&&000 FRANCE 2ND GRADE 1970S FR-2ND-70s.TXT SAMPLES FROM PUBLISHERS: HATIER; NATHAN; BELIN (2) MAGNARD N=35 xerox PAGES, SAVED IN UTF-8 FORMAT Re-edited on 24 May 2005 for #s, …, split words and proper names &&111 =Pierre et le loup L'oiseau et le canard Lisez le no des yeux et répondez. Qui était perché sur le grand arbre? Un beau matin, Petit =Pierre ouvrit la porte du jardin et s'en alla dans les grands prés verts. Sur la plus haute branche d'un grand arbre, était perché un petit oiseau, ami de =Pierre. Tout est calme ici », gazouillait-il gaiement. Un canard arriva bientôt en se dandinant, tout heureux que Pierre n'ait pas fermé la porte. Il en profita pour aller faire un plongeon I dans la mare, au milieu du pré. Apercevant le petit canard, le petit oiseau vint se poser sur l'herbe, tout près de lui - Quel genre d'oiseau es-tu donc, qui ne sais pas voler? dit-il en haussant les épaules. - Quel genre d'oiseau es-tu, qui ne sais pas nager? répondit le canard qui plongea dans la mare. Trop tôt Sans fleurs, sans verdure, sans oiseaux depuis la fin de l'automne, les jardins, les bois et les champs s'ennuyaient. Pendant de longs jours, le ciel pleura sur la terre; puis il lança d'étranges mouches blanches, froides et serrées. La bise vint ensuite glacer les routes et les vagabonds. - Quand reverrons-nous le printemps? Quand reviendra-t-il? demandaient les êtres et les choses. Le printemps finit par entendre tous ces appels. Il dit à l'hiver - On m'attend avec impatience. J'ai bien envie d'arriver en avance cette année. Je vais faire plaisir à tous. Repose-toi. Je prends ta place dès maintenant. - Bon, répondit l'hiver. Fais comme tu voudras. Va surprendre tes amis. Ainsi, bien avant la date prévue, le printemps se montra soudain. « On va m'accueillir avec joie » songeait-il en souriant. Or nul n'était prêt à le recevoir. s'était remis à chanter L'ceuf de =Totolitoto Est un neuf si gros, si gros. L'autruche l'interrompit - Si, si, c'est mon neuf! Je le reconnais, c'est bien lui! Donne-le moi, =Totolitoto, donne-le moi! Que faire? Si =Totolitoto donnait son dernier neuf, il n'aurait plus de gâteau du tout. Mais la pauvre autruche avait l'air si triste. Totolitoto se gratta le bout du nez et réfléchit longuement. Enfin, comme il avait bon coeur, il tendit l'oeuf à l'autruche avec un long soupir. - Tenez, prenez-le, dit-il, puisqu'il est à vous. Vite, l'autruche saisit l'oeuf dans son bec. - Tu es un bon garçon, dit-elle. Pour te remercier, je vais te donner quelque chose. Les pompiers Il y avait déjà un bout de temps que ces braves pompiers-là n'avaient rien à faire. Ils étaient contents, bien sûr, qu'il n'y ait pas d'accident, pas d'incendie, mais ils s'ennuyaient quand même un peu. Et cet après-midi, alors qu'ils faisaient une petite sieste sur leurs bancs, dans la grande salle du poste, la =Jasonnette d'alarme se déchaîna : « =Drrr =drrr. » D'un saut, ils sont sur leurs pieds! D'un autre saut, ils sont dans leur grande voiture rouge qui démarre à toute vitesse, dans un tonnerre, sans même demander où il faut aller. Le pim-pom, pim-pom de leur klaxon résonnait dans la ville entière et les gens s'arrêtaient net, puis couraient vite pour voir où était le feu. Les pompiers firent ainsi le tour de la ville et s'arrêtèrent dans les champs. manger et surtout bien boire, si bien qu'il s'endormit pesamment. Vite les sceurs coururent à la hotte I qu'il avait laissée debout contre le mur de l'écurie. I Elles en tirèrent la petite fille, la couvrirent de baisers, I lui servirent un bon repas et la menèrent à son lit pour se reposer. Il Et, dans la hotte, elles fourrèrent le chat et le chien de la maison. Le lendemain, de bon matin, le vieux chargea la hotte sur son dos et repartit. Les jeunes filles le regardaient à travers les persiennes en se poussant du coude. Dans le premier village rencontré, le vieux vanta les qualités de sa hotte, puis dit Chante, ma hotte! Sinon, gare à la calotte! Le chien et le chat, effarés, restaient cois. Le vieux se fâcha et se mit à taper contre la hotte avec son bâton. Le chat et le chien, alors, commencèrent à se griffer, à se mordre, à faire les diables. Le vieux, étonné, souleva le couvercle. Chat et chien bondirent dehors et lui sautèrent à la figure, le chien lui mordit le nez, le chat lui griffa les joues. Bref, c'est le vieux qui fut bien calotté. a Lisez le des yeux et répondez. Quel conseil donne-t-on à la fillette? Sur un pré vert, le long d'un clair ruisseau, se balançait un joli parapluie jaune. Il servait de tente à la jolie petite =Anne-Laure. =Anne-Laure sautillait tout autour et jouait avec un ballon rouge, tout neuf. - Fais bien attention à ton ballon! dirent =Grand- Père, =Grand-Mère, =Papa, =Maman et =Tatie. La, la, la la, la, la, chantait =Anne-Laure en lançant son ballon. Elle le lança si haut que le ballon tomba dans le ruisseau et fut emporté par le courant. - Anne-Laure! Où est ton ballon? cria toute la famille qui regardait par la fenêtre. - Il est tombé dans l'eau, répondit-elle en se cachant sous sa tente. =Anne-Laure volait vers le parc. elle atterrit dans un étonnant massif. le Pays des chapeaux magiques. Tous étaient et se balançaient sur des tiges, comme =Anne-Laure ferma son parapluie et des petits amis de sa rue. C'étaient =Mimi, =Brigitte, =Denis et =Valérie. Reste avec nous! crièrent-ils. Ce des chapeaux - magiques : si tu en mets un ta tête, tu deviens ce que tu as choisi. Regarde! Et =Denis, avec sa casquette verte, pilote d'hélicoptère. =Jacques, avec son le