&&000 FRANCE 2ND GRADE 1960S FR-2ND-60S.TXT THREE PUBISHERS: HACHETTE; BELIN; LAROUSSE N=38 PAGES OF TEXT SAVED IN UTF-8 FORMAT &&111 Où =Pauv'Coco se montre le plus utile de tous les neufs du monde. Il dégringole, patatras! une orpheline, elle raccommodait. En attendant, il dégringole, roule sur le toit pointu du clocher, rebondit sur celui de la ferme voisine, patatras ! tombe sur le fumier, roule encore, s'immobilise. Or, il y avait dans cette ferme une petite orpheline qu'on avait prise par charité, mais qu'on faisait travailler dix fois plus que les autres, qu'on nourrissait mal et qu'on battait. Elle était la servante de tous et raccommodait les nippes en gardant le troupeau; jamais les reprises n etaient assez bien faites ; elle se piquait les doigts avec son aiguille, mettait du sang partout : pan ! encore des taloches ! « Cette =Nicolette, disait la fermière, qu'elle est sale et maladroite ! » Hé! bien, c'est Nicolette qui a trouvé =Pauv'Coco. Elle l'a bien essuyé, bien regardé, et puis, comme elle n'est pas bête, elle l'a glissé dans le talon du bas qu'elle raccommodait : plus de doigts piqués, plus de sang sur la laine, plus de taloches et une si jolie petite reprise ! Où l'on parle du Roi, du chevalier au dé et d'un savant à lunettes. indispensable, se résoudre, s'enrhumer. Fing, chevalier au dé, se promenant dans les poches du Roi comme en ses appartements, sut se rendre indispensable en décousant sournoisement lui-même les boutons royaux. Chaque matin, l'un ou l'autre se détachait, et le Roi trouvait son petit tailleur de poche plus utile que son premier ministre. Bien entendu, notre chevalier au dé s'était arrangé pour que le monarque envoyât un sac d'écus à sa mère : la pauvre couturière aveugle le reçut juste lorsqu'elle mangeait sa dernière bouchée de pain dur, et elle put aussitôt en achete du frais, à quoi elle connut bien qu'elle avait un bon fils. Fing, sa fortune faite, aurait bien voulu en jouir avec sa mère, mais le Roi ne pouvait se résoudre à se passer de ses services. Fort heureusement, un vieux savant à lunettes eut une idée de génie : il inventa l'épingle de nourrice et en offrit une douzaine au Prince. Croque, le crocodile. le crocodile vorace, il guignait, son hamac, une amulette, un caïman. Cette histoire, tu le devines, va te parler d'un petit noir, un tout petit négrillon très aimé de ses parents noirs. Elle va te parler aussi, et cela tu ne le sais pas encore, de Croque, le crocodile, le gros, le vorace, celui qui avale un homme d'un seul coup. Négrillon vivait heureux dans sa hutte. La semaine, il portait juste un caleçon et tirait de l'arc dans les cocotiers. Mais le dimanche, il mettait un canotier, des manchettes et un soulier à chaque pied. Il allait se promener au bord de la rivière. C'est là que Croque le guignait. L'enfant noir le taquinait de loin, lui lançant des poires vertes. Croque ne disait rien, mais il fermait un oeil, signe colère. Un matin que le négrillon dormait dans son hamac, ses parents s'en allèrent aux champs. Pendant que ses parents travaillent, le petit se réveille et pleure de se trouver tout seul. Il se console vite en pensant Patou ne veut pas dormir seul. obscurité, geindre, linoléum, désespérant, l'exception. Mais à la fin la maman regarda la pendule et dit « C'est l'heure d'aller se coucher, les enfants! =Jean déposa =Patou dans le lit qui était le sien et l'y fit coucher à force de caresses. « Brave =Patou ! Bon petit chien ! Dors maintenant ! - Bonne nuit, =Patou ! » lui dirent les autres, mais au moment où ils s'éloignaient, =Patou sauta de son lit, prêt à les suivre. =Jean le remit dans sa caisse. « Reste là, =Patou ! Que tout le monde quitte la cuisine ! Puis je sortirai à toute vitesse et j e fermerai la porte. » Mais =Patou courut plus vite que =Jean. « Il ne comprend pas, lui dit son père. Il faut que tu lui mettes sa laisse et que tu l'attaches au pied de la table. Quand nous serons partis, il retournera dans sa caisse où il fait bon et chaud. » Patou fut donc attaché ; la lumière fut éteinte et la porte fermée. Le petit chien resta seul dans l'obscurité. Un =Julbock impatient. s'éparpille, aïe! s'affairait, extraordinaire, consolider. =Grindel travaillait donc à son =Julbock quand une rafale de vent, s'engouffrant dans la cheminée, rabattit la fumée qui s'éparpilla dans la pièce, faisant tomber le Julbock en herbe devant le feu. « Aïe, mes yeux ! » s'écria =Grindel, se baissant pour ramasser son trésor, mais s'arrêtant en chemin, muette d'étonnement. Voilà qu'au contact de la chaleur le =Julbock s'agitait, s'affairait comme une personne pressée, se tortillait en tous sens, se pliait, s'enroulait et se déroulait, enfin, se divi sant, devenait une façon de bouc à trois pattes et sans cornes. Tout cela se passa si vite que Grindel n'eut pas le temps de dire ouf ! Le =Julbock sauta sur la table et cabriola devant l'écheveau de soie rouge. « Couds-moi vite, petite fille, ordonna-t-il d'une voix pointue, que je ne m'éparpille pas à tous les vents. Je savais bien que tu serais un =Julbock extraordinaire », murmura =Grindel, saisissant son aiguille. Un ménage uni. Lisons les mots difficiles. : noueux, paissait (et non passait), épousseta, songea et reconnaissons les liaisons. Sur le bord de la route, il y avait une pauvre maison comme on en voit souvent à la camgagne la mousse et les herbes poussent sur le toit de chaume, les murs sont penchés, les fenêtres basses. Des buissons de sureau, un vieux saule tout noueux ombragent un erpetite mare où se baignent une cane et ses canetons, et un chien à l'attache aboie à tous les passants. Dans cette pauvre maison habitait un couple de vieux. Ils ne possédaient pas grand-chose sur cette terre qui ne leur fût ndtspensable si ce n'est ûn cheval qui paissait l'herbe des fossés de la route. Le vieux le montait pour aller à la ville, il le prêtait à ses voisins qui lui rendaient de menus services en retour. Mais les deux vieux se disaient qu'ils en tireraient meilleur profit en le vendant ou en l'échangeant. « Tu décideras ce qui vaut le mieux, dit la vieille femme. Où maître renard fait la joie de tous, tout en se préparant de bons déjeuners. Le petit trappeur crut qu'il était prisonnier pour de bon. Mais le daim et le porc-épic prirent sa défense. « Fais-le sortir, Renard rouge, supplièrent-ils. C'est