leurs grands rideaux à franges. Trois heures sonnent. C'est l'heure où les vieux se réveillent « Tu dors, =Mamette? - Non, mon ami. - N'est-ce pas que =Maurice est un brave enfant? - Oh ! oui, c'est un brave enfant. » Et j'imaginais comme cela toute une causerie, rien que pour avoir vu ces deux petits lits de vieux, dressés l'un à côté de l'autre. Pendant ce temps, un drame terrible se passait à l'aube bout de la chambre, devant l'armoire. Il É 'agissait d'atteindre là-haut, sur le dernier rayon, certain bocal de cerises à l'eau-de-vie qui attendait =Maurice depuis dix ans et dont on voulait me faire l'ouverture. =Malgré les supplications de =Mamette, le vieux avait tenu à aller chercher ses cerises lui-même ; et, monté sur une chaise au grand effroi de sa femme, il essayait d'arriver làhaut. Vous voyez le tableau d'ici, le vieux qui tremble et qui se hisse, les petites bleues cramponnées à sa chaise, =Mamette derrière lui, haletante , les bras tendus, et sur tout cela un léger parfum de bergamote qui s'exhale de l'armoire ouverte et des grandes piles de linge roux. C'était charmant. Enfin, après bien des efforts, on parvint à le tirer de l'armoire, ce fameux bocal, et avec lui une vieille timbale d'argent toute bosselée, la timbale de Maurice quand il était petit. On me la remplit de cerises jusqu'au bord ; =Maurice les aimait tant, les cerises ! Et tout en me servant, le vieux me disait à l'oreille d'un air de gourmandise « Vous êtes bien heureux, vous, de pouvoir en manger! C'est ma femme qui les a faites. Vous allez goûter quelque chose de bon. » Hélas ! sa femme les avait faites, mais elle avait oublié de les sucrer. Que voulez-vous ! on devient distrait en L'effrayant vieillard se dressa à la fenêtre maniant une énorme échelle. C'était l'échelle de sauvetage déposée dans la bibliothèque. Il la saisit par une extrémité, et, avec l'agilité magistrale d'un athlète, il la fit glisser hors de la croisée. =Radoub, en bas, éperdu, tendit les mains, reçut l'échelle, la reçut dans ses bras, et cria : « Vive la République ! » Le marquis répondit : « Vive le roi ! » L'échelle était posée ; la communication était établie entre la salle incendiée et la terre ; vingt hommes accoururent, =Radoub en tête, et en un clin d'oeil ils s'étagèrent du haut en bas, adossés aux échelons comme des maçons qui montent et qui descendent des pierres. Cela fit sur l'échelle de bois une échelle humaine. Le marquis disparut encore, puis reparut, apportant un enfant. Il y eut un immense battement de mains. C'était le premier que le marquis avait saisi au hasard. C'était =Gros-Alain. =GrosAlain criait : « J'ai peur. » Le marquis donna =Gros-Alain à =Radoub, qui le passa derrière lui à un soldat qui le passa à un autre, et, pendant que =Gros-Alain, très effrayé et criant arrivait ainsi de bras en bras jusqu'au bas de l'échelle, le marquis, un moment absent, revint à la fenêtre avec René-Jean qui résistait et pleurait, et qui battit =Radoub au moment où le marquis le passa au sergent. Le marquis rentra dans la salle pleine de flammes. =Georgette était restée seule. Il alla à elle. Elle sourit. Cet homme de granit sentit quelque chose d'humide lui venir aux yeux. Il demanda - Comment t'appelles-tu ? - Orgette, dit-elle. Il la prit dans ses bras, elle souriait toujours, et au moment où il la remettait à Radoub, il donna à l'enfant un baiser.« C'est la petite môme ! dirent les soldats ; et =Georgette, à son tour, descendit de bras en bras jusqu'à terre chien, coup de feu, conversations de touristes. C'est pourquoi les guides alpins insistent pour obtenir un silence absolu pendant la traversée de pentes dangereuses. La neige a ses bons côtés. « L'homme sait se défendre, aujourd'hui, contre la neige et les avalanches. On peut construire, par exemple, des barrières pour empêcher qu'une trop grosse masse ne puisse glisser le long d'une pente. Ainsi « parquée » entre des murs ou des barricades, la neige ne risque pas de se mettre en mouvement, ou du moins il ne s'agit au maximum que de faibles masses et les dégâts sont minimisés. On peut, ensuite, construire des murets qui forment un angle aigu avec les lignes de pente. De la sorte, en cas d'avalanche, les masses neigeuses seront déviées de leur parcours normal. Mais le moyen le plus sûr de protéger, par exemple, une voie ferrée, est de provoquer artificiellement des avalanches partielles. Des employés des chemins de fer de montagne se mettent en route chaque matin avant la reprise du trafic et tirent le canon sur les endroits dangereux. Le déclenchement quotidien de petites avalanches inoffensives empêche la neige de s'accumuler dangereusement. Et pourtant, la neige tout compte fait, sert l'humanité ! Elle rend à l'agriculture des services si considérables que, dans bien des régions, les cultivateurs souhaitent ardemment la voir recouvrir les champs ensemencés avant les premiers grands froids. En raison même de la grande quantité d'air contenue dans ses cristaux, la neige est, en effet, un excellent isolant; deux ou trois fois plus efficace que le sable. Lorsque la température est, par exemple, de -30 au-dessus du sol, il ne fait déjà que =170 à une vingtaine de centimètres de profondeur dans la neige, et si 'la couche de la neige atteint =30 centimètres, la surface de la terre est à peine à zéro degré. Les grains de blé, enfoncés à quelques centimètres sous terre, ne sont donc pas en danger de geler !