rouge, est maintenant chauffeur. =Brigitte, toque à plumes, est une danseuse. =Jacquot un bonnet d'enchanteur; à l'instant même, il tout voir. Son regard perce les murs et les . Aussitôt, =Anne-Laure lui demande - Enchanteur! trouve-moi mon te plaît! Il était tombé dans le ruisseau, le Pays des chapeaux magiques. =Jacquot son pantalon, entre dans l'eau et rapporte à =Anne-Laure. Ils jouent ensuite tous ensemble, et cherche à lancer le ballon plus haut que les Satisfait, =Friquet se frotta les mains et grimpa sur la branche d'un gros sapin. Il n'attendit pas longtemps. Bientôt des bruits de pas résonnèrent dans la forêt : ploum! ploum! ploum! C'était un ours, un gros ours bourru qui se pourléchait encore les babines du bon miel rencontré sur son chemin. Arrivé au bord du précipice, il s'arrêta et s'assit sur son train de derrière, car si les ours sont gourmands, ils sont aussi méfiants. Celui-ci parut très étonné par cette planche qui s'avançait au-dessus du vide. Il huma, à distance, la bonne odeur de miel et balança sa grosse tête de droite à gauche et de gauche à droite d'un air de dire : Non, c'est un piège, je ne me laisserai pas prendre. Mais ce qu'avait prévu =Friquet arriva. L'ours aperçut la mouche qui voletait autour du miel en faisant : bzz! bzz! Comment? cette petite mouche était en train de lui voler ce bon miel, à lui, le roi de la montagne? Ah! non. Alors, sans hésiter, il s'avança et badaboum! la planche bascula, précipitant notre ours dans le vide. - Et d'un! s'écria =Friquet en battant des mains, au sommet de son arbre. C'est alors qu'une autre idée ingénieuse traversa sa petite tête. Tout à l'heure, il n'avait pas utilisé toute la corde qu'il avait emportée. Il lui en restait un long bout dans son sac. Il le trempa tout entier dans le reste de miel, au fond du pot et jeta la corde le plus loin possible vers les ours. Justement, ceux-ci avaient fini de lécher la planche et s'apprêtaient à regagner la forêt. Attirés à nouveau par le parfum du miel, ils se précipitèrent vers la corde et, la saisissant, chacun par un bout, commencèrent d'avaler le miel et la corde avec. Ainsi, petit à petit, arriva ce que =Friquet attendait. La corde diminua, diminua, si bien que les deux ours se trouvèrent face à face, museau contre museau, incapables l'un comme l'autre, de grignoter davantage, ou de restituer la corde avalée. Immobiles, ne sachant plus que faire, ils se regardaient stupidement. C'était justement ce qu'a-vait espéré Friquet. Leste comme un écureuil, il dégringola de son arbre, saisit une grosse branche de bois mort et vlan! et vlan! il assomma proprement les deux ours. Et c'est depuis ce temps-là, grâce à =Friquet, que les ours ont disparu des montagnes de =Savoie. LE VER LUISANT AMOUREUX D'UNE ÉTOILE Par cette chaude soirée de juin, madame la chouette sort du creux d'un arbre. C'est l'heure de la chasse. Elle a faim et regarde de ses yeux d'or si elle aperçoit un mulot dans l'herbe. La femelle du ver luisant y brille comme une étincelle. - Tiens ! Tu es là, ver luisant? - Pourquoi m'appelles-tu ainsi? Je ne suis pas un ver. Mon vrai nom est joli : Lampyre ou Luciole. Cela veut dire : petite lampe, petite lumière. - Qui éclaires-tu? Les grillons, les brins d'herbe? - Non, je veux me marier : il faut qu'on le sache ; comme je n'ai pas de voix, j'allume une petite lumière dans l'herbe sombre. - On te trouvera vite! J'aperçois plusieurs mâles. Je les vois aussi, mais ce ne sont pas ceux-là que je veux. C'est =Lucio. - Il finira bien par remarquer ta lueur. - Mais non, il regarde toujours en l'air! - Je vais lui parler. =Lucio ! =Lucio ! Que cherches-tu dans le ciel? - Une étoile, répond =Lucio. J'aime une étoile. - Une étoile? Tu es fou! Que veux-tu en faire? - Je veux me marier avec elle. On m'a dit : « Quand les demoiselles lampyres cherchent un compagnon, elles ressemblent à une étoile. » J'ai choisi la plus brillante et j'attends qu'elle descende! La chouette fit entendre un ricanement - Mon pauvre =Lucio ! Si les étoiles descendaient, ce serait une catastrophe ! Tout serait brûlé sur la terre : ce sont des soleils ! - Des petits soleils? - De gros soleils, mais tellement lointains qu'ils paraissent tout petits. Iole - Tu te trompes, proteste =Lucio. Toutes ces étoiles, ce sont des lampyres qui cherchent un compagnon! PROMENADE DE NUIT Oncle =Luc jette dans le feu quelques branches sèches qui se mettent à pétille joyeusement. Tout autour, la nuit se fait plus noire. Les buissons deviennerr des masses sombres, un peu inquiétantes. Un murmure mystérieux gliss dans les branches du grand platane. Au bord du sentier, les pieds de vign tordent leur tronc noir. On dirait d'affreux nains en embuscade. Et, là-haut dans les pins, le vent passe en un long bruissement triste. La nuit! C'est nuit ! - Eh bien, dit oncle =Luc, en route pour une promenade de nuit! Un petit silence. Alban se rapproche du feu, si rassurant. - Nous pourrions peut-être, dit-il, d'un ton hésitant, aller nous pro mener demain matin. Line ajoute en rougissant légèrement (heureusement, personne ne la voi dans le noir!) - J'ai un peu sommeil, j'aimerais bien aller me coucher, oncle Luc. - Moi aussi, murmure =Lou, un peu honteux. Oncle =Luc ne se moque pas d'eux. Il sourit gentiment, puis il dit - Je vois ! La nuit n'est pas votre amie, parce que vous ne la connaissez pas. Nous allons, ensemble, faire sa connaissance. Les enfants le regardent, surpris. =TISTOU ET LA PETITE FILLE =Tistou est un petit garçon dont les pouces possèdent un pouvoir