notre ami. - Mais il n'est pas mon ami, répondit le renard. c'est moi qui vais faire de lui un oreiller. » Dan pressa ses poings sur ses yeux et il se mit à pleurer. A la fin, le renard qui n'était pas méchant, ouvrit la trappe. Mais Dan sanglotait plus fort que jamais : « Je ne suis pas un bon trappeur, sanglotait-il. Et j e n'ai pas pris de renard pour faire un oreiller à la petite =Indienne. Quand je la rencontrerai, elle va se moquer de moi. » Tout le monde essaya de le consoler, mais il n'y avait pas moyen. Il cacha son visage et pleura comme si son coeur se brisait. Dictée illustrée Dansez, petite feuille qui vouliez danser ! De jour en jour, sa robe devenait plus jaune, puis, un matin, elle fut rouge écarlate. « Ah ! pensa-t-elle, je vais bientôt m'en aller ! Je vais bientôt partir ! » Ce jour-là, le vent souffla de toutes ses forces. Et, tout à coup, la petite feuille se sentit saisie, emportée, frrrt! sa tige se détacha doucement et elle s'envola dans le ciel. « Je pars ! Je pars ! » cria-t-elle. « Adieu, Grand-Mère », voulut-elle dire encore. Mais il n'y avait plus personne sur .la branche. La vieille feuille avait disparu depuis longtemps sans qu'elle s'en aperçoive. Elle en fut un peu triste, mais à ce moment, il y eut un grand coup de vent. Il est toujours utile d'être savant. Sans se faire prier davantage, la petite souris grise commence « C'était au temps de l'hiver. =Renard était dans son logis, sans provisions. Il sortit pour chercher aventure et il s'assit le long d'une route près d'une haie, tendant le cou de tous côtés pour voir s'il ne lui arriverait pas quelque proie! » Au début, la souris lit d'une voix tremblante, parce qu'elle craint tout de même un coup de patte du matou. Mais, comme Chamipattarot ne bouge pas, elle devient plus hardie. Elle prononce bien tous les mots sans hésiter, sans bégayer, sans parler dans sa moustache, marquant bien les points et les virgules, afin que le vieux chat comprenne tout. Quand l'histoire est terminée, =Museau-Pointu cesse de parler. Son voisin ne bouge pas. Il a les yeux à demi fermés et paraît réfléchir. Un petit moment passe. « Eh bien, dit enfin le gros chat, mes compliments, =Museau-Pointu ! Tu n'as pas ta langue dans ta poche; et quelle amusante histoire ! Il y a bien longtemps que je n'ai ri de si bon coeur ! » de l'autre pour ne pas se gêner. La perdrix connaît la voix du laboureur, elle ne le redoute pas quand il crie ou qu'il jure. Que la charrue grince, que le boeuf tousse et que l'âne se mette à braire, elle sait que ce n'est rien. Et cette paix dure jusqu'à ce que je la trouble. Mais j'arrive et la perdrix s'envole, le laboureur n'est pas tranquille, le boeuf non plus, l'âne non plus. Je tire, et au fracas d'un importun, toute la nature se désordonne. De loin, j'ai aperçu quelque chose au pied d'un arbre, au milieu du pré. Je m'approche de la haie et je regarde par-dessus. Il me semble qu'un col d'oiseau se dresse à l'ombre de l'arbre. Aussitôt mes battements de cceur s'accélèrent. Il ne peut y avoir dans cette herbe, que des perdrix. Par un signal familier, la mère, en m'entendant, les a fait se coucher à plat. Elle-même s'est baissée. Son col seul reste droit et elle veille. Mais j'hésite, car le col ne remue pas et j'ai peur de me tromper, de tirer sur une racine. Çà et là, autour de l'arbre, des taches jaunes, perdrix ou mottes de terre, achèvent de me troubler la vue. Mais ce que je prends pour un col de perdrix ne remue toujours pas. Longtemps j'épie. Si c'est bien une perdrix, elle est admirable d'immobilité et de vigilance, et toutes les autres, par leur façon de lui obéir, méritent cette gardienne. Pas une ne bouge. Je fais une feinte. Je me cache tout entier derrière la haie et je cesse d'observer car tant que je vois la perdrix, elle me voit. Maintenant nous sommes tous invisibles, dans un silence de mort. Puis de nouveau, je regarde. Oh! cette fois, je suis sûr! La perdrix a cru à ma disparition. Le col s'est haussé et le mouvement qu'elle fait pour le raccourcir la dénonce. J'applique lentement à mon épaule ma crosse de fusil. Brusquement et simultanément, les perdrix partent : toujours collées, elles ne font qu'une, et je flanque dans le tas mon coup de fusil comme un coup de poing. L'une d'elles, assommée, pirouette. Le chien saute dessus et me rapporte une loque sanglante, une moitié de perdrix. Le coup de poing a emporté le reste. Allons ! nous ne sommes pas bredouille ! Le chien gambade et je me dandine d'orgueil. Le Monde du Silence. Deux embarcations, chargées de témoins qui parlent beaucoup, se préparent à accompagner le plongeur à son destin; l'une d'elles, les « =Trois-Frères », prend en remorque celle dans laquelle =Didi et moi avons pris place. Nous nous sentons gênés par tous ces regards braqués sur nous. Nous avons si souvent pensé à cette descente, qu'il nous semble l'avoir déjà vécue. =Dumas va plonger dans une eau calme et limpide; pour éviter tout effort, il descendra les pieds les premiers en se halant sur la corde à noeuds, lestée d'une ancre, jusqu'à la plus grande profondeur sous-marine. Mais ce jour-là le ciel est couvert, un vent précoce d'automne balaye une mer sale rayée de crêtes blanches; l'air est âpre. En tant que plongeur de secours, j'entre dans l'eau le premier. Je suis aussitôt entraîné par un fort courant, et il me faut faire un gros effort pour rejoindre l'échelle et m'y maintenir. A son tour Didi entre dans l'eau. Le patron des «=Trois-Frères » affolé à l'idée que nous allons descendre sans lien avec la surface, nous tend tous les filins de sa barque mais =Dumas le remercie d'un geste et s'enfonce sous l'eau. Pendant ce temps je nage contre le courant pour attraper la corde à nceuds. L'effort m'épuise avant même que la grande plongée ait commencé. J'observe =Dumas, qui se heurte au même obstacle et qui doit nager des bras et des jambes pour atteindre la corde. Quand il s'en saisit, les flots de bulles qui s'échappent trop souvent de son détendeur trahissent sa fatigue et l'angoisse s'empare de moi. Haletant, je le suis jusqu'à trente mètres de fond où je dois l'attendre, puis je vois ses mains, son corps, se dissoudre dans l'inconnu. Une passe dangereuse. Le bâtiment avait essayé de virer de bord; mais, n'ayant pu y parvenir, il s'était affalé sous le vent. A la lueur de la lune écornée, qui