magique. - Bonjour, dit =Tistou à la petite fille malade. - Bonjour, répondit-elle poliment, sans bouger la tête. - Le docteur m'a dit que tes jambes ne marchaient pas. Vont-elles mieux depuis que tu es ici? - Non, dit la petite fille, mais cela n'a pas d'importance. Je n'ai nulle part où aller. - Moi, j'ai un jardin, dit =Tistou. - Tu as de la chance. Si j'avais un jardin, j'aurais peut-être envie de guérir pour aller m'y promener. =Tistou, aussitôt, regarda ses pouces. «S'il n'y a que cela pour lui faire plaisir. » et il se mit à appeler : « Coquelicots, boutons d'or, pâquerettes, jonquilles ! « Moi, je crois que tu vas guérir, dit-il. Au revoir. » Et le docteur fut bien étonné, le lendemain, lorsqu'il entra dans la chambre de la petite fille : celle-ci s'était réveillée en plein champ. Des narcisses poussaient autour de la table de nuit ; la couverture était devenue un édredon de pervenches. Et puis, surtout, une rose merveilleuse montait à la tête du lit, une rose qui ne cessait de se transformer, d'épanouir une feuille ou un bourgeon. Et la petite fille contemplait la fleur. Le soir même, ses jambes commencèrent à remuer. AU TEMPS DE LA LAMPE A PÉTROLE. C'était une photographie étrange, sur un carton très épais, presque effacée. Benoît s'approcha de la fenêtre pour voir le visage de son arrière-grand-mère. Elle était jeune à l'époque de la photographie. Ses cheveux étaient noués en chignon sur le sommet de sa tête. Elle portait une grande robe très serrée à la taille, qui tombait jusqu'à la pointe de ses bottines. - Elle en a, des boutons, sur sa robe! s'écria =Benoît. Et sur ses chaussures! - C'était la mode en =1897, dit son arrière-grand-père. Elle était comme cela quand je l'ai épousée. Notre mariage s'est décidé, un soir, au cours d'une veillée. - Une veillée? Vous regardiez la télévision ensemble? demanda =Benoît. - Mais non! La télévision n'est pas aussi ancienne. La veillée dont je te parle date de =1897. Nous étions une dizaine de jeunes, réunis dans la chaumière de ma tante. - Une chaumière, c'est bien une maison qui a un toit couvert de paille? - Celles que tu vois aujourd'hui sont des chaumières modernes. Chez ma tante, il n'y avait qu'une seule pièce, très grande, qui servait à la fois de chambre, de salle à manger et de cuisine. Pendant les veillées, les gens racontaient beaucoup d'histoires. Ce soir-là, je lisais, à la lumière de la lampe à pétrole, un petit EN AVANT, TOUTES! Lou a trouvé des morceaux d'écorce de platane. « Voici des bateaux, décide-t-il. Un pour chacun. Nous allons leur fabriquer un port, puis ils feront une course de vitesse. » En déplaçant de grosses pierres, ils ont arrangé un beau bassin où les bateaux sont bien à l'abri. - Ça, c'est le port de =Bibiraba ! déclare =Lou. - Et la course, Lou, la course? demande =Alban. - Nous allons partir! Attention, les deux bateaux sortiront du port ensemble, et le premier qui passera la petite cascade, là-bas, aura gagné. - Un, deux, trois, partez ! crie =Alban. Les deux morceaux d'écorce, poussés par leurs propriétaires, ont quitté le bassin. Les voilà dans le courant. Le bateau de =Lou fonce en avant « Victoire! crie =Lou, vas-y, mon petit navire, courage!» Alban, lui, n'a pas de chance. Son petit bateau ne se presse pas. « Je sui en vacances », a-t-il l'air de dire. « Non, non, tu fais une course, avance donc! » crie =Alban, désespéré. =LINE ET =LOU S'AMUSENT. =Line et =Lou sont encore petits. Ils aiment jouer au cheval sur les branches basses d'un vieil olivier et se cacher dans son feuillage. Ils ont inventé un jeu merveilleux : vous ne devineriez pas quels sont les habitants de l'olivier, ces habitants qui font la joie de Line et de Lou. Des oiseaux? Pas du tout. Des écureuils? Ils auraient trop chaud dans ce pays ensoleillé. Figurez-vous que dans l'olivier habitent de minuscules ours en peluche, pas plus grands que votre main. C'est l'oncle Luc, le plus gentil de tous les oncles, qui a envoyé ces petits ours à ses neveux. Il fallait bien les loger quelque part, n'est-ce pas? Les enfants ont eu une idée magnifique. Dans le tronc du vieil olivier s'ouvrent d'énormes creux remplis de feuilles mortes et de brindilles. =Line et =Lou les ont nettoyés soigneusement et les ont tapissés de feuilles vertes jamais on n'aurait pu rêver de petites chambres plus mignonnes. =Line et =Lou ont donc installé les six ours dans les creux de l'arbre. D'un côté, ceux de =Lou, Monsieur =Ping, Madame =Ping et le petit =Ping, si joli dans sa fourrure blanche. De l'autre côté, ceux de Line, exactement semblables, mais ils s'appellent Monsieur =Pong, Madame =Pong et la petite =Pong. FÉES ET SORCIÈRES Dans la maisonnette, les préparatifs d'anniversaire se déroulent sans encombre. Farine, neufs, beurre, se mélangent d'eux-mêmes pour se transformer en un appétissant gâteau. Les aiguilles cousent toutes seules une vaporeuse robe rose. - Non, pas de rose! s'écrie soudain =Belle-Humeur en reculant pour juger de l'effet. - Si, rose ! réplique =Flora. - Et moi, je la veux bleue! ordonne =Belle-Humeur. Et d'un coup de baguette, elle change la couleur de la robe. Mais =Flora s'entête - Je dis : rose L et hop! la robe change encore de couleur. Ce duel à coups de baguettes magiques dure un bon moment. Mais, chaque fois que les fées se chamaillent et jonglent entre le rose et le bleu, des bouffées de fumée, tantôt roses, tantôt bleues, s'échappent par la cheminée. Or, un corbeau passe près de la maisonnette. C'est le corbeau favori de la sorcière =Carabosse. Il aperçoit les nuages colorés qui sortent de la cheminée, et il comprend que cette cheminée est celle de la maison des fées. =Carabosse allait être contente! L'OISEAU ET LE SAPIN Haletant, tremblant, l'oiseau s'abat sur la plus haute branche du sapin, tandis que les chasseurs et les chiens s'éloignent. L'oiseau se fait un joli nid bien rond, bien douillet, bien à l'abri. Le sapin est heureux d'avoir un compagnon gai et gentil et il l'aime tendrement. Tout aurait continué sans histoire si l'oiseau ne s'était mis en tête une folle idée. - C'est une idée d'oiseau ! Une idée qui n'a pas de sens ! - Comment, pas de sens? Voyons, mon sapin, réfléchis : tu ferais un adorable, un ravissant sapin de Noël, je t'assure! - D'abord, je suis trop petit pour ça! - Trop petit? Au contraire, tout le monde préfère un petit sapin. - Et puis je n'ai aucune envie d'être « sapin de Noël ». Je me plais dans la forêt et je suis content de mon sort. - Comment peux-tu être content de ton sort! N'es-tu pas recouvert de givre tout l'hiver? N'as-tu pas le pied dans la neige? =Tandis que, «sapin de Noël », tu serais dans une jolie maison : au lieu de givre, tu aurais toutes sortes de choses colorées et brillantes sur tes branches ! Allons, mon sapin, dis oui, fais-moi plaisir!.. et l'oiseau se fait tendre et suppliant. ANIMAUX DISPARUS Il y a très, très longtemps, quand l'homme n'existait pas, de gigantesques animaux vivaient sur la terre Le brontosaure était l'un des plus gros (environ dix éléphants). Son poids énorme l'empêchait de se déplacer rapidement sur le sol. Le plus souvent, il vivait dans l'eau où il se nourrissait de plantes aquatiques et de poissons. Ce monstrueux animal ne devait pas être bien intelligent : si son corps était très volumineux, son cerveau avait à peu près les dimensions d'une pomme ! Le tyranosaure, lui, était le plus vorace des carnivores. Seize mètres de long, six de haut, huit mille kilos. A sa vue, tous les autres animaux s'enfuyaient. Nul ne pouvait lui résister. Ses armes les plus redoutables étaient ses dents, longues.de treize centimètres et pointues comme des poignards. Le tricératops n'attaquait pas les autres animaux. Il ne se nourrissait que de plantes. Cependant, il savait se défendre courageusement avec ses trois cornes, dont deux longues et puissantes. Quand un ennemi le menaçait, il fonçait, bulldozer de sept mille kilos, semblable à un rhinocéros. Le tyranosaure lui-même ne s'y frottait que s'il mourait de faim. Face à de pareils gaillards, les plus féroces bêtes sauvages d'aujourd'hui auraient eu l'air de timides chatons! LA PETITE FEUILLE, LE VENT ET LA JEUNE FILLE L'automne est venu plus tôt qu'on ne pensait. Ce matin-là, en se réveillant, la petite feuille voit que sa robe, comme celle de ses compagnes, est légèrement teintée de jaune. «C'est l'automne, c'est l'automne! » s'écrie-t-elle, tout excitée. «Ah! dit la vieille feuille en les regardant, oui, voilà l'automne. Pauvres petites ! » Justement, le vent s'approche à ce moment. Et il souffle doucement sur l'arbre où toutes les feuilles se mettent à bouger, à se saluer, à se courber sur leur tige. La petite feuille trouve cela délicieux : «Ah! pense-t-elle, je vais bientôt m'en aller! » Puis le vent souffle de toutes ses forces. Et, tout à coup, la petite feuille se sent saisie, emportée, frrrt! Sa tige se détache doucement et elle s'envole dans le ciel. « Je pars, je pars! » crie-t-elle. Trois de ses compagnes viennent la rejoindre, et elles se mettent à tourner en rond comme des folles. Elles courent, courent, dans l'allée, sautent et volettent un moment, puis se remettent à se pourchasser. L'Esquimau se déplace sur la neige à l'aide d'un traîneau tiré par une douzaine de chiens. Chaque matin, =Achouna aide son père à préparer l'attelage. Il apprend à diriger les chiens qui sont sauvages comme des loups. - <« Ataï! ataï! » crie-t-il, pour faire avancer l'attelage. Il faut crier « =Aouk! aouk ! aouk ! » pour le faire tourner à gauche et « =Hallahalla ! » pour qu'il aille à droite. Parfois, =Achouna aperçoit au loin une tache noire : c'est un phoque qui se chauffe au soleil sur la banquise. Le père arrête alors le traîneau derrière un tas de neige et prend son fusil. =Achouna, lui, saisit un harpon. « =Gaspard, montre tes talents à =Bruno. Debout, pattes tendues, debout, pattes croisées. Un pas, deux pas, trois pas tu as vraiment l'air d'être le modèle réduit d'un gros ours de cirque. Viens vite, que je te cajole pour te récompenser. » - « Hamster », quel drôle de nom! Et difficile à prononcer! Tu ne trouves pas, Frédérique? - =Papa m'a expliqué que c'est un mot allemand qui signifie « rat du blé ». - Pouah ! alors, =Gaspard est un rat? - Pas exactement. Et puis, il est tellement propre et gentil ! Veux-tu le voir manger? Nous allons ouvrir tout doucement la porte de sa cage après avoir posé tout près ces graines de tournesol. Et puis, nous n'allons pas faire de bruit pour ne pas l'effrayer. Attention! « Tiens, tiens, pense =Gaspard, on dirait que =Frédérique a ouvert la porte. De quel côté pourrais-je bien aller? D'abord, quel temps fait-il? Oui, il fait assez chaud dans l'appartement. Décidément, je sors! Oh! mais on dirait des graines de tournesol! Elles paraissent de première qualité. Je ne vais pas laisser passer une pareille occasion pas mauvaises du tout. C'est bien tentant, encore une! » LE PETIT MOULIN MAGIQUE «Capitaine, il n'y a plus de sel à la cuisine. » « Plus de sel? C'est ennuyeux mais attends. » Le capitaine ferme la porte de sa cabine au nez du cuisinier. Il