émergeait des nuages pour s'y replonger aussitôt, on découvrait sur les deux bords du navire, à travers une brume jaune, des côtes hérissées de rochers. La mer boursouflait ses flots comme des monts dans le canal où nous nous trouvions engouffrés; tantôt ils s'épanouissaient en écumes et en étincelles; tantôt ils n'offraient qu'une surface huileuse et vitreuse, marbrée de taches noires, cuivrées, verdâtres, selon la couleur des bas-fonds sur lesquels ils mugissaient. Pendant deux ou trois minutes, les vagissements de l'abîme et ceux du vent étaient confondus; l'instant d'après, on distinguait le détaler des courants, le sifflement des récifs, la voix de la lame lointaine. De la concavité du bâtiment sortaient des bruits qui faisaient battre le coeur aux plus intrépides matelots... Au milieu de ce fracas, rien n'était aussi alarmant qu'un certain murmure sourd, pareil à celui d'un vase qui se remplit... Nous étions entrés dans la =Manche, sans nous en apercevoir; le vaisseau, bronchant à chaque vague, courait en dérive entre l'île de =Guernesey et celle =d'Aurigny. Le naufrage parut inévitable, et les passagers serrèrent ce qu'ils avaient de plus précieux afin de le sauver. Passagers et marins, tous étaient sur le pont, qui accroché aux manoeuvres, qui au bordage, qui au cabestan, qui au bec des ancres pour n'être pas balayé de la lame ou versé à la mer par le roulis. Le capitaine criait : «Une hache ! une hache ! » pour couper les mâts ; et le gouvernail, dont le timon avait été abandonné, allait, tournant sur lui-même, avec un bruit rauque. Un essai restait à tenter : la sonde ne marquait plus que quatre brasses sur un banc de sable qui traversait le chenal; il était possible que la lame nous fit franchir le banc et nous portât dans une eau profonde : mais qui oserait saisir le gouvernail et se charger du salut commun? Un faux coup de barre, nous étions perdus. Un de ces hommes qui jaillissent des événements et qui sont les enfants spontanés du péril se trouva : un matelot de =NewYork La chatte et les maçons. La chatte « Shâh », cajolée par ses maîtres, est transportée par eux en Bretagne mais les maçons poursuivent des travaux d'entretien de la cave au grenier de la nouvelle maison. Lourds de responsabilités, accablés sous les recommandations contradictoires, nous emmenons le démon familier et tyrannique, le joyau fragile, la précieuse « Shâh », vers la mer grise et verte, vers le printemps de =Bretagne, si pressé de fleurir qu'il devance parfois le printemps du =Midi. Mars commence à peine et déjà le chèvrefeuille accroché aux rochers, suspendus au-dessus de la vague blanchissante, ouvre ses feuilles brunes et vertes, comme autant de rondes oreilles guetteuses. Il y a des primevères pâles, comme dédorées, et des fragons piquants à fruits rouges; il y a des violettes et du gazon d'Espagne, sec et rose, qui sent la fleur d'abricotier. Il y a. Mais il y a aussi, sur le toit de notre maison, une équipe de couvreurs, et dans la chambre à coucher des parqueteurs à demi-nus; et dans le cabinet de toilette, deux plâtriers goguenards font un puzzle avec des carreaux de faïence blanche et bleue. Il y a aussi dans la cour de diaboliques jeunes garçons qui remuent un lait épais de chaux vive, une crème pralinée en. ciment, qui activent la flamme d'une forge. Mon Dieu ! et la «=Shâh » : la « Shâh » avec tous ces gens ! Elle ne va plus manger, ni boire, ni dormer! Elle va mourir de peur, elle est si délicate! Et d'ailleurs, où est-elle? Où est la « =Shâh »? Où est la « =Shâh »? La « =-Shâh » est perdue, naturellement ! Lamentons-nous, avant toute chose. Puis courons, volons, précipitons-nous. Interrogeons le puits, le bois profond, le grenier ténébreux, la cave moisie, l'écurie, le garage, les rochers du =Grand-Nez, ceux du =Petit-Nez ! Promettons des récompenses aux mitrons plâtreux qui gâchent le mortier, accusons le chien de garde, et lançons le bull sans flair sur une piste imaginaire, écoutons le vent, qui sèche nos larmes muettes, exhalons notre tourment en reproches amers - Je vous l'avais bien dit ! il ne fallait pas laisser sortir si tôt la « Shâh » ! Elle imaginait l'escalier glacé de la tourelle et le lit aux draps humides. Une bûche craqua. Des étincelles jaillirent. - Oh! =Maman ! Vous avez vu cette grande tache sur le mur? - Claire ! En voilà assez. Cette fois, c'était la voix du colonel. La bataille était perdue. Elle se leva, offrit encore un instant à la flamme ses mains et ses bras nus, puis présenta son front au baiser distrait de ses parents. - Tiens ! Mets ton passe-couloir, dit =Léontine en posant sur les épaules de Claire la pèlerine de laine tricotée. Les couloirs de cette maison délabrée sentaient la pluie. Les marches de l'escalier qui montait à la tour étaient si usés que sur leurs bords, arrondis par le temps, =Claire glissait. Elle tenait la main de Léontine et s'accrochait à la muraille suintante. Titine, j'ai déjà perdu toute ma chaleur... - Ah ! ma fille ! Ce que tu es douillette ! C'est à ne pas croire ! Un vent coulis te donne la chair de poule ! Pour entrer dans la chambre de =Claire, il fallait tourner à droite et franchir une marche oblique, plus haute que les autres. Dans l'étroite cheminée, un feu de bois brûlait, se mourait. Devant la fenêtre, un rideau de peluche rouge était retenu par une embrasse en torsade qui se terminait par un gland. - Maintenant, couche-toi. =Claire sautait dans son lit comme un plongeur se jette dans l'eau froide. Elle savait que les draps seraient humides; elle avait vu Marie étendre dans le verger, à l'heure où le brouillard montait de la vallée. Pour fuir la toile mouillée, elle ramena ses cuisses sur sa poitrine. - Et voilà! dit Léontine. Bonne nuit, ma fille. Le feu se réveillait de temps à autre et jetait une flamme plus haute qui éclairait au mur les quatre gravures. l'église. Et nous étions là, tous deux, forcés de rester à table, trépignant d'impatience. Dans l'obscurité complète nous partîmes en bande vers le lieu de la comédie. Nous apercevions de loin le mur de l'église illuminé comme par un grand feu. Deux quinquets allumés devant la porte de la baraque ondulaient au vent. A l'intérieur, des gradins étaient aménagés comme dans un cirque... Je revois ce lieu, qui devait être fort étroit, comme un cirque véritable, avec de grandes nappes