prend une caisse, ouvre son armoire, saisit le petit moulin magique et lui dit «Petit moulin, je veux du sel! » Cling! cling! cling! le petit moulin se met à moudre du sel, et la caisse est vite remplie. «Petit moulin, ça suffit, arrête-toi ! mais le petit moulin, bien sûr, continue à moudre du sel. Le sel déborde de la caisse, coule sur la table, se répand sur le sol. Le capitaine s'énerve « Mais, arrête-toi donc, mille sabords ! » Il n'y a rien à faire! Le petit moulin ne s'arrête pas. Le sel arrive aux mollets du capitaine. Il ouvre la porte de sa cabine. Le cuisinier n'en croit pas ses yeux : une rivière de sel se déverse sur le pont et, bientôt, recouvre tout le bateau. Les marins, affolés, ont pris des balais, mais le petit moulin va trop La bête à trois têtes Ne vous attardez point, recommanda Kililou; ne jouez ni avec les oiseaux buveurs de rosée, ni avec les mangoustes', ni avec les singes; ne perdez pas votre temps à détourner les fourmis de leur chemin; il faut que vous arriviez à la ville avant le coucher du soleil, car, la nuit venue, le Grand Tigre. Elle n'en dit pas davantage. Les larmes jaillirent sur les joues hautes et brunes de =Kililou. Le Grand Tigre, un an plus tôt, avait mangé le père de =Tulip, =Tulop et =Tulap. =Tulip, =Tulop et =Tulap partirent à grands pas. La route est longue. Une violente tornade oblige =Tulip, =Tulop et =Tulap à s'abriter sous un arbre parapluie et la nuit les surprend dans la jungle. Seront-ils dévorés par le Grand Tigre ? Et puis, ce fut la nuit. Épaisse comme du sang, silencieuse, - Il faut dormir ici, dit =Tulap. Heureusement, nous sommes en haut d'une côte; c'est à peu près sec. Fais-nous du feu, =Tulip! Et =Tulip l'agile s'accroupit, tire du noeud de son pagne deux petits cailloux blancs, une chique d'étoupe et quatre bâtonnets de bois sec. - Je bats le briquet, dit-il joyeusement. Il fit tourner le premier caillou sur le second, tourner je ne vous dis que ça, plus vite qu'une toupie! Bientôt jaillirent quelques étincelles, qui devinrent toujours plus nombreuses et plus vives. Il saisit l'étoupe entre ses doigts de pied et, sans ralentir le mouvement de ses mains, l'approcha des cailloux. L'étoupe se mit à grésillera. Puis il souffla sur elle en approchant un premier bâtonnet qui s'enflamma bientôt comme une grande allumette. - =Tulop ! =Tulap ! allez me ramasser du bois ! Et lui-même commença de rassembler quelques grosses pierres. Timide, fumant et chargé d'odeurs, le feu consentit à naître. Penché sur lui, =Tulap gonflait les joues et soufflait. Le village des endormis i Il questionne quelques villageois qui ouvrent tous de grands yeux. - Ce que nous voulons conquérir? Vraiment, nous n'en savons rien. Nous allons vite parce que c'est l'habitude du pays, voilà tout. Chez nous, l'on n'aime pas les engourdis'. Le chat réfléchit un instant, puis il déclare - Vous méritez tous les éloges, bonnes gens de =Presti-Presto. Cependant, afin de vous distraire et pour vous délasser un peu, vous devriez, durant quelques jours, changer votre manière de vivre. Par exemple, que diriez-vous d'une course de lenteur? La palme serait donnée à qui saurait le mieux perdre son temps. Ayant dit, =Titi-Carabi fait une révérence à tout son monde, tire son chapeau et s'en va. Douze mois plus tard, jour pour jour, voici notre compagnon de retour dans la même région. Le clocher de =Presti-Presto pointe là-bas au bout du chemin. - Savoir, songe le voyageur, si l'on a suivi mes conseils! Le chat aperçoit d'abord un enfant d'une dizaine d'années couché à l'ombre d'un cerisier. Le garçon paraît dormir, la bouche ouverte. Le matou s'approche de lui, toussote un peu et se met à dire - Cela ne vaut rien, mon ami, de dormir la bouche ouverte. Vous risquez de vous enrhumer! Soulevant une seule paupière, l'autre ne se dérange miette. Mais il répond aisément - Qui vous dit que je sommeille? Ne voyez-vous pas que je fais la cueillette des cerises? Pour l'instant, j'attends que tombe ce gros bigarreau charnu qui se balance là-haut. Il faudra bien qu'il y vienne ! Je resterai ici tout le temps nécessaire. En entendant ces paroles, =Titi-Carabi se dit - Ce drôle n'a plus sa tête à lui. Bah! qu'il continue sa faction! L'on ne doit pas contrarier les innocents de cette sorte. je vais éteindre votre lumière ! gronde la bourrasque en colère. Le vent amène soudain, à grands coups de balai, des nuages gros et sombres comme des montagnes. Il les masse devant la Lune, et voilà nos insectes dans le noir. Alors, ce fut l'affolement. On entend des appels plaintifs et de menus cris d'angoisse - Je suis perdu! - Où se trouve mon petit terrier? - J'ai dû me tromper de chemin! Et ce vent mauvais qui gronde toujours ! Il bourre le ciel de nuages, de plus en plus. Pas de clair de lune à espérer. - Est-ce que nous allons coucher dehors? se demandent les grillons qui rôdent au bord de la route. - Ah ! non, répondent les vers luisants. Nous allons vous éclairer. Comme de minuscules ampoules électriques, les vers luisants se placent au milieu de l'herbage, de-ci, de-là. Et voilà le pré sillonné de routes lumineuses pour les pauvres bestioles égarées. Chacun entre dans sa demeure. - Tu peux continuer à souffler, vent méchant, dit le dernier grillon en s'enfonçant sous terre. Bonsoir! Le vent l'entendit-il? Je ne crois pas; il hurlait trop fort. Mais soudain, il s'arrête. il écoute. - Quoi! s'étonne-t-il, personne ne se fâche plus? Tout dort malgré ma colère? Je me fatigue et cela ne sert à rien? Ce n'est vraiment pas la peine que je me donne tant de mal! Après quelques derniers sursauts de rage, dont personne ne se soucie, il s'apaise.Il tourne en rond dans la plaine comme un gros chat dans sa corbeille, et finit par s'y coucher. n'y sommes pas. Et plongeant dans l'obscurité avec certitude, il prit une planche et en boucha le trou. Une clarté subite leur fit cligner les yeux : =Gavroche venait d'allumer un de ces bouts de ficelle trempés dans la résine qu'on appelle rats de cave. Le rat de cave, qui fumait plus qu'il n'éclairait, rendait confusément visible le dedans de l'éléphant. Les deux hôtes de =Gavroche regardèrent autour d'eux. Le plus petit se serra contre son frère et dit à demi-voix - C'est noir. - Bêta, lui dit =Gavroche, c'est dehors que c'est noir. Dehors, il pleut, ici, il ne pleut pas; dehors, il fait froid, ici, il n'y a pas une miette de vent; dehors il n'y a même pas la Lune, ici, il y a ma chandelle ! Les deux enfants commençaient à regarder l'appartement avec moins d'effroi. - Vite, dit Gavroche. Et il les poussa vers le fond de la chambre. Là était son lit : un matelas, une couverture. Trois échalas enfoncés et consolidés dans les gravois' du sol et réunis par une corde à leur sommet formaient un faisceau qui supportait un treillage de fil de laiton. Le lit de =Gavroche était sous ce grillage comme dans une cage. =Gavroche dérangea un peu les pierres et dit - Mômes, à quatre pattes! Il fit entrer avec précaution ses hôtes dans la cage, puis il y entra après eux en rampant, rapprocha les pierres et referma hermétiquement l'ouverture. Ils s'étaient étendus tous trois sur la natte. =Gavroche avait toujours le rat de cave à la main. - Maintenant, dit-il, dormez ! Je vais supprimer la lumière. campée devant le mass, la cloche ornant son cou, elle n'et iaia t pas si fière, l'an passé. - Pourquoi, Marie? - Pourquoi? Parce qu'elle l'avait perdue, sa cloche. C'est toute une histoire. Voilà. Ici, la cloche est pour la plus sage; elle tient le troupeau, les autres suivent et ne s'en écartent pas. =Barbette avait une cloche depuis plus de deux ans. Elle la méritait bien. Elle était soumise et intelligente. Puis, un beau soir, elle me fait une escapade, revient comme si rien n'était, la cloche battant la poitrine. Je n'ai rien dit, mais j'ai dénoué le collier et j'ai repris cette cloche. Le vieux le dit : « C'est la cloche qui fait le troupeau. » =Barbette ne pouvait plus servir d'exemple. Je l'ai passée au cou de la Fine. Bien sûr, =Barbette a tout compris. De ce jour-là, vous n'auriez pas vu bête plus docile. La Fine avait un tout voltigeant, comme un papillon, quoi! Pour qu'il demeure sous l'olivette, on y attachait la mère, pensant qu'il y resterait. Il partait au diable! Alors, on l'y a attaché, lui. Et il n'était pas content, rongeant sa corde, l'embrouillant au piquet. Pendant ce temps, la Fine, insoucieuse, grimpait aux oliviers, goûtait l'épine, portait un coup de dents au verger. Certain matin, voici qu'apparaît Barbette à la porte. Inquiète et Je lui crie : « File aux champs » ! Mais elle chevrote de plus belle : comme un pleur, et puis un autre, et un autre. Il fallait aller voir. Je vais à elle, elle passe devant, me mène à l'olivette, où le cabri, étranglé par sa corde, étouffait, les yeux déjà hors de la tête. De Fine, pas même l'ombre. La vraie mère avait été celle-ci, la brave, la vaillante. Pensez que je lui ai fait sa récompense! Le soir même, devant les autres, je lui ai rendu la cloche. A l'heure où le soleil se couche, Monsieur et Madame =Triganot revenaient de la plage avec leur fils =Vincent, un petit garçon de six ans. C'était au mois d'août et la chaleur était encore vive. Les parents et l'enfant étaient bien fatigués. La maman tirait par la main son garçonnet qui traînait la jambe en «J'ai mal au pied ». =Papa, pour l'encourager, lui répondait qu'on serait bientôt rentré. A peine arrivé au cabanon, Madame =Triganot pousse un cri « Ma bague! Où est ma bague? » Elle se met à fouiller partout; elle demande à son mari, à son fils, de chercher avec elle. « J'ai mal au pied », répète comme un refrain le petit =Vincent. « Cherche sous le lit, lui réplique sa mère, et ça passera ». Tous les trois explorèrent en vain sacs, poches, tiroirs et dessous de meubles, mais ils ne trouvèrent rien : la bague avait disparu. Alors Madame =Triganot affirma qu'elle était sûre de l'avoir perdue à la plage et qu'elle allait, de ce l'y chercher. Non seulement elle voulait retourner à la plage remuer tout le sable de la mer, mais encore elle exigeait que son mari et le gosse l'accompagnent pour l'aider. «Je ne peux pas, j'ai mal au pied», le gamin. Et sa mère de s'écrier : « Enlève tes espadrilles. A pieds nus, tu n'auras plus mal ». Le petit =Vincent obéit sagement. Il enlève l'espadrille gauche, il enlève l'espadrille droite, il les secoue. Et alors, ô miracle! Que voit-on? Dans un petit tas de sable qui la jolie bague de Madame =Triganot. Et chacun de pousser un cri de joie, en triomphant à sa manière. et c'est en riant et en chantant que tous trois mirent le couvert pour le dîner du soir. Le merveilleux =JVoël dans la =Jorët Dans la forêt blanche, il y avait, bien loin, dans une clairière au milieu des grands arbres, une toute petite maison. La neige l'enfouissait' presque et la fenêtre aux volets de bois ouvrait son ceil pour regarder les jolis dessins que les rouges-gorges avaient brodés, avec leurs pattes, sur la haute laine éblouissante du sol. Tôt le matin, le trait gris d'une fumée se dessinait au-dessus du toit. Un bûcheron