d'ombre où s'étageaient Mme Pignot, la boulangère, et =Fernande, l'épicière, les filles du bourg, les ouvriers maréchaux, des dames, des gamins, des paysans, d'autres gens encore. La représentation était avancée plus qu'à moitié. On voyait sur la piste une petite chèvre savante qui bien docilement mettait ses pieds sur quatre verres, puis sur deux puis sur un seul. C'était =Ganache qui la commandait doucement, à petits coups de baguette en regardant vers nous d'un air inquiet, la bouche ouverte, les yeux morts. Assis sur un tabouret, près de deux autres quinquets, à l'endroit où la piste communiquait avec la roulotte, nous reconnûmes, en fin maillot noir, front bandé, le meneur-de-jeu, notre ami. Le spectacle devait se terminer par une grande pantomime. Vers la fin de l'entr'acte, notre ami nous quitta, et, pour regagner l'entrée de la roulotte, fut obligé de traverser un groupe qui avait envahi la piste et au milieu duquel nous aperçûmes soudain =JasminDelouche. Le meneur-de-jeu rejoignit son compagnon derrière le rideau qui masquait l'entrée de la roulotte. Chacun regagna sa place sur les gradins, croyant que la deuxième partie du spectacle allait aussitôt commencer, et un grand silence s'établit. Alors, derrière le rideau tandis que s'apaisaient les dernières conversations à voix basse, un bruit de dispute monta. Et nous ne distinguions pas la suite bien que tout le monde prêtât l'oreille. Puis tout se tut soudainement. L'altercation se poursuivit à voix basse; et les gamins des hauts gradins commencèrent à crier « Les lampions, le rideau ! » et à frapper du pied. =Isaïe suivit son frère dans la grande salle, s'assit sur un banc, près de la fenêtre, et tendit le cou pour montrer qu'il était dans une disposition d'esprit attentive. Ne bouge plus, dit =Marcellin. Écoute-moi. Tâche de comprendre. Ce n'est pas compliqué. Il parlait d'une voix douce, persuasive - Que penses-tu de la vie que nous menons ici, toi et moi? - Elle est comme elle est, dit =Isaïe. - Pas facile ! Tu peux le dire ! Eh bien ! moi, j'en ai assez de cette terre pas facile! - Tu en as assez? - Oui, je veux partir. _ Le mot tomba comme un caillou dans un puits. =Isaïe sentit des cercles qui s'élargissaient derrière les os de son crâne. Il dit - Partir? Comment, partir? =Marcellin, debout devant lui, les mains dans les poches, souriait avec assurance - Partir, tout simplement. M'installer en ville. Travailler dans le commerce. Comme le fils =Augadoux. Tu te souviens du fils =Augadoux? - Oui, =Marcellin. - C'était un garçon pas plus intelligent, pas plus bête qu'un autre. Depuis trois ans il a ouvert un magasin en face la gare. I1 se débrouille. Il donne des leçons de ski. Il vend des articles de sport. Tu vendras des articles de sport? Pourquoi pas? Le fils =Augadoux m'a proposé de m'associer avec lui. Ce serait agréable. Un travail facile. Des rentrées sûres. Seulement, je devrai verser ma part. - A qui? - A =Augadoux. Si je veux toucher les bénéfices, il faut que je mette de l'argent dans l'affaire. - Tu n'as pas d'argent. - Je n'en ai pas, mais je peux en avoir. Où ça? - La maison, dit =Marcellin. - Quoi? la maison? maintiennent les hameçons aux endroits où les buissons pourraient fléchir. Tout au long de cette manceuvre, pas un branchage n'a craqué, les feuilles n'ont pas, bougé, pas un mot n'a été prononcé et chacun est à son poste. Quelques minutes s'écoulent dans un profond silence ; j'écoute les deux notes monotones d'un oiseau siffleur, le murmure d'un ruisseau qui coule plus loin sur la gauche. =Mounika, d'un bond est entré à l'intérieur du filet. Il saisit un rameau et bat les taillis en criant. A ces exclamations gutturales, des appels répondent de tous côtés; en plusieurs endroits, des chasseurs doivent eux aussi, servir de rabatteurs alors que d'autres restent aux aguets à l'extérieur, la lance prête à frapper les bêtes qui viendront se heurter aux mailles dissimulées dans le feuillage. La forêt retentit de clameurs et de jappements, et l'on ne peut distinguer, dans tout ce bruit, les cris des hommes et les aboiements des chiens. On entend un grand froissement de feuilles; les branches craquent; à quelques mètres un n'gandi 1 passe. Mougounzi le poursuit, =Ndoumba le rejoint et nous courons derrière eux. Mon pied heurte une racine, je m'étale pour me relever aussitôt. Didier arrache la jambe de son pantalon à une épine. =Bakaé et =Mounika surgissent sur la droite, =Ndékoué et deux autres =Pygmées coupent la route de l'animal qui désespérément, fonce sur le filet. Celui-ci plie, mais résiste, l'animal veut faire demi-tour, un de ses membres antérieurs et ses courtes cornes, à la pointe recourbée, sont pris dans lés rets. =Dangawé, qui l'attendait à l'extérieur, lui lance sa sagaie en plein poitrail. Il se débat; =Mougounzi, du plat de sa hache, l'achève d'un coup sur la nuque. =Dangawé le charge sur ses épaules et s'en retourne seul au campement. La feuille d'automne. Enfin, l'automne commença à suinter dans les maisons et les étables. C'était une odeur comme quand on a ouvert toutes les boîtes d'herbes à tisanes. Et =Jourdan regarda vers le dessus de la cheminée. Les boîtes étaient fermées. Cependant l'odeur était là. Elle faisait penser à des litières, à des campements dans les bois. Un, deux, trois, quatre, puis tous les érables s'allumèrent. Ils se transmettaient en flamme de l'un à l'autre. Les yeuses restaient vertes, les chênes restaient verts, les bouleaux restaient verts. De larges assemblées d'arbres gardaient leur paix et leur couleur mais, de loin en loin, les érables s'allumaient. Il y avait aussi une petite liane presque clématite mais moins ligneuse. Son audace d'été l'avait emportée jusque sur le toit de la forêt. Elle commença à jaunir, puis à sécher et, au bout de deux ou trois jours, elle était morte. Le temps restait au chaud. Le soleil passait un peu plus bas... =Jacquou, un soir, était assis dans la cuisine. La soupe bouillait. Il était seul. =Barbe était allée chercher du persil. =Honoré finissait de labourer. =Joséphine et les enfants étaient allés au puits. La porte était ouverte. Chaque soir, le ciel était magnifique. Le soleil se couchait après toute une grande bataille. =Jacquou était assis et il écoutait. Il entendait marcher dehors. C'étaient des raclements comme . Il entendait marcher dehors. C'étaient des raclements comme quand on marche en traînant les pieds. Ça s'arrêtait puis ça reprenait. Il y avait un peu de vent; le peuplier se balançait. Jacquou se dit « Qui ça peut-être? » il pensa à un des petits enfants, puis à =Honoré peut-être arrêté là dehors, en train de regarder le ciel lui aussi; puis à =Barbe, et même il lui cria doucement : « Oh! ma vieille! » car le à =Barbe, et même il lui cria doucement : « Oh! ma vieille! » car le temps portait à la tendresse et à l'inquiétude. Mais rien ne répondit et ça resta un moment tranquille, puis ça recommença à marcher. =Jacquou avait envie de se dresser et d'aller voir. Loin dans les champs, =Honoré cria au cheval. Le ciel semblait une prairie de violettes. Enfin, une énorme feuille d'arbre apparut sur le seuil. Elle était sèche. Le vent l'avait arrachée à la forêt et emportée. Il l'avait posée sur l'herbe. Et depuis, il la poussait doucement vers la maison. =Jacquou sur l'herbe. Et depuis, il la poussait doucement vers la maison. =Jacquou L'alouette de la =Chandeleur. Un grand-père promène sa petite fille en lui racontant des histoires. Je passe chez ma fille pour prendre ma petite =Glodie. Nous faisons tous les jours notre promenade ensemble. C'est ma meilleure amie. Elle a cinq ans passés. Dès qu'elle me voit, elle accourt. Elle sait que j'ai toujours ma hotte pleine d'histoires ; elle les aime autant que moi. Je la prends par la main. « Viens, petite, nous allons au-devant de =l'Alouette. - =L'Alouette ? - C'est la =Chandeleur. Tu ne sais pas qu'aujourd'hui elle nous revient des cieux ? - Qu'est-ce qu'elle y a été faire ? - Chercher pour nous le feu. - Le feu ? - Le feu qui fait soleil, le feu qui fait bouillir la marmite de la terre. - Il était donc parti ? - Mais oui, à la =Toussaint. Chaque année, en novembre, il va réchauffer les étoiles du ciel. - Comment est-ce qu'il revient ? - Les trois petits oiseaux sont allés le chercher. - Raconte. » Elle trottine sur la route. =Chaudement enveloppée d'un tricot de laine blanche, coiffée d'une capuche bleue, elle a l'air d'une mésange. « Raconte, =Père-Grand, les trois petits oiseaux. - Les trois petits oiseaux sont partis en voyage. Les trois hardis compères : =Roitelet, =Rouge-Gorge et l'amie =l'Alouette. =Heidi Une petite fille, =Heidi, arrive chez son grand-père. =Heidi regardait avec plaisir autour d'elle. Elle découvrit l'étable à chèvres qui était adossée au chalet et s'aperçut qu'elle était vide. L'enfant poussa plus loin ses explorations et arriva derrière le chalet, près des vieux sapins. Là, le vent soufflait si fort à travers les branches qu'il bruissait et gémissait sur leurs cimes. Heidi resta debout à écouter, puis, quand tout devint un peu plus calme, elle fit le tour du chalet et se retrouva en face du grand-père, qui n'avait pas changé de position. Alors, elle se mit devant lui, les mains au dos, et l'examina. Celui-ci vit l'enfant immobile et lui demanda « Que veux-tu faire maintenant ? - Je veux voir l'intérieur du chalet, dit =Heidi. Eh bien ! viens » ; et le grand-père se leva et se dirigea vers l'entrée du chalet. « Mais prends donc ton petit paquet d'habits, ordonna-t-il à la fillette en entrant. - Ils ne me sont plus utiles », répliqua Heidi. Le vieux se retourna et regarda l'enfant, dont les yeux noirs brillaient, dans l'attente de voir tout ce que pouvait renfermer l'intérieur de la cabane. « Elle ne manque pas de bon sens », murmura-t-il à mi-voix, puis il ajouta plus haut « Pourquoi n'en as-tu plus l'emploi ? - Parce que je préfère aller comme les chèvres, qui ont les jambes si légères. - Oui, tu pourras le faire, mais prends tout de même ton linge, nous le mettrons dans l'armoire. » =Heidi obéit. Nils est un petit garçon qui se plaît à jouer de méchants tours. Pour le punir, un lutin l'a changé en Petit Poucet. Nils trouvait insupportables les poules qui ne cessaient de glousser et de crier que c'était bien fait. Il leur lança une pierre pour leur imposer silence. Malheureusement, il avait oublié qu'il n'était plus de taille à faire peur aux poules. Toute la troupe se précipita sur lui, l'encercla et se mit à glousser « Cra, cra, cra, c'est bien fait ! C'est bien fait ! » Le gamin essaya de s'échapper, mais les poules le poursuivirent en criant. Il n'aurait jamais pu s'en débarrasser si le chat de la maison n'était apparu. Dès que les poules le virent, elles se turent et firent semblant de s'occuper à gratter le sol et à chercher des vers. Le gamin courut vers le chat. « Mon petit =Minet, dit-il, toi qui connais si bien tous les trous et les coins et recoins de la ferme, tu serais bien gentil de me dire où je trouverai le lutin qui m'a ensorcelé. » Le chat ne répondit pas tout de suite. Il s'assit, disposa sa queue autour de lui et fixa le gamin. C'était un grand chat noir à la poitrine blanche. Son poil lisse brillait au soleil. Ses griffes étaient rentrées. Ses yeux gris n'avaient qu'une toute petite fente au milieu. Il avait l'air bonasse. « Mon cher =Minet, il faut que tu m'aides », dit =Nils. Le chat entrouvrit ses paupières et laissa voir un méchant reflet vert. Il ronronna de plaisir avant de répondre. « Tu veux que je t'aide pour te remercier de m'avoir si souvent tiré la queue ? » dit-il enfin. =Nils se fâcha, oubliant qu'il était petit et impuissant. la question ! Haché menu et trempé dans la saumure ? Dépecé en quartiers frits à la poêle? Bouilli dans la marmite ou salé au court-bouillon ? Et à quelle sauce? Mayonnaise, tomates, oignons, vinaigrette ? Sur une purée de fèves, peut-être, ou plutôt. Eh ! oui, qui sait ?... Les pommes de terre sont si bonnes en ce moment que. Non, décidément, =Poum, je vous mangerai comme un agneau rôti à la broche ! » Et Step fondit sur =Poum, l'emporta, ligoté et ficelé comme un saucisson, devant le feu de la cuisine. « Là, je vous embrocherai tout à l'heure ; en attendant, un petit air de feu vous rendra plus tendre, et je vais toujours préparer la table. Ne pleurez pas =Poum, je vous en prie, ne pleurez pas, vous pourriez éteindre le feu. » Et Step mit la nappe sur la table, disposa à grand bruit les assiettes, se coupa une tranche de pain large comme une roue de voiture, se versa un litre de vin dans un verre immense. Puis, décrochant sa montre de son gilet, il sembla calculer le temps que prendrait la cuisson « Ai-je si faim que cela ? insinuait Step. Peut-être pourrais-je attendre à demain et mettre Poum en liberté ? Oui, mais il se sauverait... Non, qu'il cuise ! Ai-je droit de manger ce petit Poum qui est si gentil, qui tant les prunes et les confitures ? Oui, j'en ai le dro. « Allons, finissons-en. » Là, =Poum poussa es cris si aigus et si épouvantables que toute la maiso émoi s'agita, dans un bruit de portes et de fenêtres le méchant Step soudain disparut, s'envola par la croisée ; et, radieuse, cousine Mad s'élança dans la pièce au secours de =Poum affolé. « Oh ! le petit bêta ! » Le Rhinocéros et sa peau Il y avait une fois, dans une île déserte des bords de la mer Rouge, un =Parsi dont le bonnet reflétait les rayons du soleil avec une splendeur plus qu'orientale. Et ce =Parsi vivait au bord de la mer Rouge sans rien de plus que son bonnet et son couteau, et un fourneau de cuisine, de l'espèce à laquelle il ne faut jamais toucher. Un jour, il prit de la farine, de l'eau, des raisins, du sucre, etc. et se confectionna un gâteau qui avait cinquante centimètres de large et soixante centimètres d'épaisseur. Et il le mit dans le four, parce qu'on lui permettait, à lui, de se servir de ce four ; et il le fit cuire, cuire jusqu'à ce qu'il fût à point et sentît bon. Mais, au moment où il allait le manger, voici que descendit à la grève, sortant des Déserts-Inhabités-de-l'Intérieur, un Rhinocéros avec une corne sur le nez, deux petits yeux de cochon et peu de manières. En ce temps-là, la peau du =Rhinocéros lui allait tout juste et collait partout. Elle ne faisait pas de plis, nulle part. Il ressemblait tout à fait à un =Rhinocéros d'arche de Noé, mais en beaucoup plus gros, naturellement. Tout de même, il n'avait déjà pas de manières, pas plus qu'il n'a de manières aujourd'hui, ni qu'il n'en aura jamais. Il dit : « Quoi ! », et le =Parsi lâcha son gâteau et grimpa jusqu'en haut d'un palmier, vêtu seulement de son bonnet, où les rayons du soleil se reflétaient toujours avec une splendeur plus qu'orientale. Le méchant jars Le méchant jars a volé la balle de deux petites filles, =Delphine et =Marinette. Leur ami, l'âne, prend leur défense. Le lendemain matin, l'âne gagna son pré de bonne heure. Il faisait un très grand froid. Il se posta au bord de la clôture, en dansant sur ses quatre pattes pour se réchauffer. Il aperçut les petites qui allaient à l'école et les appela. S'étant assurées que le jars n'était pas dans le pré, elles vinrent lui dire bonjour « Est-ce que vos parents vous ont grondées, petites ? leur demanda-t-il. - Non, dit =Marinette, ils ne se sont pas encore aperçus que la balle était perdue. - Eh bien, soyez tranquilles. Je puis vous assurer que demain elle vous sera rendue. » Il n'y avait pas cinq minutes que les petites étaient parties quand il vit arriver le jars, marchant en tête de sa tribu. L'âne salua toute la famille et demanda à la mère l'oie où ils allaient de si bonne heure. « Nous allons à l'étang pour la baignade du matin, répondit-elle. - Ma chère bonne oie, dit l'âne, j'en suis bien fâché, mais j'ai décidé que vous ne prendriez pas de bain ce matin. J'ai fait boucher l'étang pendant la nuit, et je ne le déboucherai pas avant que tu n'aies rendu la balle des petites. » Le jars pensa que l'âne avait perdu la tête et dit à ses oisons « Allons, en route pour le bain. Lorsqu'ils furent en vue de l'étang, les oisons poussèrent des Les aventures de =Pinocchio =Pinocchio a été vendu au directeur d'un cirque, mais il se casse une jambe et on veut le noyer pour faire de sa peau un tambour. Les poissons mangent la chair de l'âne, et le pantin de bois reparaît. Il retrouve son vieux père, tombé malade, et, comme il a bon cœur, il se met courageusement au travail pour pouvoir le soigner. Grâce à sa bonne volonté, non seulement il réussit à faire vivre son père, toujours malade, mais encore il put mettre quatre cents francs de côté pour s'acheter un vêtement neuf. Il sortit de sa maison tout heureux. Tout à coup, il s'entendit appeler par son nom, et, se retournant, il vit une belle limace qui sortait d'une haie. « Tu ne me reconnais pas? dit la =Limace. - Je n'en suis pas sûr. - Tu ne te souviens pas de cette =Limace qui était la femme de chambre de la Fée aux cheveux bleus ? - Mais oui, je me souviens ! Dis-moi vite, ma belle =Limace, où as-tu laissé ma bonne Fée? M'a-t-elle pardonné? Se souvient-elle de moi ? Est-elle loin ? Puis-je aller la voir ? Mon cher Pinocchio, la pauvre Fée est sur un lit d'hôpital. - A l'hôpital ?... - Hélas ! Bien malade, elle n'a plus de quoi s'acheter un morceau de pain. - Vraiment ?... Oh ! quel malheur ! Ma pauvre petite Fée ! Ma pauvre petite Fée... Si j'avais un million, je courrais le lui porter. Mais je n'ai que quatre cents francs. Les voilà. Prends-les, ma bonne Limace, et va les porter bien vite à ma bonne Fée. - Et ton vêtement neuf ? La surprise Et que fut cette surprise ? En s'éveillant, il voulut se gratter la tête ; et, en se grattant la tête, il s'aperçut... Devinez un peu? Il s'aperçut, à son grand étonnement, que ses oreilles avaient poussé de la longueur d'une main. Il chercha un miroir pour se regarder. N'en trouvant pas, il remplit une cuvette d'eau, et, là-dedans, il vit son image, ornée d'une magnifique paire d'oreilles d'âne. Il se mit à pleurer, à crier ; mais plus il se désespérait, plus ses oreilles s'allongeaient et devenaient poilues vers le haut. A ses cris, une belle petite marmotte entra dans sa chambre et lui demanda «Qu'as-tu donc, mon cher voisin ? - Je suis malade, et d'une maladie qui me fait peur ! » Après avoir tâté le pouls de =Pinocchio, la marmotte dit en soupirant « Mon pauvre ami, je regrette de te donner une mauvaise nouvelle. - Laquelle ? - Tu as la fièvre des ânes. - Je ne comprends pas. - Eh bien ! dans deux ou trois heures, tu ne seras plus ni un pantin ni un enfant. - Et quoi donc ? - Tu deviendras un petit âne, comme ceux qui tirent les charrettes, et qui portent les choux et les salades au marché. - Oh ! quel malheur ! quel malheur ! - Et que veux-tu y faire ? C'est ainsi ! Tous les garçons paresseux, que l'école, les livres et les maîtres ennuient, qui passent La petite feuille qui voulait danser Sur une branche de hêtre, une feuille est restée plus d'un an, oubliée par le vent, la pluie, le gel. Et quand, fraîches et vertes, les feuilles nouvelles