habitait là, avec sa femme et =Annette leur petite fille =Annette avait cinq ans : son gentil visage riait toujours car elle était très heureuse dans la claire maison des bois. Au printemps, elle découvrait les anémones, les pâquerettes et le muguet dans l'herbe montante; en été, elle retrouvait les sources fraîches sous la mousse des pierres; en automne, elle guettait l'écureuil roux qui venait, comme elle, piller les noisetiers. Mais elle aimait surtout l'hiver, et la douce chaleur de la maison après les gambades dans la neige. Et puis, l'hiver amenait le Bonhomme Noël, et c'est lui qu'elle attendait, ce soir, assise près de la grande cheminée où ses tout petits sabots étaient posés sur des chenets. Mais il était très tard, et le sommeil vint bientôt éteindre les petites flammes qui se reflétaient et dansaient dans les yeux de la petite fille. Pendant ce temps, le Père Noël distribuait, par toutes les cheminées, des jouets et des bonbons. Son âne trottait vite car il était déjà minuit et il y avait encore beaucoup de maisons à visiter. Ils quittaient le village et prenaient le chemin de la forêt lorsque tout à coup une roue de la voiture cassa. Quel grand malheur ! Il allait falloir réparer la charrette; cela durerait quelque temps. Le =PèreNoël se désespérait : il n'aurait jamais le temps d'aller jusqu'à la maison de la petite =Annette avant de continuer sa distribution dans les villages. Pourtant, la gentille petite fille méritait d'avoir une belle surprise au réveil. Il y avait une fois un niai'l nommé =GeorgesBanet. Sa mère l'envoie chercher des aiguilles. =GeorgesBanet va acheter les aiguilles et, quand il les a achetées, il s'en retourne au bastidon et les porte à la main. Mais, en passant près d'un =piller, il voit, ma foi, un passereau qui s'était pris dans un lacet. - Oh! le beau passereau, dit-il, il faut que je l'attrape. Et, pour se débarrasser, il plante dans le pailler les aiguilles qui le gênent. Puis, quand il a pris l'oiseau, il vient chercher ses aiguilles cherche! tu peux chercher! il ne les trouve plus. - Ma mère me gronderait, dit-il, oh! il faut que je les trouve ! Et que fait le nigaud ? Il met le feu au pailler pour chercher les aiguilles dans les cendres. Mais je vous demande un peu s'il les trouva ! - Ah ! bêta! lui cria sa mère. Avoir brûlé un pailler pour chercher deux liards d'aiguilles! Ne pouvais-tu pas les piquer dans ta manche. Tiens, gros pataud, va faire - le soc de la charrue. =GeorgesBanet va chez le maréchal-ferrant et, une fois le soc affûté, savez-vous ce qu'il fait? Il le pique dans sa manche : je vous laisse à penser quelle déchirure. - Ah ! idiot! lui cria sa mère. Avoir déchiré ta belle veste en y piquant le soc! Ne pouvais-tu pas le porter sur ton épaule? Va, gros dégourdi, va chercher le porc qui est là-bas dans les =GeorgesBanet s'en va chercher le porc et, alors, se rappelant la réprimande de sa mère, il le charge sur l'épaule, jambe deçà, jambe delà. Mais le porc, le long du chemin, ne lui mange-t-il pas l'oreille ? Ah! graine d'abêti! lui cria sa mère. S'être fait manger l'oreille par le porc ! Que ne le traînais-tu après toi? Alors tu ne sauras jamais rien faire?. Marche, va-t-en chez la voisine, lui emprunter son chaudron pour faire la lessive. =GeorgesBanet court chez la voisine et, quand il a le chaudron, il l'attache avec une corde, et le traîne tout le long du chemin, et patatin ! et patatan ! Pensez s'il lui fit des bosses. =Pouchi, =Poucha et le gros loup du bois =Pouchi et =Poucha, main dans la main, sur le chemin, s'en allaient à l'école. Tra la la, tra la la la chantait =Pouchi. C'est le loup, le gros loup du bois, chantait =Poucha. =Grrr ! un gros loup gris était au milieu de la route. =Prestes, =Pouchi et =Poucha étaient derrière un arbre. - Ah! =Pouchi. - Ah ! Ah ! Ah! s'écria =Poucha. - Je suis un loup qui ne mange personne! dit le loup. - Vraiment? dit =Pouchi en risquant un - Vraiment pour de vrai? s'assura =Poucha en avançant la tête. - Vraiment pour de vrai ! Je le jure! dit le loup et il cracha par terre. - Dans ce cas, dirent =Pouchi et =Poucha, tu es notre ami. Viens avec nous, viens à l'école. Quand les enfants virent arriver =Pouchi, =Poucha et le gros loup gris, tous se cachèrent en criant - Oh la la! - Je suis un loup qui ne mange personne! dit le loup. - Oui, oui, dirent =Pouchi et =Poucha, c'est un loup qui ne mange personne! - Un loup qui ne mange personne? Cela ne se peut pas, s'écrièrent les enfants. - Cela se peut! =ÀMle maître d'école. Et tous, y compris le loup gris, entrèrent dans la classe. Quand =Pouchi et =Poucha retournèrent à la maison avec le loup gris, le père s'écria =Bigre! Et la maman - Mon Dieu, mon Dieu ! - Je suis un loup qui ne mange personne! dit le loup. Une chasse extraordinaire Dans le petit village de =Montignac, un jeudi de =1940, le jeune =Marcel suivi de son chien =Robot, vient sonner à la porte de son ami =Jacques. « Bonjour =Jacques, veux-tu venir avec moi chasser le lapin ? - Oui bien sûr. C'est une bonne idée. » Les deux garçons et le chien s'en vont gaiement, traversent le village et prennent un petit chemin; ils arrivent dans la forêt et marchent au milieu des arbres. « Ohé! =Jacques! vois-tu =Robot. - Mais non. Où est-il? - =Robot! =Robot! viens vite! » Mais =Robot ne revient pas. «Je me demande où il peut être, cela m'étonne beaucoup, il reste toujours près de moi à la chasse. - Écoute =Marcel ! tu entends? - Oui, j'entends. =Robot appelle, mais cela semble venir de sous la terre ! - Tu as raison, et le bruit