sont apparues, la vieille feuille leur a raconté son histoire, ce qu'était le printemps, ce qu'était l'été, ce que serait l'automne... « Comment sait-on quand c'est l'automne, =Grand-Mère ? demandent les petites feuilles. - Ah ! soupire la vieille feuille. On le voit bien vite. Le ciel n'est plus si beau, le soleil est moins chaud. Et votre robe, votre jolie robe verte deviendra jaune. - Jaune ! crient toutes les feuilles stupéfaites. - Jaune ! reprend tristement =Grand-Mère. D'abord d'une couleur de citron pâle, puis d'un beau jaune d'or. Ah ! comme nous étions fières de nos robes dorées ! Ensuite, elles sont devenues rouges, rouge écarlate, et c'était encore plus beau. Nous en frémissions de joie. Hélas ! Nous ne savions pas ce qui allait venir. - Quoi, quoi, quoi ? crient les petites feuilles toutes ensemble. - Le vent, soupire =Grand-Mère, le vent a commencé à nous faire danser. - Danser ! répètent des voix étonnées. Au début, c'était bien amusant et nous trouvions cela charmant. Nous nous saluions en cadence, comme des dames, dans nos belles robes rouge et or. Je savais même particulièrement faire la révérence. - Oh ! comme ce doit être joli, soupire une petite feuille dans son bourgeon brun. - Mais, reprend la vieille feuille, le vent est devenu de plus =Magali et la vieille Emma n'ont plus de feu. =Magali décide d'aller en chercher à la =Forge des =TroisSorcières. =Magali pense : « Si je trouve la Forge des Trois =Sorcières, j'aurai du feu pour ma bougie. Nous pourrons cuire la soupe et rallumer les lampes. Et la vieille =Emma arrêtera de pleurnicher. » Le sentier grimpe de plus en plus et la nuit devient tout à fait noire. La montagne n'est plus qu'une grosse masse sombre. =Magali pense : « Et si les sorcières n'existaient pas? Et s'il n'y avait pas de forge? » Soudain, elle aperçoit dans le noir trois paires d yeux luisants qui la regardent. Magali a peur, tout d'un coup. Elle se rappelle les paroles de la vieille =Emma : « Les =AffreusesBêtes de la Nuit viendront te prendre. » À ce moment, les nuages s'écartent et la lune apparaît. Alors, =Magali découvre devant elle un chat noir, un corbeau et une bête étrange avec un museau de chien, des griffes de lion et des ailes de hibou. Les trois bêtes la regardent avec leurs yeux jaunes. =Magali a si peur qu'elle n'ose plus bouger. Mais elle serre très fort sa bougie et elle pense : « Allons, ce n'est qu'un chat, un corbeau et une bête à tête de chien. » =PaulTapajou et =NickDéclic =PaulTapajou participe à un jeu télévisé avec son robot, =NickDéclic. C'est un certain =MaxDébilus qui présente l'émission pour la société =Atomax. =MaxDébilus continue « Comme vous le voyez, =PaulTapajou est accompagné de son jouet préféré, un robot qu'il appelle =NickDéclic. Selon =PaulTapajou, =NickDéclic connaît la solution de tous les mystères. Décidément, les enfants croient n'importe quoi ! En tout cas, voici la première devinette : =PaulTapajou, pouvez-vous me dire qui a une tête ronde, une seule jambe avec un gros pied, et qui est toujours la première à entrer et. la dernière à sortir? » La question est à peine posée que le robot se met à faire clic ! =clic ! =clic ! =clic ! Quand il a fini, il souffle la réponse à l'oreille de =Paul. Celui-ci écoute très attentivement, et il répète à haute voix « C'est une clé ! - Oui, c'est bien la bonne réponse, admet Mass Débilus, un peu dégoûté. Vous venez de gagner mille francs. » L'écureuil est un petit mammifère des feuilles, des brindilles, de la rongeur qui vit dans les forêts mousse et des morceaux d'écorce. C'est =d'Europe, =d'Amérique, =d'Asie et aussi un nid très confortable, qui a deux =d'Afrique. Une fois qu'il a trouvé sa entrées. nourriture, il passe le plus clair de son Nourriture : glands, châtaignes, temps à jouer et à sauter dans les noix, noisettes, pommes de pin, fruits arbres. sauvages et aussi neufs d'animaux. Taille : son corps mesure environ Il attrape la nourriture avec ses pattes =0 centimètres. Sa queue mesure aussi munies de doigts (quatre doigts sur les =0 centimètres environ. Elle lui sert de pattes de devant, cinq doigts sur les gouvernail quand il saute d'arbre en pattes de derrière). arbre. Quatre incisives lui permettent de cas- Poids : de =50 g à =50 g. ser proprement les coquilles. Couleur : gris ou roux selon les Ennemis : la martre, la fouine, la régions et selon les espèces. Il existe de belette. très nombreuses espèces d'écureuils. Particularités : reste bien au chaud Durée de vie : environ =0 ans. l'hiver, mais n'hiberne pas; cache ses • Habitat : l'écureuil fait son nid très réserves dans des trous qu'il ne haut dans un arbre, avec des herbes, retrouve pas toujours. D'où vient le coton? D'une plante, le épaisse. On en fait de la toile à sacs ou cotonnier. C'est un arbuste magnifique! des cordages solides. À l'état sauvage, le cotonnier peut est cultivé en Inde. Il sert à atteindre sept mètres de haut et vivre fabriquer des ficelles, de la toile, des au moins dix ans. tapis, des semelles d'espadrilles... Celui que l'on cultive est beaucoup La ramie est une plante de la même plus petit et ne vit qu'une année. Deux famille que l'ortie. Sa fibre fine et mois après la plantation, les branches soyeuse est tissée pour faire des nap- touffues se couvrent de fleurs. Elles pes, des draps très fins, de légers vêtesont si belles que les Chinois, autrefois, ments d'été. en ornaient leurs maisons. L'agave pousse dans les pays La fleur se fane au bout de trois jours chauds, surtout au =Mexique. On extrait et tombe. À sa place, naît un petit fruit le sisal de ses feuilles épaisses. Le sisal vert, la capsule. Les graines qu'elle est tressé en cordes, en hamacs, en contient sont entourées de fibres blanches tapis rugueux. : c'est le coton ! Un petit animal fabrique aussi un fil Dans la nature, il existe aussi beau- très précieux, la soie. C'est un papillon. coup d'autres fibres. Les fibres du lin La chenille se nourrit des feuilles du sont très utilisées dans le monde. Déjà, mûrier, puis s'enroule dans un cocon dans l'Antiquité, les =Égyptiens s'habillaint fabriqué avec sa bave. Il suffit de de tissus de lin, très légers et très dérouler ce cocon pour obtenir un fil de blancs. soie. La soie est un tissu précieux, doux Le chanvre produit une fibre très et brillant. résistante, mais beaucoup plus En sortant son bateau a voiles au contre a jouets, =Benjamin espéra que le petit garçon qui aurait ses jouets n'aimerait pas les bateaux à voiles. « Et pourtant, n'importe quel petit garçon désirerait avoir un aussi beau bateau avec des voiles en tissu et un gréement en aussi bon état, pensait-il. Mais que se passera-t-il, se dit =Benjamin, s'il se pince le doigts dans le gouvernail? Il serait désolé et pourrait ne plus jamais jouer avec lui, et ce serait vraiment dommage. Je devrais peut-être le garder aussi, pour le moment. » Et =Benjamin fit naviguer son bateau vers les navettes spatiales. Dans le coffre il n'y avait plus qu'une cape, qui portait la marque de =Superman. Quand =Benjamin courait, la cape flottait derrière lui, et lui donnait vraiment l'impression de voler. =Benjamin tint la cape devant lui et constata qu'elle était trop grande pour un petit garçon : « Le vent pourrait l'emporter. Il faudrait un garçon qui soit au moins aussi grand que moi et s'il doit être aussi grand que moi, alors, autant que ça soit tout simplement moi. » =Benjamin mit sa cape sur son dos, empoigna =Aristide au passage, et courut voir son papa et sa maman. « Je crois que je suis toujours votre petit garçon », dit-il en se serrant contre eux. De retour dans sa chambre, Benjamin examina très soigneusement ses jouets. Il mit de côté ceux dont il voulait vraiment se débarrasser, et replaça les autres dans son coffre. « Hum se dit-il, je crois que j'ai quand même grandi un peu. » Et, toute la journée, =Benjamin s'amusa comme un fou, avec =Aristide, comme le petit garçon heureux qu'il était hier, et celui que, sans doute, il serait encore demain. Avec la neige qui est tombée, Simon, un jour, a fait de gros bonshommes. « Que c'est beau i se dit =Simon. Qu'il doit faire bon marcher dans cette couche épaisse ! J'en aurai au moins jusqu'aux genoux ! » Vite, il court dehors et enfonce ses pas dans la neige. Puis il se met à construire de gros bonshommes, ronds comme des ballons. Le lendemain, il fait très froid, et =Simon s'habille chaudement pour aller voir ses bonshommes. Mais que s'est-il passé? Ils n'ont plus de nez ! Quelqu'un les a tous emportés, et des brins de paille ont été arrachés de leurs bras. « Oh! Qui a fait cela? » se demande Simon en pleurant de colère. Sans perdre une minute, il court chercher des carottes pour refaire les beaux nez rouges. La nuit suivante, dans la maison endormie, Simon se lève et sort par la fenêtre avec le chat Mützi. Ils grimpent au sommet d'un arbre et attendent sans bouger. De là-haut, ils verront bien arriver le voleur de nez. Au bout d'un moment, Simon voit quelque chose bouger. Il s'avance sans bruit et se cache derrière un bonhomme. Soudain, il aperçoit un cerf, et plus loin, un oiseau, puis un lièvre, en train de dévorer la raille et les carottes. « =Mamourson, viens danser avec moi », dit le dromadaire pataud. Et il entraîne Mamourson dans une danse de dromadaire pataud et il lui marche sur les pieds. Mais la nuit, =Mamourson rêve qu'il est méchant et grossier. Il est grand et noir et il montre les dents. Il a déjà avalé la =Chouette =Pleine =Lune. Mais, heureusement, ce n'est qu'un rêve. =Mamourson est un gentil ourson. Tous les animaux en font ce qu'ils veulent. Mais un jour, =Mamourson s'est fâché ! =Mamourson n'est pas un ours gentil, =Mamourson n'est pas un ours méchant, =Mamourson est =Mamourson, =Mamourson va chercher son violon et il joue. Dans sa grotte, il retrouve ses songes.Et il rêve. « Comme il joue bien ! chuchotent les animaux. =Mamourson est un ours formidable ! » Et ils se brossent le dos tout seuls, ils jouent leurs jeux tout seuls, ils chantent leurs berceuses tout seuls, ils gardent leurs enfants tout seuls, ils font leurs nids tout seuls, ils dansent leurs danses tout seuls. Et =Mamourson est leur ami. Le chat ne sachant pas chasser Le chat du moulin ne s'intéresse pas du tout aux souris. Alors, elles décident de s'amuser un peu... Parfois elles s'asseyaient sur les ailes du moulin et lui faisaient des grimaces en passant devant la fenêtre contre laquelle il aimait se réfugier. Il leur arrivait aussi de le couvrir de poussière de farine qu'elles lui renversaient sur le dos. Et souvent les souris les plus jeunes se laissaient pourchasser par lui en faisant semblant d'être terrorisées, pour que le chat reprenne un peu confiance en lui. Un jour, le meunier décide d'enfermer le chat dans un sac et de le jeter à la rivière. Mais les souris aiment bien le chat et elles veulent le sauver. Elles volent la cape de la femmè du meunier. Elles apportèrent ensuite la cape dans la remise. Lorsqu'elles arrivèrent, d'autres souris avaient déjà délivré le chat en rongeant les liens qui maintenaient le sac fermé. Ensuite, elles remplirent de paille la cape de fourrure puis apportèrent un fer à cheval pour alourdir le sac. Elles mirent alors la cape et le fer à cheval dans le sac qu'elles refermèrent. une petite secousse. Ce sont mes pieds qui ont grandi d'un bon centimètre ! - Tu racontes n'importe quoi, dit =Astrid. - Ah, tu crois ça! Eh bien je vais te jeter un sort, ça t'apprendra ! » =Berthe marmonne deux ou trois formules magiques et crac ! ses pieds s'allongent à vue d'oeil. Astrid, elle, est toujours la même. « Ce n'est pas possible ! Je vieillis, soupire J =Berthe. Pourtant à mon dernier anniversaire je n'avais que =777 ans. Si ça continue je vais être obligée de renoncer complètement à la magie. » Astrid voudrait consoler la pauvre Berthe. « Nous avons tous quelque chose qui ne va pas. Regarde mes oreilles, elles sont immenses et toutes décollées ! Les autres enfants me disent : « Eh! les grandes oreilles. Tu dois t'envoler avec ça! » Moi, tu sais, j'adore tes pieds. - Je les aimerais bien, moi aussi, dit =Berthe, s'ils étaient moins laids - Qu'à cela ne tienne ! dit Astrid. Attends, je prends mon pinceau. » Vite fait, bien fait ! « Je n'ai jamais vu d'aussi jolis pieds dit =Berthe en rougissant de plaisir. À toi maintenant, Astrid, tu as droit à un souhait ! » =Astrid réclame un dragon et, soudain, =Jason apparaît. « C'est donc ici que tu te cachais, ma chère =Berthe ! s'exclame le dragon. Si tu savais comme tu nous as manqué ! Depuis ton départ, je t'assure que' nous n'avons plus envie de rire. Allez, reviens avec moi ! » Et =Jason et =Berthe s'en vont, laissant =Astrid un peu triste.