paraît sortir d'ici, au pied de ce grand arbre. Oh! regarde, il y a un trou entre les racines. - Et le trou a l'air très profond. Impossible de descendre pour aller chercher ce pauvre =Robot! » Les deux garçons courent au village et reviennent avec une longue corde et une lampe électrique. Ils attachent un bout de la corde autour de l'arbre et jettent l'autre bout dans le trou. =Marce commence à descendre, difficilement parce que le trou est étroit. Le Mandat Il fait très chaud. Le facteur pousse son vélomoteur dans le sable. Sa figure brille. Il transpire. Il souffle. Qu'est-ce qu'on attend pour goudronner cette route ? » pense-t-il. En haut de la côte, toutes les maisons se ressemblent. Elles sont bâties avec de vieilles planches. Elles sont couvertes de tôles rouillées ou de paille. Le facteur entre dans une maison. « Ibrahima Dieng est-il là ? » demande-t-il. « Tu sais bien que mon mari n'est jamais là à cette heure-ci! - J'ai une lettre pour lui. - Tu n'apportes jamais de bonnes nouvelles seulement les papiers des impôts! - Justement, ce matin, c'est le contraire. - Ah, dit =Mety. Qu'est-ce que c'est? - Un mandat de =Paris. =Dieng ne connaît personne à =Paris. - Il y a une lettre avec un mandat. - Un mandat de combien ? - Vingt-cinq mille francs'. Voilà la lettre et le mandat. - Tu veux me lire la lettre? - Mon métier n'est pas de lire les lettres ! At revoir. » Quand Dieng rentre chez lui, Mety lui dit « Le facteur est venu. Tu as une lettre. - Une lettre! de quelle couleur. - Non, ce n'est pas un papier pour les impôts C'est une lettre de =Paris avec un mandat. francs français. lies petites souris-robots sortent des murs. Elles sont en caoutchouc et en métal. Elles courent de tous les côtés. Avec leurs moustaches, elles cherchent la poussière cachée dans les tapis. Elles essuient les meubles. Quand le ménage est fini, les sourisrobots rentrent dans leurs trous. Leurs yeux roses électroniques s'éteignent. La maison est propre. « Quatre heures et demie, tic tac, chante la phonorloge. C'est l'heure des enfants. » Dans la chambre des enfants, des films passent sur les murs. Des girafes jaunes, des lions bleus, des antilopes roses, des panthères lilas, courent sur le tapis. Le tapis est devenu une prairie verte « Cinq heures, c'est l'heure du bain, tic tac. » La baignoire se remplit d'eau. « Six, sept, huit heures ». Les assiettes du dîner se posent sur la table. Le fourneau commence à faire la cuisine. Dans la cheminée, un feu de bois s'est allumé. Dans un cendrier un cigare attend. « Neuf heures, Madame quelle poésie voulez vous entendre ce soir? » Personne ne répond. « Puisque vous ne répondez pas, je vais choisir pour vous. » Le bois continue à brûler dans la cheminée. Le cigare devient un tas de cendre. La voix continue à réciter des poésies dans la maison vide. « Regarde ce que tu as fait, vieil imbécile ». dit-il à =Dieng. Dieng avance. En deux rapides coups de poing, l'apprenti écrase le nez de =Dieng. Le sang coule. =Dieng hurle. Les voisins arrivent devant la porte. « Il a tout cassé chez mon patron! » explique l'apprenti. « Tu n'as pas le droit de démolir le matériel d'un ouvrier », crient les voisins à =Dieng. =Dieng s'essuie le nez. Il ne peut plus parler. « Il vaut mieux que tu partes », disent les voisins. Dieng s'en va. Il est tout étourdi. Ses habits sont pleins de sang. =Dieng reste deux jours couché. Quand il se lève, il est faible. Il décide d'aller raconter son histoire à =Mbaye. =Mbaye a une =403. Il habite la plus belle maison du quartier. Il a de beaux costumes. C'est un « homme d'affaires ». =Dieng entre dans le salon de =Mbaye. Une bonne arrive pour servir le café. « Apporte une tasse pour =Dieng », dit =Mbaye. =Dieng explique à =Mbaye tous ses malheurs. Bon, dit =Mbaye, tu vas me faire une procuration. C'est très simple. » Dieng ne sait pas ce que c'est. « Nous allons aller à la police. je vais t'expliquer », dit =Mbaye en faisant monter =Dieng dans sa =403. A la police, tout se passe rapidement. Dieng est d'accord pour tout. « Ne t'inquiète pas », dit =Mbaye. Reviens me voir demain soir, j'aurai ton argent. Le lendemain soir, =Dieng se rend chez =Mbaye. =Mbaye n'est pas là. - Presque tout! Maintenant ma fille, il faut un visage à ta poupée. Va chercher ma plume et ma bouteille d'encre. =Grand-mère trempe sa plume dans l'encre. Elle dessine les sourcils, ensuite les yeux, la bouche, un petit nez droit. Je bats des mains. « Oui, mais il faudrait une bouche rouge! - C'est juste. Elle a l'air malade avec cette bouche bleue. Va voir si - =Anne-Marie n'a pas oublié du rouge à lèvres. =Grand-mère dessine une petite bouche rouge. La nuit vient. =Grand-mère me fait allumer la lampe. Nous ne pensons plus au repas du soir. =Grand-mère travaille. Elle est heureuse. « Lui as-tu trouvé un nom ? - Oui, =Anastasie. - C'est un nom qui me plaît, un nom d'autrefois. » Ma poupée est belle avec ses cheveux frisés et ses yeux bleus! « Pour l'habiller, dit grand-mère, j'ai de la dentelle de rideau. Va chercher dans le tiroir de ma commode. Tu trouveras aussi du ruban bleu. » Une demi-heure plus tard, ma poupée a une jolie robe à volants et une ceinture bleu ciel. =Grand-mère coud sur la robe de petits boutons dorés. « Mais elle est pieds nus! Pour faire les chaussures ça va être difficile, mémère ? - Les veux-tu en cuir ou en satin ? - Oh! en cuir. - Oui c'est plus solide. Va chercher les vieux gants de ton oncle =Nicolas. Il les a achetés pour son mariage. On dit que je garde tout, mais tout peut servir un jour!